Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, le 21 novembre 2017 à ParisPhoto LUDOVIC MARIN. AFP
Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a assuré mercredi qu’«il n’y a ralliement de personne à Jean-Luc Mélenchon», après l’annonce par la CGT de sa participation à la mobilisation du 26 mai aux côtés de La France insoumise.
«Je demande le respect pour les 80 organisations appelant à cette manifestation», qui «ne répond pas à l’appel de tel ou tel leader», mais est le fruit d’un «processus unitaire» sur plusieurs semaines, a lancé M. Laurent devant l’Association des journalistes parlementaires.
«Le cadre unitaire n’a pas été organisé au départ par La France insoumise», a insisté le sénateur de Paris, critiquant un mouvement qui «développe de manière récurrente l’idée qu’il est lui seul à l’origine de tout et va fédérer tout».
La CGT, qui a jusqu’à présent refusé de se joindre à des journées organisées par La France insoumise, a expliqué son ralliement à cette «marée populaire» par «l’urgence sociale».
Réunies le 3 mai à la Bourse du travail à Paris à l’initiative de l’association Attac, plusieurs organisations syndicales, politiques et associatives s’étaient mises d’accord sur le principe d’une manifestation le 26 mai pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.
Pour ce «premier grand rendez-vous qui va voir converger» ces différentes organisations, le responsable communiste s’attend à «une mobilisation de masse dans le pays, bien supérieure à toutes les mobilisations que nous avons connues».
M. Laurent a estimé que le mouvement des cheminots a été moteur. Sur la réforme ferroviaire contestée, «je suis favorable à une consultation des Français», via une «votation citoyenne» comme dans le passé sur la privatisation de La Poste, a-t-il ajouté. L’idée a été soumise aux organisations rassemblées le 26 mai.
Quant à la «vot’action» lancée lundi par les syndicats de la SNCF en interne, le secrétaire national du PCF a pronostiqué un rejet «massif» de la réforme et demandé que «le gouvernement rouvre le dossier».
«Le débat va être chaud au Sénat», où le projet de loi sera examiné à partir du 29 mai, a-t-il averti, jugeant que le texte «ne traite aucun des problèmes» que sont «la dette, le manque d’investissements, le manque d’effectifs».
PCF: Pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité, appel à une marée populaire le samedi 26 mai
Un constat s’impose, Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française : politique d’austérité, destruction des droits des salarié.es, introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant.es, priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information, introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation de l’égalité femmes-hommes comme simple outil de communication, sans moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au niveau international. La multiplication des mesures prises avec brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à statut, en particulier aux cheminot.es, Emmanuel Macron espère, s’il l’emporte, casser tout esprit de résistance.
Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action, grèves, occupation d’universités, manifestations… Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre elles a, a priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique, plus égalitaire avec un meilleur partage des richesses ? Tel est l’enjeu.
Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant. Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets.
Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.
Derniers avis