Alors que les Fêtes de Pentecôte battent le plein un peu partout dans la cité uvale, la petite salle de l’Amitié accueille dans la matinée une manifestation tout autre.

Des militantes pour le droit des femmes organisent une réunion autour de la campagne européenne pour un « avortement libre et gratuit » en Europe.

Une manifestation à forte connotation politique dans une ville administrée par une municipalité d’extrême droite.

« Mettre en avant notre cause »

Initialement prévue au lieu culturel du « Nouvel amphi », à proximité de la mairie, la réunion s’est finalement tenue dans la rue François-Raynal (conséquence d’une « interdiction liée à une commission de sécurité du SDIS », assure la municipalité).

Pas de quoi décourager les médiatiques militantes venues spécialement pour l’occasion de Paris : Alice Coffin et Mathilde Viot.

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« Il est important de venir à Moissac dans une municipalité hostile à l’avortement pour mettre en avant notre cause », indiquent-elles devant une vingtaine de personnes.

La veille, samedi, les deux personnalités féministes ont participé à la Marche des fiertés à Agen.

Des réunions « un peu partout en France »

« Nous avons une quinzaine de dates un peu partout en France dans des communes ciblées comme Hénin-Beaumont ou Fréjus », explique Alice Coffin, militante et conseillère municipale écologiste à la mairie de Paris.

Dans l’auditoire, plusieurs personnalités locales se présentent « par solidarité » à la réunion, comme les deux élues d’opposition Estelle Hemmani et Marie Cavaillé.

Contactée au sujet de l’organisation de la réunion publique par des militantes féministes, l’équipe municipale de Moissac ne souhaite « pas faire de commentaire. » Avant d’ajouter : « Nous ne rentrons pas dans leur jeu. »

Faciliter l’accès à l’avortement en Europe

En pleine période pour les élections européennes, Alice Coffin et Mathilde Viot cherchent « à peser sur le débat démocratique » avec une campagne pour un « avortement libre et gratuit. »

« C’est une problématique qui fédère tous les féministes. Plus de 20 millions de personnes en Europe n’ont pas accès à l’avortement », dressent-elles ensemble le constat.

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Pour « améliorer leurs conditions », les deux militantes veulent changer la législation sur l’interruption volontaire de grossesse à l’échelle de l’Union européenne. Sous la bannière de la mobilisation citoyenne « Ma voix Mon choix ».

« Il nous faut recueillir un million de signatures (aux alentours de 300 000 en ce moment) pour arriver en débat au parlement européen. Nous cherchons à mobiliser tout le monde. Même à Moissac. »