Tarn-et-Garonne : « Sans les AESH, l’école ne pourrait pas fonctionner », plaide une enseignante in DDM
Des grévistes ont tenu une réunion d’information dans les locaux de la FSU à Montauban.
Les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) étaient en grève ce mardi pour dénoncer un manque de considération et des salaires insuffisants.
« Un vrai statut, un vrai salaire ». Telle est la synthèse des revendications de la journée intersyndicale de mobilisation des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). Un appel à la grève était lancé hier dans toute la France. « Sans AESH, l’école ne pourrait pas fonctionner » insiste Sandra Rubio, enseignante et co-secrétaire du syndicat SNUipp-FSU en Tarn-et-Garonne. Une profession, largement féminine, qui accompagne au quotidien des élèves sur le temps scolaire depuis 2014 (anciennement AVS pour Auxiliaires de Vie Scolaire). « Au-delà de les aider, c’est leur apporter du bonheur, de la confiance en eux. On prépare la génération de demain. » témoigne Fabienne, 58 ans, qui exerce depuis 5 ans.
Un statut précaire
« En début de carrière, c’est 787 € net mensuel pour un temps partiel à 62 %, qui concerne la majorité de la profession et est la plupart du temps imposé », explique Sandra Rubio. « On ne peut pas voir un propriétaire et obtenir un logement avec ce salaire, encore plus quand on est une femme seule avec des enfants » déplore Fabienne. Outre le salaire, le statut aussi fait débat. Les AESH sont recrutés en CDD de 3 ans, renouvelables une fois. Il faut donc 6 ans pour obtenir un CDI.
« Un avenant au contrat peut leur être proposé du jour au lendemain et changer leur lieu ou leur temps de travail. Un refus mène généralement au licenciement. » dénonce la syndicaliste. La FSU rappelle également le manque de formation, 60 heures en début de carrière, et l’impossibilité de valider son expérience professionnelle en diplôme. L’intersyndicale revendique donc un statut de fonctionnaire de catégorie B pour reconnaître la profession, augmenter les salaires et ouvrir l’accès à la formation.
Nathalie Meunier a 55 ans. Elle est AESH depuis 14 ans et reconnue travailleuse handicapée. Pourtant, « au retour de la pandémie, on lavait les vitres, les tables, le sol. J’ai aussi fait la dictée seule à une classe pour le brevet blanc. » Ni le ménage ni la surveillance ne font partie de leurs fonctions d’accompagnement. « Mais on ne peut pas dire non », s’agace-t-elle. Les AESH gèrent en moyenne une demi-douzaine d’élèves, parfois même une dizaine. Un nombre voué à augmenter en raison des dernières mesures de l’Éducation Nationale. « On n’a pas le temps de s’occuper de tous les enfants, on en arrive à se dire : je sacrifie qui ? », s’attriste Fabienne. « Mon métier me plaît mais pas les conditions dans lesquelles je le fais », conclut-elle.
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