Tarn-et-Garonne. Syndicats et parents d’élèves boycottent la carte scolaire in DDM
C’est une première depuis 15 ans dans le Tarn-et-Garonne. Syndicats et parents d’élèves ont boycotté ce mardi la réunion du conseil départemental de l’Education Nationale. Faute de quorum, le CDEN a été reporté à vendredi.
Comme annoncé, l’intersyndicale FSU-SNUIPP, UNSA, SGEN CFDT et la FCPE, a pratiqué la politique de la chaise vide à l’occasion de la réunion du Conseil Départemental de l’Education Nationale qui s’est réuni ou devait se réunir à la Préfecture pour définir le profil de la rentrée scolaire 2023. Sur les 30 membres votants (10 élus, 10 parmi le personnel enseignant et autant pour les parents d’élèves), il aurait fallu 16 présents pour que le quorum soit atteint. De fait, le CDEN a été reporté à vendredi.
Contrairement à d’autres départements d’Occitanie qui ont fait du boycott une règle de conduite, le Tarn-et-Garonne va rarement jusque-là puisqu’il faut remonter à 15 ans en arrière pour trouver trace d’une telle unanimité revendicative.
Le Dasen, qui devait conjuguer avec une dotation à la baisse (- 5 postes) table sur 15 fermetures de classe, dont les 3 de l’école Marcel-Pagnol à Montauban fermée purement et simplement et 7 ouvertures, dont 3 à Montauban. Il crée en parallèle un poste de référent pour les enfants en situation de handicap. Deux postes fermés sont en balance à Saint-Porquier et Dieupentale et un point sera fait à la rentrée en fonction des effectifs.
« Malgré une dotation en baisse, le ministère impose ses règles »
Pour l’intersyndicale, le compte n’y est pas, en particulier pour la FCPE, représentée par Beatriz Malleville. « Malgré une dotation en baisse, le ministère impose des règles comme le plafonnement à 24 élèves des classes de grande section, CP et CE1, le dédoublement des classes en éducation prioritaire, la mise en place de l’école inclusive ou encore le remplacement des enseignants. Cette mise en œuvre sous-entend de nombreuses fermetures de classes, notamment dans nos territoires ruraux. Or, il est absolument nécessaire de maintenir des écoles de proximité pour tous nos petits écoliers. »
Fer de lance du SNUIPP, Guillaume Mangenot lui emboîte le pas. « C’est un coup de colère, on a voulu marquer le coup symboliquement car les propositions du Dasen ne nous conviennent pas du tout. Il nous semble nécessaire d’inverser la tendance en prévoyant un plan de plusieurs dizaines de moyens d’enseignements supplémentaires pour améliorer les conditions pour tous en matière d’éducation prioritaire, pour les écoles non classées mais scolarisant des quartiers Politique de la ville, les élèves allophones ou en situation de handicap, mais aussi les familles en situation de précarité. »
À l’appui de leur démarche, les cosignataires de cette déclaration commune donnent quelques chiffres. En matière de pauvreté, le Tarn-et-Garonne occupe le 14e rang national, il abrite 16 % de familles monoparentales et 24 % des habitants n’ont aucun diplôme. En termes de résultats scolaires, le département figure parmi les cancres en Occitanie.
Autant de constats qui nécessiteraient « d’aller au-delà d’une logique purement comptable ».
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