Tarn-et-Garonne. L’Éducation nationale en grève « contre le mépris de l’État » in DDM
Une grève de grande ampleur est prévue demain, dans toute l’Éducation nationale. Plus de la moitié des écoles du Tarn-et-Garonne ayant répondu aux syndicats a déclaré fermer. Interview.
Il n’aura fallu que quelques jours après la rentrée scolaire et son nouveau protocole sanitaire, annoncé la veille, pour que les personnels de l’Éducation nationale en arrivent au « ras-le-bol ». Un appel à la grève a été lancé au niveau national par une intersyndicale. Ce jeudi 13 décembre, ils se mobilisent pour exprimer leur mal-être, et obtenir plus de moyens de lutter contre la pandémie. Tous les détails avec deux enseignants : Sandra Rubio, cosecrétaire départementale de la FSU-SNUipp, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré ; et Maximilien Reynes-Dupleix, représentant FSU et secrétaire académique et départemental au CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Pour commencer, pourquoi vous mobilisez-vous ce jeudi ?
S.R. : « Contre le mépris, et la situation sanitaire dans les écoles. Depuis le 30 décembre nous en sommes à la quatrième adaptation du protocole sanitaire. Un quatrième allègement en dix jours. Les personnels, les élèves et les familles sont mis en danger. On demande des règles applicables, qui ne changent pas toutes les deux minutes, qui ne fatiguent plus les personnels. L’école va craquer. Les directeurs d’établissements n’en peuvent plus, on leur change le protocole la veille pour le lendemain. Ils l’apprennent parfois même par voie de presse, comme le 2 janvier dans un article payant du JDD à la veille de la rentrée. Depuis 2 ans on porte l’école à bout de bras, mais on en peut plus. Il y a des personnels malades du Covid, mais il y a aussi des malades en burn-out ».
M.R-D : « La crise des remplacements est mise en lumière, il faut recruter de toute urgence. Il y a des gens qui attendent sur la liste complémentaire au concours ».
Que pensez-vous du protocole sanitaire annoncé lundi par Jean Castex ?
S.R. : « C’est un protocole en bois qui ne protège personne. Nous demandons la sécurité sanitaire dans les écoles. Nous ne voulons pas la fermeture des écoles mais enseigner dans des conditions correctes. Nous demandons le retour à la fermeture des classes au premier cas positif, avec retour des enfants sur test PCR ou antigénique négatif. Des masques chirurgicaux, pour les enfants et les personnels, et FFP2 pour ceux à risques. Nous attendons toujours les capteurs de CO² et des purificateurs d’air. Et des autotests. On en a eu en fin d’année dernière, rien depuis. Oui Jean Michel-Blanquer a annoncé des masques, et 600 000 tests par semaine, mais ses annonces ne sont jamais suivies d’effet ».
M.R-D. : « Le fait de réduire le nombre de tests montre qu’en réalité les laboratoires ne peuvent plus tout absorber. Ici, même la cellule de tests de l’Éducation nationale a dû être stoppée car les tests réalisés ne sont plus pris en charge ».
Le FSU a qualifié cette grève d’inédite, est-ce en raison des forces en présence ?
S.R. : « Oui. Il y a 11 syndicats d’enseignants, 3 syndicats lycéens, la FCPE (parents d’élèves), mais aussi des syndicats de chefs d’établissements et d’inspecteurs de l’Éducation nationale ».
Combien y aura-t-il de grévistes ?
M.R-D. : « Dans le premier degré, nous avons recensé 53 écoles fermées, sur 99 qui ont répondu [hier à 15 h] à notre enquête grève. Le département compte 210 écoles ».
S.R. : « Sur 1 400 enseignants du premier degré, dont tous ne sont pas devant les élèves, 400 sont déjà grévistes ». (NDLR de MAC 560 déclarations ce matin)
Quel sera le déroulé de la journée ?
S.R. : « Il y aura un rassemblement à 14 h devant la DSDEN (Direction des services départementaux de l’EN), et sûrement un cortège jusqu’à la préfecture. Ensuite nous tiendrons une assemblée générale, pour faire parler la démocratie syndicale sur les suites du mouvement ».
Derniers avis