Sous le masque

L’éditorial de Patrick Apel-Muller.

Le Front national, rebaptisé Rassemblement, a trouvé son grand homme. L’extrême droite l’a pêché outre-Atlantique, dans ces eaux troubles qui baignent l’entourage de Donald Trump. Steve Bannon fut le conseiller du président américain, mais plus encore son trait d’union avec le Ku Klux Klan et les suprémacistes blancs, les marchands d’armes de la NRA et les églises fanatiques. Durant des années, il a animé des sites d’information spécialisés dans la rumeur et les fausses nouvelles au profit de l’extrême droite. Aux responsables frontistes réunis en congrès, il a lancé samedi : « Laissez-vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Portez-le comme un badge d’honneur… » L’extrême droite a maquillé son nom mais elle a trouvé son successeur au vieux Le Pen, en cet inspirateur d’une internationale brune dont Marion Maréchal-Le Pen voudrait former les cadres.

Certes, Marine Le Pen a perdu du crédit. Mais elle juge avec les siens que la brutalité du capitalisme mondialisé, le libéralisme autoritaire d’Emmanuel Macron et l’affaiblissement d’une gauche combative et rassemblée lui donneront la possibilité de surfer sur la vague brune qui a déjà maculé l’Italie, l’Autriche, la Hongrie… Voilà pourquoi elle modère son discours anti-européen. Le continent, s’il venait ainsi à être défiguré par la haine des migrants et l’obsession sécuritaire, lui deviendrait tout à fait sympathique.

L’extrême droite juge aussi qu’elle a tout à gagner à ce que « les Républicains » viennent braconner sur ses terres. Elle parie que l’entreprise de charme de Laurent Wauquiez aura le destin de celle de Silvio ­Berlusconi, vidé de ses forces par une alliance qui respectabilise son sulfureux partenaire. Déjà Thierry ­Mariani est tombé du côté obscur. D’autres peuvent suivre. Ce qui pourrait vraiment affaiblir le « RN » serait une mobilisation populaire sur des revendications d’égalité, de justice, de services publics, de biens communs, face à l’entreprise de destruction macronienne.

Patrick Apel Muller

De Mélenchon au FN Sciences-Po, voici la « timeline » de Davy Rodriguez (FNJ)

De Mélenchon au FN Sciences-Po, voici la « timeline » de Davy Rodriguez

En 2012, il faisait la campagne de Jean-Luc Mélenchon et soutenait Chavez. Par glissements, il applaudit Zemmour, Ménard, et mène à présent la formation FN de Sciences-Po, qui vient d’être reconnue.

Sur une vidéo postée sur Twitter ce week-end, en plein congrès du FN, on entend Davy Rodriguez, numéro 2 du Front national de la jeunesse et assistant parlementaire de Marine Le Pen et Sébastien Chenu, proférer une insulte raciste, « espèce de sale nègre ».

Selon BuzzFeed, elle vise le vigile d’un bar à Lille (Nord). Davy Rodriguez nie les faits mais il a été suspendu. En octobre 2015, Rue89 avait remonté la timeline de son compte Facebook public. (De nos archives) Pour devenir une association de Sciences-Po, le FN doit recueillir 120 suffrages sur plus de 10 000 étudiants, en quatre jours de vote. Dès le premier jour, ce jeudi en milieu de journée, il a déjà obtenu le nombre de voix nécessaire.

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Espagne. Cinq millions de grévistes pour un 8 mars historique

La mobilisation massive pour les droits des femmes, comme ici à Bilbao, « doit être interprétée comme un mandat du monde du travail et des citoyens au gouvernement pour qu’il prenne des mesures contre le fossé de genre et l’inégalité », estiment les deux grandes centrales syndicales.V. West/Reuters

La mobilisation massive pour les droits des femmes, comme ici à Bilbao, « doit être interprétée comme un mandat du monde du travail et des citoyens au gouvernement pour qu’il prenne des mesures contre le fossé de genre et l’inégalité », estiment les deux grandes centrales syndicales.V. West/Reuters

L’appel à cesser le travail pour la Journée internationale des droits des femmes, hier, a été accompagné de rassemblements très suivis.

Machisme, harcèlement, inégalités de salaires, féminicides. « Il n’y a pas qu’une raison de faire grève, il y en a trop ! » proféraient les organisations féministes qui appelaient à arrêter le travail en Espagne à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Il y avait au moins 5,9 millions de raisons de faire grève. C’est le nombre d’arrêts de travail de deux heures, jeudi, comptabilisés par les syndicats Commissions ouvrières (CCOO) et Union générale du travail (UGT). Femmes et hommes ont croisé les bras. Un chiffre impressionnant, à la mesure de la formidable mobilisation.

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Réforme ferroviaire. La CGT cheminots contre-attaque sur le fond

Paris, le 7 mars, conférence de presse avec le secrétaire de la CGT cheminots Laurent Brun. Aurélien Morissard/IP3/MaxPPP

Paris, le 7 mars, conférence de presse avec le secrétaire de la CGT cheminots Laurent Brun. Aurélien Morissard/IP3/MaxPPP

Face à la presse puis au Parlement, le premier syndicat de la SNCF a présenté son plan pour l’avenir du ferroviaire. Un contre-pied aux orientations libérales du gouvernement.

Alors qu’une nouvelle réforme du système ferroviaire est annoncée par le gouvernement « avant l’été », la fédération CGT des cheminots – première organisation syndicale de la SNCF – a rendu public, hier, son propre projet de réforme, « Ensemble pour le fer », qui garantit le développement d’un véritable service public du transport ferroviaire. Car au fond, de réformes en réorganisations « parties d’objectifs de traitement des questions financières pour arriver à des usines à gaz dans l’organisation de la production (…), le problème est tout simplement pris à l’envers », affirme Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots.

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Un faux reportage de TF1 pour l’inauguration de la newsroom de La Dépêche du Midi

La « Deltaroom » de La Dépêche du Midi a été inaugurée en grandes pompes jeudi 8 mars. Pour l’occasion, de nombreux moyens de la rédaction ont été mobilisés dont un faux reportage de l’équipe de TF1 à Toulouse, employée par une filiale de… La Dépêche du Midi.

La newsroom de La Dépêche (Photo : capture d'écran)

La newsroom de La Dépêche (Photo : capture d’écran)

Jeudi soir, les journalistes de La Dépêche du Midi ont eu le plaisir de rédiger leurs articles avec au-dessus de leur épaule le préfet de région, un député (ancien salarié de La Dépêche du Midi), un adjoint au maire de Toulouse, un élu métropolitain ou le président du Stade Toulousain… On connaît situation plus sereine pour un journaliste en bouclage.

Il faut dire que c’était LE moment pour la direction de La Dépêche du Midi qui avait convié une centaine de personnes à l’inauguration de la Deltaroom (avec un D comme Dépêche), la salle de rédaction (« newsroom ») de La Dépêche.

A cette occasion, la rédaction numérique a été fortement mobilisée : article En direct placé en une du site internet du journal, tweet-live de la cérémonie et des discours notamment celui du Pdg du groupe, Jean-Michel Baylet. Un faux reportage a même été commandé par la direction à l’équipe de la filiale du groupe qui assure la correspondance de TF1 dans la région, avec même un clin d’oeil de Jean-Pierre Pernaut, rien n’est trop beau pour les travaux :

Un reportage-gag dont on pourrait penser qu’il n’est qu’à usage interne mais qui a en fait été… diffusé sur les réseaux numériques du journal !

Dans son discours, Jean-Michel Baylet a rappelé l’histoire du journal et cette phrase de sa mère, Evelyne-Jean Baylet, lorsqu’elle dirigeait La Dépêche : « Un journal a une âme, et cette âme c’est sa rédaction ». 

Un autre reportage (ci-dessus) a aussi été réalisé sur cette soirée inaugurale. Mais il ne comptait malheureusement que 169 vues 23 heures après sa mise en ligne.

FV (@fabvalery)

Le veto d’Emmanuel Macron à l’amélioration des retraites agricoles

Le gouvernement a vider le texte de son contenu pour ne pas permettre une augmentation des petites retraites perçues par une majorité de paysans et surtout de paysannes. Photo : François Anascimbeni/AFP

Le gouvernement a vider le texte de son contenu pour ne pas permettre une augmentation des petites retraites perçues par une majorité de paysans et surtout de paysannes. Photo : François Anascimbeni/AFP

Moins de deux semaines après avoir dialogué douze heures durant avec les paysans sur le Salon de l’agriculture, le président de la République a obtenu de son gouvernement qu’il oppose son veto a toute amélioration des retraites agricoles. En exigeant le recours au vote bloqué lors de l’examen par le Sénat, le gouvernement voulait vider le texte présenté par les parlementaires communistes de son contenu alors que les députés l’avaient voté à l’unanimité.

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8 mars. Les droits des femmes c’est tous les jours

Les droits des femmes  c’est tous les jours. Consulter lancé par la CGT.

Le contexte

Cette année, le thème du retenu par l’ONU est

En effet les mouvements # Me too, # Balance Ton Porc, # Maintenant on agit et (stop aux violences faites aux femmes) ont braqué les projecteurs sur le harcèlement dont sont victimes les femmes : harcèlement sexuel, moral, à la maison, au travail, dans la rue, dans les transport. Ca a permis de ressortir des tiroirs les lois et les droits existants et d’en prévoir d’autres voire de les renforcer. Nous les rappelons dans ce tour d’horizon des droits propres aux femmes étant entendu qu’elles bénéficient aussi des droits des hommes et des citoyens.

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Réunion publique à Castelsarrasin pour la construction d’un centre de santé public

Face à l’avancée de la désertification médicale sur leur territoire, un collectif de citoyens, d’acteurs associatifs, d’élus et de syndicalistes de Castelsarrasin en Tarn et Garonne a décidé, à l’initiative du parti communiste français et de la section castel/Moissac/Pays de serres, de lancer un débat public quant à la possibilité de créer un Centre de Santé Public en continuité avec le CHIC.

Invitée par les communistes et citoyens, Marie Piqué, Vice-Présidente communiste de la Région Occitanie en charge des solidarités, sera présente le 14 mars prochain à Castelsarrasin pour participer à cette réflexion collective ainsi que pour apporter des détails sur le dispositif régional d’aide à la création de Centres de Santé Publics.

Pour les professionnels des médias, un point presse est prévu à 17h30 dans les locaux du PCF, Espace Métais, 24 rue de la révolution, 82100 Castelsarrasin. La réunion publique se tiendra ensuite derrière la mairie, dans la salle de l’ancienne bibliothèque.

Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance

Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance

Onglets Livre

La vidéosurveillance a connu un succès fulgurant en France à partir de l’élection présidentielle de 2007, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et François Fillon. Cette technologie a été présentée comme une contribution majeure à la fois à la prévention et à la répression de la délinquance et du terrorisme. Mais cette promesse sécuritaire, activement entretenue par les industriels de la sécurité, relève-t-elle du mythe ou de la réalité ? À quoi sert vraiment la vidéosurveillance ?
Après avoir enquêté dans trois villes françaises emblématiques, Laurent Mucchielli dresse un constat sans appel : la vidéosurveillance n’est pas et ne sera jamais un outil important de lutte contre la délinquance et encore moins contre le terrorisme.
Dissiper les écrans de fumée, percer à jour le « bluff technologique » des industries de sécurité, le gaspillage de l’argent public et la démagogie politique : tels sont les résultats de cet essai sans concession et profondément citoyen.