GIEC : Le rapport sur l’océan et la cryosphère résumé en français 

 » Selon le rapport, alors que le niveau de la mer a augmenté d’environ 15 cm à l’échelle mondiale au cours du XXe siècle, cette hausse est actuellement plus de deux fois plus rapide – 3,6 mm par an – et continue de s’accélérer… L’élévation du niveau de la mer augmentera la fréquence des valeurs extrêmes de ce paramètre enregistrées, par exemple, à marée haute et pendant les grandes tempêtes. Selon les éléments dont nous disposons, quel que soit le réchauffement supplémentaire, des événements qui se produisaient précédemment une fois par siècle se produiront chaque année d’ici 2050 dans de nombreuses régions, augmentant les risques auxquels sont confrontées de nombreuses villes côtières et petites îles de faible élévation ». En attendant sa traduction officielle, un groupe de scientifiques propose une traduction officieuse et résumée de l’important rapport sur l’océan et la cryosphère réalisé par le GIEC.

La version française résumée

Le rapport officiel

Un système de retraites par points pénalisera les salariés précaires….

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Point de vue publié dans Le Monde. Pierre Khalfa regrette que les critiques adressées à la réforme des retraites, notamment par Thomas Piketty, négligent un point essentiel : celui du partage de la valeur ajoutée entre masse salariale – dont les pensions de retraites – et profits.

Dans deux points de vue similaires, l’un paru dans Le Monde du 7 septembre (« Qu’est-ce qu’une retraite juste ? »), l’autre dans Libération du 11 septembre (« Chaque société invente un récit idéologique pour justifier ses inégalités »), Thomas Piketty s’en prend à juste titre au projet d’Emmanuel Macron en matière de retraites. Favorable à un système universel – il pense qu’« une telle réforme n’a que trop tardé en France » –, il en critique néanmoins les modalités qui semblent envisagées par le gouvernement. Mais ses critiques restent à mi-chemin et surtout, occultent trois points essentiels. Continuer la lecture de Un système de retraites par points pénalisera les salariés précaires….

Cédric Forcadel : Dessine-moi une école où il fait bon vivre 

Pas de contresens ! Le livre de Cédric Forcadel, professeur des écoles en Normandie, n’est pas la xième publication à prospérer sur le marché de l’éducation positive. L’école où il fait bon vivre, celle que promet Cédric Forcadel, existe déjà dans l’enseignement public. C’est celle des écoles qui suivent et adaptent la pensée pédagogique de Freinet. Car ce livre est un étendard. C. Forcadel défend l’idée d’une éducation émancipatrice où le travail n’est pas le contraire du plaisir. A contre-courant des médias, il plaide pour l’école et la pédagogie et montre que l’avenir de l’école n’est pas chez tel ou tel gourou. L’école porte dans son patrimoine intellectuel de quoi faire fleurir les lendemains qui chantent. Il nous dit pourquoi  c’est le moment où il faut faire entendre une autre voix.

Pour qui avez vous écrit « Dessine moi une école » ?

En premier lieu , je l’ai écrit comme une sorte de manifeste, en riposte, pour réaffirmer la légitimité de pratiques pédagogiques et de pédagogues. Et puis au cours de l’écriture j’ai élargi. J’ai voulu faire de ce livre  un outil d’éducation populaire, capable de faire comprendre le fonctionnement de l’école. Et j’ai écrit le livre aussi pour les parents.

Et puis c’est un livre pour sortir de l’éducation spectacle. On est dans une phase particulière, avec un ministre qui se met beaucoup en scène avec de nombreux effets d’annonce. J’ai voulu  faire un livre qui redonne de la place au terrain et aux enfants.

Dans le livre vous plaidez pour une « reprise en main du métier ». Vous avez le sentiment que le métier d’enseignant leur échappe ? Continuer la lecture de Cédric Forcadel : Dessine-moi une école où il fait bon vivre 

TEMS: Enfin la démocratie participative pour Moissac

Il est toujours intéressant de laisser passer du temps après un moment intense pour pouvoir y revenir dessus et analyser ce qui s’est passé réellement.

Reprenons un peu d’histoire. Lors des élections municipales de 2014, les affrontements de personnes ont été mis en avant au détriment des projets et des propositions dans un manège de haute voltige entre traitrises, peur du Fhaine (a juste raison), et opportunismes. Dans la majorité sortante de l’époque, la morgue et la suffisance l’ont emporté au point d’éliminer sous des prétextes fallacieux une composante de la gauche locale. Mal leur en prit car cela signa entre autres choses, leur échec, menant au pouvoir une droite molle qui n’en demandait pas tant, toute surprise d’emporter le morceau.

Outre les communistes, ce sont aussi de nombreuses personnalités de cette liste et pas des plus fanfaronnes, ou des plus en vue qui n’ont guère gouté le dogme imposé par un quarteron de dirigeants locaux qui se voyaient déjà en haut de l’affiche. Depuis d’ailleurs, certains de ces dirigeants ont rejoint LREM, la droite et/ou les limbes de l’oubli. le monde est bien cruel!

Ces personnalités, rejointes par des citoyens-nes engagées n’ont eu de cesse depuis 4 ans de travailler, réfléchir, composer une nouvelle partition pour proposer un projet pour Moissac. Ce fut chose faite lors de la réunion publique de ce mercredi 23 au Chapon Fin devant plus de 100 personnes attentives et curieuses (après une série de 9 réunions thématiques publiques).

Le premier choc, pour celles et ceux qui avaient jusqu’alors l’habitude d’ouïr des ténors locaux venus porter la bonne parole, fut d’entendre un exposé des axes et des propositions à 7 voix. Les auditeurs venus entendre le(la) futur leader en furent pour leur frais.

Le deuxième fut que la salle pouvait s’exprimer, critiquer donner un avis sur le contenu présenté.

Le troisième fut sans conteste la liberté de ton utilisé dans les échanges et le refus de privilégier d’anciens caciques locaux au détriment de la parole de toutes et tous. Un triste sire parla même de couts et bien sur d’impôts alors même que de nombreuses propositions étaient des outils démocratiques et/ou des outils de redéfinition de l’existant. Bon, je crois que nous avons appris depuis qu’il rejoignait un autre triste sire du Rhaine.

Et là, ce fut grandiose car les mêmes qui perdaient il y a 5 ans réclamaient à cor et à cri un front républicain contre le RHaine s’asseyant ainsi sur la seule chose qui permet de combattre efficacement la droite et son extrème-droite… le CON-TE-NU…. « Le Contenu vous dis-je » et comme chez M. Jourdain, la surdité l’emporta  chez ceux qui manifestement n’ont toujours pas compris  les mots DÉMOCRATIE, CITOYENNETE, PARTICIPATION.

La sérénité des animateurs-trices de TEMS contrastait alors avec les applaudissements nerveux d’une claque qui n’avait fait le déplacement que pour soutenir l’idée qu’il vaut mieux recommencer les mêmes erreurs que de tenter de trouver des solutions. Devant l’enthousiasme d’une majorité de la salle pour les thèses défendues à la tribune, relayées par de nouveaux orateurs apportant leur concours et leur soutien au collectif TEMS, les aigris et certains venus apporter la contradiction sans grands arguments durent mal digérer le pot de l’amitié qui concluait les débats.

Vous dire que votre serviteur a prit beaucoup de plaisir dans cette séquence politique, au sens noble du terme, serait une gageure bien éloignée de la réalité. Car, à n’en pas douter, ce collectif a de solides bases et des compétences affirmées pour gérer avec les citoyens-nes, une ville qui a bien besoin d’une vraie boussole, de réels projets dans l’intérêt et avec l’assentiment du plus grand nombre .

La suite confirmera l’envol de cette manière plus juste de prendre en compte la politique au quotidien et dans le déploiement des idées brassées ce soir là, nombreuses sont celles qui devraient rencontrer un écho favorable dans les populations moissagaises car elles correspondent aux besoins des quartiers et de leurs habitants.

La route est encore longue et les obstacles nombreux, mais aujourd’hui un espoir démocratique se lève pour Moissac. C’est le meilleur rempart contre les alliances douteuses des droites et contre la haine brandie comme un drapeau par des arrivistes d’extrême droite.

Dans 5 mois, nous franchirons un nouveau pas démocratique.

Que chacun, chacune s’empare de cet espoir partout dans la cité uvale et le fasse vivre!

Vous l’aurez compris, pour nous le choix est déjà affirmé et nous savons quel projet nous soutenons d’ores et déjà!

 

Maximilien Reynès-Dupleix

Pour plus d’infos https://territoires-et-moissac.fr/ et poursuivre les échanges avec TEMS

ADP: Une lutte de longue haleine

« NDLR de MAC: Jeudi 24 au matin, plus d’une dizaine de signatures d’appuis enregistrées sur le marché de Castelsarrasin. Certes ADP c’est loin pour nos concitoyens locaux mais l’enjeu est d ‘importance. Il faut poursuivre et faire e,n sorte dans chaque famille que chacun-ne appuie le référendum en toute conscience »

 

L’expérience de Paris

Le gouvernement a fait voter la privatisation d’Aéroports de Paris, entreprise publique et très rentable qui gère notamment les aéroports de Roissy et d’Orly. Les parlementaires de l’opposition (gauche et droite réunis) ont fait jouer l’article 11 de la Constitution qui prévoit l’organisation d’un référendum si 10 % des citoyen.ne.s le demandent. Pour avoir la possibilité de refuser cette privatisation par référendum, ce qui serait historique, il faut donc réunir pas moins de 4,7 millions de soutiens. Le gouvernement a ouvert le recueil des soutiens le 13 juin dernier et ces 4 derniers mois près de 900 000 personnes ont fait le choix de demander un référendum.

Cependant la procédure est complexe et se fait essentiellement par internet. Le pouvoir en place a également fait le choix du silence radio sur cette question. Que nous reste-t-il alors pour gagner ? Le militantisme et cela tombe bien, le Parti communiste est fait pour cela. Plus sérieusement, nous avons souvent écrit dans nos congrès que notre organisation devait être un outil pour permettre au plus grand nombre de faire de la politique. Donc c’est à nous d’aller chercher les signatures et les retours sont très positifs : « Merci, je n’ai pas Internet donc sans vous je n’aurai pas pu le faire », « j’ai essayé mais je n’ai pas réussi, heureusement que les communistes sont là », « je n’étais même pas au courant ». Continuer la lecture de ADP: Une lutte de longue haleine

Moissac. Candidatures : le jeu des alliances bat son plein… in DDM

Les deux tours des élections municipales auront lieu le 15 et le 22 mars./  Photo DDM, G.C.
Les deux tours des élections municipales auront lieu le 15 et le 22 mars./ Photo DDM, G.C.

Jean-Michel Henryot en a décidé ainsi dès le début de l’année, il ne se représentera pas. «Je pense qu’il est rationnel de passer le flambeau à des gens plus jeunes pour assumer cette charge lourde», avait déclaré le maire dans nos colonnes, le 16 janvier. À moins de cinq mois des élections, la lutte pour sa succession n’est pas encore une bataille rangée : un seul candidat s’est déclaré, au moins deux listes sont en construction, et de nombreux conseillers préfèrent conserver le silence pour l’heure.

Baulu, Vallès, Henryot… discussions compliquées

«Il est encore un peu tôt, le travail n’est pas terminé», dit Gérard Vallès à propos de l’étonnante alliance entre anciens adversaires préparée «depuis décembre 2018» avec Maryse Baulu* (Les Républicains), actuelle adjointe au social. Le programme ne serait pas la difficulté majeure de cette liste qui irait «de gauche à droite». «On n’a pas eu de mal à la construire, on est compatibles sur de nombreuses valeurs républicaines. C’est plutôt un problème de personnes», précise le conseiller d’opposition.

Et la tête de liste ? Baulu ou Vallès ? «Ce n’est pas décidé», assure ce dernier.

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L’Occitanie détient le triste record de France de féminicides avec dix-sept victimes

  • 124 femmes sont mortes, au 24 octobre 2019, de féminicide.
124 femmes sont mortes, au 24 octobre 2019, de féminicide. Photo AFP
l’essentiel Notre région détient le macabre record de France de féminicides depuis le début de l’année.

Elles s’appelaient Monica, Chantal, Euphémie, Christelle ou Jackie. Elles avaient entre 26 ans et 92 ans. Toutes ces femmes sont décédées cette année sous les coups de leur mari, compagnon ou ex-conjoint. Elles sont 17. 17 de trop.

Selon la page Facebook « Féminicides par compagnons ou ex » qui recense les victimes, en se basant sur les articles de presse, l’Occitanie est la région qui compte le plus de victimes depuis janvier. Notre région devance la région Grand-Est et l’Île-de-France. Près de la moitié des victimes de notre région vivaient dans l’Hérault.

124 femmes ont été victimes de meurtres en 2019 en France. C’est plus que l’année 2018 ou 121 femmes avaient perdu la vie.

Qui étaient-elles ?

  • Haute-Garonne, 6 janvier

Monica Duarte, 29 ans, a été tuée par son conjoint Felisberto Semedo, 26 ans. Il l’a poignardée de plusieurs coups de couteau au niveau du thorax et du cou, puis il a pris la fuite. Il a été arrêté le lendemain au Portugal.

  • Hérault, 1er février

Une femme de 81 ans a été tuée par son mari de 84 ans qui a ensuite essayé, sans succès, de se suicider avec des médicaments.

  • Hérault, 21 janvier

Michèle, 72 ans, a été tuée par son conjoint de 77 ans par arme à feu. Il s’est ensuite suicidé.

  • Hérault, 3 février

Céline, 38 ans, a été tuée par son conjoint Sylvain (39 ans) en chutant, avec son bébé dans les bras, par la fenêtre du 5e étage. L’enfant a survécu.

  • Hérault, 14 mars

Chantal, 60 ans, a été tuée par son mari (63 ans) avec une arme à feu. Il l’a exécutée d’une balle dans la nuque parce qu’elle voulait le quitter.

  • Pyrénées-Orientales, 23 mars

Fabienne, 51 ans, est décédée victime de nombreuses fractures et d’importantes blessures. Son compagnon a été écroué.

  • Gard, 29 mars

Une quinquagénaire a été tuée par un homme du même âge avec qui elle entretenait une relation depuis peu de temps. Il l’a tuée de plusieurs coups de couteau près du cou.

  • Ariège, 4 avril

Chantal, une quinquagénaire, a été tuée avec une arme à feu par son mari Francis Fourcade, âgé d’une soixantaine d’années. Il s’est ensuite suicidé.

  • Hérault, 23 juin

Michèle, une sexagénaire, a été étranglée par son mari qui a fait une tentative de suicide sans y parvenir.

  • Pyrénées-Orientales, 5 juillet

Christelle, 32 ans, a été poignardée à mort par son conjoint quadragénaire avec un couteau de boucher.

  • Hérault, 17 juillet

Samantha, 43 ans a été tuée par son compagnon de 45 ans. Leur enfant de 20 mois a aussi été tuée.

  • Pyrénées-Orientales, 12 août

Jackie, 71 ans, a été tuée par son mari de plusieurs coups de couteau. Le couple était en instance de divorce. L’homme a été écroué.

  • Gers, 20 août

Euphémie Baregho, 49 ans, a été tuée d’une balle dans la tête par son mari Jacques Delval âgé de 81 ans. Il s’est ensuite donné la mort.

  • Haute-Garonne, 25 août

Eliane Bozie Dabire, âgée de 26 ans, a été mortellement poignardée d’une vingtaine de coups de couteau par son mari, âgé de 36 ans, dans le quartier Tibaous à Toulouse.

  • Tarn, 2 septembre

Une femme de 92 ans a été battue et frappée à coups de canne par son mari de 94 ans à leur domicile.

  • Tarn-et-Garonne, 20 septembre

Gracieuse, 39 ans, a été poignardée à plusieurs reprises par son compagnon, âgé de 42 ans, à leur domicile.

  • Haute-Garonne, 26 septembre 

Une femme de 69 ans a été tuée par son compagnon qui a prévenu les secours.

Violences femmes info est joignable au 39 19 (appel gratuit et anonyme de 9h00 à 22h00 du lundi au vendredi et de 9h00 à 18h00 les week-ends et jours feriés.
Cy.B.

CSA – Zemmour : « Cette apologie délibérée du crime de masse est un appel au meurtre » (Fabien Roussel)

Monsieur Roch-Olivier Maistre

Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel

Tour Mirabeau 39-43 Quai André Citroën

75 015 PARIS

Paris le 24 octobre 2019

Monsieur le Président,

Dans un précédent courrier, j’attirais votre attention, sur le problème que constituait, au regard des valeurs de notre République et des lois en vigueur, la complaisance de certaines chaînes d’information en continu envers Monsieur Eric Zemmour.
Je vous interpellais plus particulièrement sur l’heure d’antenne quotidiennement octroyée par CNews à ce personnage par deux fois condamné pour provocation à la discrimination et pour provocation à la haine religieuse.

A ce jour, je n’ai pas obtenu de réponse de votre part, et Monsieur Zemmour occupe désormais chaque jour le plateau de CNews, où il peut tranquillement se livrer aux saillies qui lui valent d’être de nouveau poursuivi pour les propos racistes, antimusulmans, xénophobes, homophobes tenus le 28 septembre devant une assemblée baptisée « Convention de la droite ».

Il se trouve que Monsieur Zemmour, se considérant sans doute intouchable, vient de se livrer à une nouvelle surenchère innommable.
Le 23 octobre, sur le plateau de CNews, il a ainsi proféré les propos suivants : « Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Eh bien moi, je suis aujourd’hui du côté du général Bugeaud. C’est ça être Français. »

Cette apologie délibérée du crime de masse est, de fait, un appel au meurtre contre ceux de nos compatriotes dont Monsieur Zemmour et ses semblables nient l’appartenance à la nation française.
Parce qu’elle tombe clairement sous le coup de la loi, elle ne peut être laissée sans réaction de la part du régulateur que vous êtes.

Vous n’êtes, au demeurant, pas sans savoir à quelles exactions sanglantes ce genre de propos ignobles a mené aux États- Unis, contre des mosquées ou des synagogues.

En n’intervenant pas pour mettre un terme à la dérive de chaînes d’information en quête d’audience à n’importe quel prix, vous prendriez une responsabilité considérable dans l’aggravation du climat très dangereux qui s’est installé dans notre pays. C’est même l’autorité de votre institution que vous mettriez en cause.

Je vous demande donc, une nouvelle fois, de rappeler à la direction de CNews qu’en agissant comme elle le fait, elle endosse la responsabilité des propos ignobles d’un personnage qui ne peut se prévaloir du titre de journaliste dès lors qu’il se fait le propagandiste constant de la haine.
Je vous demande, plus particulièrement, d’examiner les sanctions auxquelles son comportement expose la chaîne CNews.

Plus généralement, il me semble impératif que votre institution s’exprime sur les devoirs déontologiques qui s’imposent à l’ensemble des chaînes d’information en continu, au regard des lois et principes de la République.

En espérant une réponse de votre part,
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de ma haute considération.

Fabien ROUSSEL

Secrétaire national du Parti communiste français

Éducation nationale  : Jean-Michel Blanquer doit partir !

En novembre 2018, une manifestation contre les réformes de Blanquer. Julien Jaulin/hanslucas

En novembre 2018, une manifestation contre les réformes de Blanquer. Julien Jaulin/hanslucas

Des intellectuels et des professeurs estiment que la politique du ministre menace la mission des enseignants et la réussite des élèves. Un appel à l’initiative de la fondation Copernic.

Le ministre Blanquer détruit les valeurs de l’École, brise le métier d’enseignant, bloque la réussite des jeunes issus de milieux populaires. Cela peut-il continuer ?

La réforme Blanquer du lycée général sépare les élèves entre de multiples spécialités. Cela casse le « groupe classe » qui perd toute stabilité, alors qu’il permettait entraide et dynamiques d’apprentissage. Cela casse l’égalité : seuls les parents les plus informés, c’est-à-dire les plus socialement favorisés, repèrent l’articulation des spécialités qui font les parcours d’excellence. Jusqu’à 30 enseignants peuvent désormais intervenir devant les élèves d’une même classe. Résultat d’un tel fractionnement : chaque enseignant a de plus en plus de mal à connaître ses élèves et à aider les plus fragiles à progresser.

C’est ainsi la mission même des enseignants qui est sabordée. Les enseignants s’étaient engagés par vocation : faire acquérir des savoirs, favoriser l’examen critique, faire patiemment progresser leurs élèves. Le bac en contrôle continu n’en laisse plus le temps. Ils doivent noter, noter, hiérarchiser, sélectionner le plus tôt possible. Quels élèves y gagnent ? Plus qu’hier, ceux qui héritent des capitaux culturels de leur famille, ou qui bénéficient d’un soutien scolaire privé onéreux. Le métier d’enseignant, dont la charge de travail s’intensifie, perd tout sens.

Mais l’école façon Blanquer n’est pas faite pour aider tous les enfants. Le budget par lequel les établissements soutiennent les familles en forte difficulté (pour les transports, le matériel scolaire, les lunettes, l’audition) va baisser de 59 millions d’euros à 30 millions.

Dans les beaux quartiers, les mamans en foulard Hermès accompagnent à loisir, et par loisir, les sorties scolaires. Dans les quartiers pauvres, pas de sortie scolaire si une maman affiche une identité culturelle qui déplaît à J.-M. Blanquer, ancien de l’école privée catholique ­Stanislas. Souci des femmes ? Non. J.-M Blanquer, à la direction de l’enseignement scolaire de 2009 à 2012, participa à la suppression de dizaines de milliers de postes stables dans l’éducation, très majoritairement occupés par des femmes. Depuis 2017, il poursuit la saignée dans l’enseignement primaire très féminisé et dans les disciplines des lycées professionnel ou général, où les femmes sont légion.

En fait, J-M. Blanquer, ex-patron de l’Essec, un temps recteur, aime l’ordre, le contrôle, la hiérarchie et les économies budgétaires. Les enseignants sont sous-payés, les postes ouverts aux concours réduits, mais en dix ans, le personnel d’enseignement précaire (en CDD, renouvelable six fois) a doublé. Et les inspections des enseignants deviennent des réquisitoires : la liberté pédagogique, l’autonomie des enseignants, est de moins en moins tolérée. Une directrice d’école, absolument dévouée, croule sous la charge de travail maintenant imposée, et se suicide. Nulle compassion mais par contre, en réponse, le ministre envisage que les directeurs dans le primaire deviennent les supérieurs hiérarchiques de leurs pairs, professeurs des écoles. Tout est dit.

J.-M. Blanquer n’a qu’une obsession : dociliser. Les rapports de pouvoir, d’exploitation ne doivent plus être questionnés. L’école doit produire une main-d’œuvre docile. En lycée professionnel, nombre d’heures de lettres et d’histoire ont été supprimées. Les jeunes des classes populaires sont, de la sorte, privés du droit d’accéder à la « science de leur malheur ». En lycée général, les sciences économiques et sociales, comme l’observe le Manuel indocile de sciences sociales, célèbrent maintenant l’entreprise privée, le marché, le « choix rationnel » d’individus soi-disant libres, négociant entre eux à égalité, et sans inégalités sociales préalables. Silence sur l’extorsion de la plus-value, les profits, la reproduction sociale. Exit les comparaisons ethnologiques montrant que d’autres mondes sont possibles. Rien sur les ségrégations urbaines et si peu sur le chômage, la précarité, qui structurent pourtant les rapports à l’emploi des moins dotés, et singulièrement des femmes et des jeunes.

On l’a compris, J.-M. Blanquer et son monde n’aiment ni l’école publique, ni ses valeurs, ni celles et ceux qui les font vivre. Ce ministre répand la défiance, la discorde dans l’institution scolaire. Formé par et pour les grands intérêts privés, venu de l’Institut Montaigne financé par AXA, il fait carrière contre le service public, divise, stigmatise, précarise, vide l’Éducation nationale de sa raison d’être. Dans la guerre du privé menée contre l’école, il est ce général au service de l’ennemi qui décourage et décime ses propres troupes.

Le monde de l’école n’en peut plus. Le monde de l’école n’en veut plus. Discrédité par ses propos et ses actes, J.-M. Blanquer doit partir.

Premières et premiers signataires : Christian Baudelot, sociologue, Jacques Bidet, philosophe, Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales, Philippe Chailan, professeur de lettres modernes, Alexis Cukier, philosophe, Clément Cordier, professeur de sciences économiques et sociales, Christine Delphy, sociologue, Clara Da Silva, professeure de philosophie, Christian de Montlibert, sociologue, Marianne Fischman, professeure de sciences économiques et sociales, Isabelle Garo, professeure de philosophie, Anthony Geffrault, professeur de sciences économiques et sociales, Jean-Marie Harribey, économiste, Rose-Marie Lagrave, sociologue, Olivier Lecour Grandmaison, historien, Alain Leveneur, professeur de mathématiques, François Lopez, professeur de lettres-histoire, Jean Malifaud, mathématicien, Morgan Marc, professeur d’histoire-géographie, Gérard Mauger, sociologue, Gérard Moreau, secrétaire général d’académie honoraire, Irène Pereira, philosophe, Willy Pelletier, sociologue, Fondation Copernic, Louis Pinto, sociologue, Dominique Plihon, économiste, Bernard Pudal, politiste, Régis Roussillon, professeur de sciences économiques et sociales, Nadia Taïbi, professeure de philosophie, Christian Topalov, historien, Sandrine Troquet, professeure de mathématiques

Pour signer avec nous cet appel : http://chng.it/mcnDqBsbfb