Une nouvelle affaire dramatique secoue l’Éducation nationale. Un professeur de 52 ans s’est suicidé le 9 septembre. Il enseignait dans un lycée professionnel à Chamalières dans le Puy de Dôme et a dénoncé dans une lettre des pressions de sa hiérarchie. Son fils a décidé il y a quelques jours de médiatiser l’affaire.
Laurent Gatier s’est suicidé à son domicile, une semaine seulement après la rentrée. Ce professeur, très investi, s’était plaint à son entourage d’une situation professionnelle qui se dégradait. Pour son fils Sébastien, étudiant de 20 ans, les raisons de son geste sont sans équivoque : « Le jour de sa mort, le lundi 9 septembre, explique-t-il, il avait laissé une lettre en citant plusieurs personnes de sa hiérarchie, en disant que c’était du harcèlement« .
« Beaucoup de pression, des menaces »
Ce professeur s’occupait notamment du bureau des stages dans son lycée professionnel. Sa charge de travail s’était alourdie et il subissait des intimidations, selon son fils. « Dès qu’il y avait un problème pour un stagiaire par exemple, on l’appelait tard le soir, on lui envoyait des mails avec beaucoup de pression, des menaces, il y avait des appels téléphoniques tard le soir avec beaucoup d’insultes, sa voiture était rayée… raconte-t-il. Mon combat c’est qu’il n’y ait aucun enfant qui vive ce que j’ai vécu ces derniers temps. Et j’ai envie que ce soit reconnu comme accident du travail« .
Deux enquêtes diligentées par l’Éducation nationale
Sébastien a sollicité un rendez-vous auprès du recteur de l’académie de Clermont-Ferrand qui l’a reçu une semaine après le drame. Il lui a apporté la fameuse lettre de son père.
Pour l’instant, Karim Benmiloud, le recteur, en poste depuis cet été seulement, ne confirme pas le lien entre le suicide du professeur et ses conditions de travail : « Nous n’avons pas d’éléments factuels qui permettent de déterminer cela, explique-t-il. C’est la raison pour laquelle nous avons diligenté deux enquêtes. Une enquête du CHSCT au sein de l’établissement et également une enquête de l’inspection générale, que j’ai moi-même saisie la semaine dernière, pour essayer d’étudier les conditions de travail à l’intérieur de l’établissement, essayer de comprendre ce qui a pu se passer, et pour nous, essayer d’agir et de prévenir, prévenir les risques psycho-sociaux et prévenir les situations qui peuvent conduire à ces gestes irréparables« . Le recteur se dit profondément touché et affirme vouloir tout engager pour faire la lumière sur ce qui s’est passé.
Le fils de l’enseignant a également écrit au Procureur de Clermont-Ferrand. Une enquête judiciaire devrait être lancée.
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