Castelsarrasin – Eric Cadoré vient présenter le plan régional pour l’eau à la rencontre des communistes
La région Occitanie est l’une des plus exposées aux effets du changement climatique : hausse des températures moyennes, augmentation de la fréquence d’épisodes extrêmes tels que les tempêtes, les pluies diluviennes ou les canicules. Les conséquences de cette pression exercée sur la ressource en eau sont aujourd’hui nombreuses, à la fois sur les milieux aquatiques, sur les sols et les usages. À ce jour, le déficit annuel (différence entre ressource et besoins) régional en eau est estimé à environ 200 millions de m3, induisant inévitablement des conflits d’usages.
Une situation d’urgence qui a amené le conseil régional à bâtir depuis des mois un grand plan régional pour un nouveau modèle de gestion de la ressource. Le conseiller régional (PCF) du Gers Eric Cadoré, et Président de la commission eau à la région, a rencontré les communistes au cours d’une réunion publique ce vendredi à Castelsarrasin pour en présenter les grandes lignes.
« Pour répondre à l’urgence climatique et renforcer l’engagement de la région en faveur d’une gestion durable de l’eau, la Région se dote aujourd’hui d’un Plan régional pour l’eau qui fixe jusqu’à 2030 une feuille de route construite autour de 3 axes : sensibiliser, mobiliser et être exemplaire sur les enjeux de gestion de la ressource, optimiser les usages de l’eau, en alliant sobriété et innovation, et sécuriser les besoins en eau des milieux et des activités, pour un meilleur partage de la ressource », a-t-il expliqué devant les citoyens et militants communistes présents à l’Espace Métais.
« Dans le contexte climatique actuel, l’eau est devenue un sujet d’inquiétude et d’angoisse pour nombre de Tarn et Garonnais. Avec la raréfaction de la ressource, plus que jamais les communistes militent pour un pôle public de l’eau, la mise en place de politiques concertées, territorialisées à l’échelle des bassins versants, et contre la mainmise du grand capital sur cette ressource vitale. C’est pour cela qu’il nous a paru important d’inviter Eric Cadoré pour à la fois nous présenter le plan régional mais aussi pour alimenter le débat sur ces questions majeures », a détaillé Maximilien Reynes Dupleix, secrétaire de la section du PCF, en introduction de la réunion.
Environ 40 millions d’euros sont en moyenne consacrés chaque année par la Région en faveur de la gestion de l’eau. Désormais 160 millions supplémentaires seront mobilisés d’ici 2030 grâce au Plan eau, représentant ainsi un effort global d’environ 60 millions par an, soit une augmentation de 50% du budget régional.
Trois questions à Eric Cadoré, Président de la commission Eau à la région Occitanie.
Bien que ce ne soit pas une compétence directe, la région vient de lancer un plan régional de l’Eau ?
Eric Cadoré : La ressource en eau qui a été abondante durant longtemps, est aujourd’hui en péril car elle subit depuis plusieurs années les effets du changement climatique. En Occitanie nous ne le savons que trop bien : absence de pluviomètre, records de déficits en eau, sécheresse … les conséquences pour nos habitants, nos agriculteurs ou nos entreprises sont nombreuses, et appellent de notre part à tous un changement de comportement au quotidien. Car bien que la ressource se raréfie, la demande elle, n’a jamais été aussi grande, multipliée par 7 à l’échelle de notre planète.
Quelles sont les grandes lignes politiques de ce plan alors ?
E. C : Le Plan Régional pour l’Eau que nous avons adopté est une réponse claire et concrète face au défi qui nous fait face aujourd’hui : assurer une gestion équilibrée et durable de l’eau en Occitanie. Coconstruit avec l’ensemble des acteurs concernés -collectivités, citoyens, acteurs de l’eau, etc. –, ce plan abonde de 160 M€ supplémentaires notre politique en faveur de l’eau jusqu’en 2030. Il vient inscrire dans la durée une action débutée il y a plusieurs années déjà, pour anticiper et s’adapter aux effets du changement climatique. Préservation et restauration des milieux aquatiques, prévention et réduction des risques, sobriété des usages, réutilisation des eaux usées… tous les champs d’actions sont exploités pour apporter des solutions adaptées à chaque usage, à chaque territoire.
La Région lance un appel fort pour une décentralisation sur la gestion de l’eau ?
E. C : Nous le savons, les meilleures solutions sont toujours celles qui se construisent au plus près de la réalité. En cela, le couple Région-Département apparaît comme l’échelon le plus pertinent pour la mise en œuvre d’une politique de l’eau territorialisée, coordonnée, et adaptée. Un pôle public national de l’eau doit venir en appui de cette décentralisation pour assurer l’équité territoriale.
La décentralisation de la gestion de l’eau que nous appelons de nos vœux doit permettre de déployer les moyens nécessaires pour mettre en place des solutions. C’est dans cet esprit d’efficacité que la présidente a également plaidé pour que le département des Pyrénées-Orientales, le plus durement touché par la sécheresse, puisse bénéficier d’un statut de territoire expérimental permettant une mise en œuvre facilitée de solutions innovantes qui, demain, pourraient bénéficier à tout le territoire français.
@Julien Sueres – PCF Castelsarrasin (30-06-23)
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