Éducation nationale  : Jean-Michel Blanquer doit partir !

En novembre 2018, une manifestation contre les réformes de Blanquer. Julien Jaulin/hanslucas

En novembre 2018, une manifestation contre les réformes de Blanquer. Julien Jaulin/hanslucas

Des intellectuels et des professeurs estiment que la politique du ministre menace la mission des enseignants et la réussite des élèves. Un appel à l’initiative de la fondation Copernic.

Le ministre Blanquer détruit les valeurs de l’École, brise le métier d’enseignant, bloque la réussite des jeunes issus de milieux populaires. Cela peut-il continuer ?

La réforme Blanquer du lycée général sépare les élèves entre de multiples spécialités. Cela casse le « groupe classe » qui perd toute stabilité, alors qu’il permettait entraide et dynamiques d’apprentissage. Cela casse l’égalité : seuls les parents les plus informés, c’est-à-dire les plus socialement favorisés, repèrent l’articulation des spécialités qui font les parcours d’excellence. Jusqu’à 30 enseignants peuvent désormais intervenir devant les élèves d’une même classe. Résultat d’un tel fractionnement : chaque enseignant a de plus en plus de mal à connaître ses élèves et à aider les plus fragiles à progresser.

C’est ainsi la mission même des enseignants qui est sabordée. Les enseignants s’étaient engagés par vocation : faire acquérir des savoirs, favoriser l’examen critique, faire patiemment progresser leurs élèves. Le bac en contrôle continu n’en laisse plus le temps. Ils doivent noter, noter, hiérarchiser, sélectionner le plus tôt possible. Quels élèves y gagnent ? Plus qu’hier, ceux qui héritent des capitaux culturels de leur famille, ou qui bénéficient d’un soutien scolaire privé onéreux. Le métier d’enseignant, dont la charge de travail s’intensifie, perd tout sens.

Mais l’école façon Blanquer n’est pas faite pour aider tous les enfants. Le budget par lequel les établissements soutiennent les familles en forte difficulté (pour les transports, le matériel scolaire, les lunettes, l’audition) va baisser de 59 millions d’euros à 30 millions.

Dans les beaux quartiers, les mamans en foulard Hermès accompagnent à loisir, et par loisir, les sorties scolaires. Dans les quartiers pauvres, pas de sortie scolaire si une maman affiche une identité culturelle qui déplaît à J.-M. Blanquer, ancien de l’école privée catholique ­Stanislas. Souci des femmes ? Non. J.-M Blanquer, à la direction de l’enseignement scolaire de 2009 à 2012, participa à la suppression de dizaines de milliers de postes stables dans l’éducation, très majoritairement occupés par des femmes. Depuis 2017, il poursuit la saignée dans l’enseignement primaire très féminisé et dans les disciplines des lycées professionnel ou général, où les femmes sont légion.

En fait, J-M. Blanquer, ex-patron de l’Essec, un temps recteur, aime l’ordre, le contrôle, la hiérarchie et les économies budgétaires. Les enseignants sont sous-payés, les postes ouverts aux concours réduits, mais en dix ans, le personnel d’enseignement précaire (en CDD, renouvelable six fois) a doublé. Et les inspections des enseignants deviennent des réquisitoires : la liberté pédagogique, l’autonomie des enseignants, est de moins en moins tolérée. Une directrice d’école, absolument dévouée, croule sous la charge de travail maintenant imposée, et se suicide. Nulle compassion mais par contre, en réponse, le ministre envisage que les directeurs dans le primaire deviennent les supérieurs hiérarchiques de leurs pairs, professeurs des écoles. Tout est dit.

J.-M. Blanquer n’a qu’une obsession : dociliser. Les rapports de pouvoir, d’exploitation ne doivent plus être questionnés. L’école doit produire une main-d’œuvre docile. En lycée professionnel, nombre d’heures de lettres et d’histoire ont été supprimées. Les jeunes des classes populaires sont, de la sorte, privés du droit d’accéder à la « science de leur malheur ». En lycée général, les sciences économiques et sociales, comme l’observe le Manuel indocile de sciences sociales, célèbrent maintenant l’entreprise privée, le marché, le « choix rationnel » d’individus soi-disant libres, négociant entre eux à égalité, et sans inégalités sociales préalables. Silence sur l’extorsion de la plus-value, les profits, la reproduction sociale. Exit les comparaisons ethnologiques montrant que d’autres mondes sont possibles. Rien sur les ségrégations urbaines et si peu sur le chômage, la précarité, qui structurent pourtant les rapports à l’emploi des moins dotés, et singulièrement des femmes et des jeunes.

On l’a compris, J.-M. Blanquer et son monde n’aiment ni l’école publique, ni ses valeurs, ni celles et ceux qui les font vivre. Ce ministre répand la défiance, la discorde dans l’institution scolaire. Formé par et pour les grands intérêts privés, venu de l’Institut Montaigne financé par AXA, il fait carrière contre le service public, divise, stigmatise, précarise, vide l’Éducation nationale de sa raison d’être. Dans la guerre du privé menée contre l’école, il est ce général au service de l’ennemi qui décourage et décime ses propres troupes.

Le monde de l’école n’en peut plus. Le monde de l’école n’en veut plus. Discrédité par ses propos et ses actes, J.-M. Blanquer doit partir.

Premières et premiers signataires : Christian Baudelot, sociologue, Jacques Bidet, philosophe, Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales, Philippe Chailan, professeur de lettres modernes, Alexis Cukier, philosophe, Clément Cordier, professeur de sciences économiques et sociales, Christine Delphy, sociologue, Clara Da Silva, professeure de philosophie, Christian de Montlibert, sociologue, Marianne Fischman, professeure de sciences économiques et sociales, Isabelle Garo, professeure de philosophie, Anthony Geffrault, professeur de sciences économiques et sociales, Jean-Marie Harribey, économiste, Rose-Marie Lagrave, sociologue, Olivier Lecour Grandmaison, historien, Alain Leveneur, professeur de mathématiques, François Lopez, professeur de lettres-histoire, Jean Malifaud, mathématicien, Morgan Marc, professeur d’histoire-géographie, Gérard Mauger, sociologue, Gérard Moreau, secrétaire général d’académie honoraire, Irène Pereira, philosophe, Willy Pelletier, sociologue, Fondation Copernic, Louis Pinto, sociologue, Dominique Plihon, économiste, Bernard Pudal, politiste, Régis Roussillon, professeur de sciences économiques et sociales, Nadia Taïbi, professeure de philosophie, Christian Topalov, historien, Sandrine Troquet, professeure de mathématiques

Pour signer avec nous cet appel : http://chng.it/mcnDqBsbfb

TEMS: le temps de l’alternative à Moissac!

 Vous levez les yeux au ciel, vous en avez les bras qui tombent, vous êtes faiseur de rêves, abstentionniste, àquoiboniste, précaire, démuni, désuni, maigre, gros, petit, grand, cul-de-jatte, chevelu, chauve, jeune, moins jeune, vieux, vert, jaune, bleu, blanc, rouge, ou vous ne vous reconnaissez pas dans cette liste (!), le collectif TEMS est fait pour vous.

Suite à quatre années d’échanges et en vue des élections municipales de 2020, TEMS, collectif citoyen, vous invite à la présentation des axes de son projet pour Moissac.

 

Mercredi 23 octobre à 19h

Hôtel du Chapon Fin

Place des Récollets à Moissac

 

 

TERRITOIRES ET MOISSAC SOLIDAIRES, TEMS

 pour une ville sûre

  • pour une ville agréable et durable
  • pour une ville active

Le malaise est global… In Regards.fr

En France, Catalogne, Equateur, Hong-Kong, Haïti, Irak, Liban, Chili, la contestation sociale semble prendre une dimension exceptionnelle. Et partout, la même réponse. Police. Justice.

« J’ai demandé à la SNCF d’examiner toutes les suites, y compris judiciaires, qui pouvaient être données. » La situation est explosive chez les cheminots qui dénoncent le danger imminent à la fois pour les salariés de l’entreprise ferroviaire mais aussi pour les usagers, et la seule réponse du gouvernement – une fois n’est pas coutume – c’est la réponse judiciaire. Ça n’est donc pas une première et, hélas, ça semble devenir une habitude. D’abord les gilets jaunes, dont on ne compte plus, malgré le travail indispensable de David Dufresne, le nombre d’interpellations et de condamnations. Avant eux, les militants associatifs étaient convoqués par la police et la justice pour avoir secouru et accompagné des migrants. Aujourd’hui, les activistes qui dénoncent l’inaction climatique du gouvernement se retrouvent au tribunal, à la barre des accusés. Et les condamnations tombent. Sale temps pour ces lanceurs d’alerte. Sale temps pour la démocratie. Continuer la lecture de Le malaise est global… In Regards.fr

SNCF : « Plutôt que de polémiquer, le gouvernement et la SNCF doivent assurer la sécurité des usagers » (Fabien Roussel)

Le gouvernement et la direction de la SNCF font le choix de la polémique en dénonçant le droit de retrait des cheminots, suite à l’accident qui a provoqué 12 blessés dans un TER dont le conducteur était seul à pouvoir assurer la sécurité de tous les voyageurs. Au lieu de mettre en justice les cheminots, la SNCF ferait mieux de se préoccuper d’assurer la sécurité des usagers. C’est la seule chose qui devrait compter !

Ce droit de retrait est l’ultime moyen pour les cheminots, malheureusement, pour se faire entendre concernant ce choix terrible de la SNCF de faire circuler des trains avec un seul agent à son bord.

Cela fait des mois qu’ils interpellent leur direction et le gouvernement.

Le mépris et les provocations de leur direction sont insupportables .

Le gouvernement et le premier ministre feraient mieux de donner des moyens à la SNCF plutôt que de dénoncer des cheminots qui défendent un service public des transports sûr et garanti.

Dans cette période de tension, nos amis cheminots ont besoin de tout notre soutien.  Expliquons aux usagers les raisons de cette colère .

Résistons tous ensemble !

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Corrèze : le centre de santé municipal de Tulle qui accueillera trois généralistes est en chantier

Corrèze : le centre de santé municipal de Tulle qui accueillera trois généralistes est en chantier
Le centre de santé municipal de Tulle qui accueillera trois médecins généralistes en janvier 2020 fait l’objet de travaux dans des locaux de la rue Louisa-Paulin.

Début 2020, le centre de santé municipal de Tulle entrera en fonctionnement.  Les entreprises ont débuté les travaux rue Louisa-Paulin.

Quels locaux ?

Une visite du chantier, qui vient de commencer, s’est déroulée ce jeudi rue Louisa-Paulin. Le centre de santé se situe en effet au dernier étage de l’école Joliot-Curie. On y accède par l’arrière (route de l’ancien POC) en empruntant la passerelle qui enjambe la Corrèze derrière le CCS.

Actuellement, les ouvriers s’emploient à faire tomber les cloisons de ce qui était jusque-là des appartements de fonction liés à l’école. En trois mois à peine, les ouvriers devront transformer les 117 m2 de locaux en centre de santé.

« Il y aura trois cabinets de 22 m2, une salle d’attente, un accueil, des sanitaires et une salle de repos pour le personnel »

Simone Laplace (Bureau d’études qui supervise le chantier. )

Insonorisation, changement des volets, climatisation, isolation thermique sont les travaux à réaliser. Par ailleurs, une consultation d’entreprises est en cours pour l’acquisition du matériel.

Quels médecins ?

Il a fallu six mois pour recruter trois médecins. Un homme et deux femmes. Le médecin est un trentenaire tulliste « que l’on connaît bien, explique Jean-Louis Soulier, adjoint au maire qui a piloté le projet. Il effectuait des remplacements dans le secteur. Il sera directeur du centre ». Deux autres personnes ont été recrutées. « Deux dames, une trentenaire qui vient de la Côte d’Azur et une quinquagénaire qui vient de Vendée ».

Pour les convaincre de s’installer à Tulle, la Ville a fait valoir ses trésors.

« Elles ont été séduites par les beautés corréziennes. Ce qui a été déterminant bien sûr, c’est le salariat car ils seront débarrassés des tâches administratives ».

Jean-Louis Soulier (Adjoint au maire)

Les trois généralistes exerceront à temps plein aux 35 heures. Ils ne seront pas là forcément tous en même mais couvriront les besoins du cabinet ouvert du lundi au samedi matin sur une large amplitude horaire.
Par ailleurs, deux secrétaires médicales sont recrutées par la collectivité.

Quel coût ?

Ce nouveau service de la Ville sera rattaché à la direction « Pôle services à la population ». Il aura un coût pour la collectivité. La première année, le budget de fonctionnement est estimé à 430.000 euros. Les médecins étant salariés, c’est la collectivité qui empochera le montant des consultations.

« Il faut que cette régie municipale s’équilibre », espère le maire Bernard Combes, conscient qu’il s’agit d’une nouvelle mission de la collectivité. Une mission qui répond à un besoin face à un désengagement de l’État sur ces questions.

« Mais si ce type de services n’est pas rendu à la population, celle-ci risque de préférer partir vers de grandes métropoles ». Jean-Louis Soulier souligne, avec cet équipement, la bonne répartition géographique de l’offre de soins sur la ville avec la maison médicale au nord-est et le centre de santé au sud-ouest.

Attente de médecins traitants

En 2015. La ville de Tulle comptait 15 généralistes pour 15.838 habitants.
En 2019. Ils ne sont plus que 10 pour 15.181 habitants et d’autres départs à la retraite, au moins deux, sont prévus à brève échéance. Environ 1.700 Tullistes n’ont pas de médecin traitant, soit 12,2 % de la population de Tulle. Un réel problème car, hors du parcours de soins, le remboursement est moins bien assuré par la CPAM.
Fonctionnement. Du lundi au vendredi et le samedi matin. Prise de rendez-vous par téléphone ou via Internet.

Laetitia Soulier

INCIDENT à la CENTRALE NUCLEAIRE de GOLFECH (82) : NOUS VOULONS SAVOIR (FNE MidiPY)

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Un incident est survenu à la Centrale Nucléaire de GOLFECH (82 – Tarn-et-Garonne) mercredi 8 octobre 2019, au sujet duquel EDF a publié un communiqué le 10 octobre 2019. France Nature Environnement FNE – Midi-Pyrénées, membre du Réseau Sortir du Nucléaire, souhaite obtenir des réponses à plusieurs questions restées dans l’ombre.

EDF indique que la non-ouverture d’une vanne d’évent du pressuriseur lors de la phase de vidange du circuit primaire d’eau de la centrale (celui qui circule autour du combustible nucléaire, en vue du rechargement de celui-ci – voir schéma), le 08/10/19, relève juste d’une anomalie de procédure (niveau 1), qui aurait été sans conséquence et sans risque d’accident.

Nous nous interrogeons sur les possibles conséquences d’un tel incident sachant que l’accident de la Centrale nucléaire de Three Miles Island aux Etats-Unis en 1979 a commencé par la perte d’étanchéité de l’enceinte du circuit d’eau primaire (2ème barrière de protection), une vanne de décharge du pressuriseur étant restée bloquée en position ouverte.

Pour Thierry de NOBLENS, Président de FNE Midi-Pyrénées, de nombreuses questions exigent des réponses claires : Continuer la lecture de INCIDENT à la CENTRALE NUCLEAIRE de GOLFECH (82) : NOUS VOULONS SAVOIR (FNE MidiPY)

Reconquérir les entreprises et les lieux de travail : un enjeu immédiat, économique, écologique, social, démocratique !

Relevé de décisions du Conseil national du PCF, 12 octobre 2019.

Pour porter le combat jusqu’au cœur du système capitaliste, il faut renforcer l’intervention du Parti dans les entreprises et les lieux de travail, lieux décisifs de la lutte des classes. Lieux de pouvoir du capital sur l’économie, l’État, les collectivités territoriales, la société et la vie quotidienne, les entreprises permettent au patronat d’imposer ses idées. Ce sont des lieux où se forgent un vécu d’expériences et des représentations sur lesquelles peuvent s’imposer les idées dominantes comme se construire une conscience de classe.

Avec la profondeur de la crise du capitalisme, l’échec des tentatives de réponses nourrit la défiance envers toute forme de pouvoir et d’organisation dans la société comme à l’entreprise. Parce que le consensus autour des gestions patronales est ébranlé, les dirigeant·e·s redoublent d’efforts pour diviser et intégrer les salarié·e·s.

Avec la révolution informationnelle, avec la financiarisation de l’économie, les entreprises et leurs réseaux sont devenus un véritable système nerveux de nos sociétés modernes et le travail est en pleine évolution. Après 5 réformes sur le droit au travail, le projet de loi sur la fonction publique vient affaiblir tout ce qui encadre la vie au travail de près de 23 millions de salarié·e·s et fonctionnaires. Continuer la lecture de Reconquérir les entreprises et les lieux de travail : un enjeu immédiat, économique, écologique, social, démocratique !

Pour que vive le Rojava: Stop Erdogan!

La situation du Rojava est catastrophique. Les combats ont atteint un niveau de brutalité exceptionnel comme en témoignent le nombre de victimes civils et militaires et l’exode des 160 000 déplacés dont 70 000 enfants annoncés par l’ONU. Le Rojava pacifiste, féministe, démocratique et progressiste agonise entraînant dans sa chute une nouvelle phase de violence en Syrie, au Moyen-Orient mais aussi dans le monde.

Les États-Unis de D. Trump parachèvent depuis le 13 octobre leur désengagement, livrant les populations et les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) au feu de l’armée turque et à la sauvagerie de ses supplétifs djihadistes. Des villageois sont exécutés froidement alors qu’une dirigeante kurde a subi le martyr avant de succomber. Certains djihadistes sont parvenus à s’enfuir des camps de rétention sous contrôle kurde et s’engagent déjà aux côtés d’Ankara ou rejoignent les cellules de Daesh.

Face à cette situation, les FDS et le commandement des YPG ont dû faire appel, sous les auspices de la Russie, au régime syrien qui a dépêché l’envoi de contingents à la frontière turque.

Pour les Kurdes, contraints et forcés, l’objectif de cet accord est d’empêcher la transformation du Rojava en djihadistan et « de sauver la vie de millions de Kurdes. Il s’agit d’un compromis douloureux mais entre le compromis et le génocide du peuple kurde nous choisissons la vie ».

Bachar al-Assad se frotte les mains et capitalise ainsi l’affaiblissement des Kurdes qu’il qualifiait voici peu de « traîtres ». Le tyran de son peuple entend briser l’expérience d’autonomie démocratique en rétablissant sa féroce autorité dont les Kurdes ont déjà payé un lourd tribut.

L’engrenage guerrier s’amplifie et peut dégénérer à tout instant.

Si les protestations internationales d’ampleur sont à souligner, elles demeureront inefficaces si elles en restent là. R.T. Erdogan continuera à avoir les mains libres. Il faut donc tout faire pour stopper cette offensive criminelle en tenant compte du rapport de force mouvant pour imposer un cessez-le-feu, l’arrêt des combats et le départ de la Turquie du sol syrien.

Notre mobilisation doit répondre avant tout aux demandes des Kurdes exprimées par Ilham Ahmed, co-présidente du Conseil démocratique syrien. Pour elle « seule l’ONU peut empêcher que notre précieux projet de démocratie ne soit réduit en poussière » (The Independant, 11 octobre 2019).

Les Kurdes exigent l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne sachant que, pour l’instant, seuls les États-Unis, qui ont les trahis, sont en capacité de l’imposer alors qu’ils sont sur le retrait.

La France et l’Union européenne doivent poursuivre leur aide aux Kurdes mais aussi:

  • retourner devant le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire reconnaître le rôle des Kurdes dans la lutte contre Daesh et entériner l’autonomie démocratique en les plaçant sous protection internationale.
  • établir un dialogue avec la Russie dans la perspective d’une paix durable dans laquelle les droits des Kurdes seront préservés.
  • frapper la Turquie par des sanctions radicales et cela commence par un véritable embargo sur les armes, y compris celles dont les commandes sont déjà enregistrées, et l’inscrire dans la durée. Tous les contrats et accords de coopération doivent être rompus.
  • geler les avoirs personnels d’Erdogan.
  • avec le HCR protéger les réfugiés qui fuient les combats en aidant les pays d’accueil (Liban, Irak) et leur garantir un accueil digne en Europe s’ils le souhaitent.

La situation appelle à une grande responsabilité. La No Fly Zone oui mais en aucun cas un engagement militaire qui ne ferait qu’ajouter la guerre à la guerre. L’urgence est de rassembler les pays qui expriment leur opposition à l’intervention turque mais aussi avec la Russie.

Le désastre actuel réside également dans les capitulations successives de la France et des pays de l’Union européenne face à l’arrogance et à la dictature de R.T. Erdogan. Externaliser et confier le sort des migrants à la Turquie a justifié toutes les bassesses et les turpitudes. Personne n’ignorait la volonté de R.T. Erdogan de « dé-kurdifier » l’est de l’Euphrate et de procéder à un nettoyage ethnique comme cela a été le cas à Afrin. Comment prétendre méconnaître le mépris de la justice, du droit, des institutions et la destruction de la démocratie quand des milliers de démocrates croupissent dans les prisons turques dont le leader kurde Selahattin Demirtas? Comment donner du crédit au président R.T. Erdogan honni par une frange croissante de sa population et sanctionné par les urnes?

Il est temps qu’un vaste débat s’ouvre dans le pays et au Parlement sur la politique internationale et de défense de la France, mais aussi sur son rôle et sa place au sein de l’OTAN. Que fait la France au sein du Commandement intégré de cette organisation?

Le Parti communiste français (PCF) ne ménagera pas ses efforts de solidarité avec le peuple kurde, avec la population de Rojava. Il est à leurs côtés, indéfectiblement, pour mettre un terme à la guerre, épargner les souffrances des populations, imposer leurs droits légitimes, l’intégrité souveraine d’une Syrie démocratisée.

Secteur international du PCF
article publié dans CommunisteS du 16 octobre 2019

POUR EN SAVOIR PLUS:

  • Agression militaire turque contre les kurdes : Fabien Roussel écrit au Président de la République ICI
  • Le PCF condamne la criminelle agression turque contre les kurdes de Syrie ICI

École/handicaps : rapport parlementaire de Sébastien Jumel

Le député communiste était, cet été, le rapporteur de la « Commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université de la République ». Un rapport en trois parties : « Inclusion scolaire et universitaire : moins lacunaires et moins confidentiels, les chiffres ! » ; « l’accessibilité universelle à l’école et à l’université : passer de « on va le faire » à « on le fait » ; et « l’accompagnement : faire en sorte que les moyens s’adaptent aux besoins, et non l’inverse ». Un rapport riche d’une cinquantaine de propositions. Extraits de l’introduction.

Il y a un gouffre entre la pratique et la théorie qui, depuis la signature de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) à New York, il y a bientôt trente ans, exige que « les enfants handicapés aient effectivement accès à l’éducation, à la formation, aux soins de santé, à la rééducation, à la préparation à l’emploi et aux activités récréatives, et bénéficient de ces services de façon propre à assurer une intégration sociale aussi complète que possible et leur épanouissement personnel, y compris dans le domaine culturel et spirituel. » (1) Continuer la lecture de École/handicaps : rapport parlementaire de Sébastien Jumel

Philippe Meirieu : Lettre à un jeune professeur 

« On assiste à une véritable changement identitaire : un changement qui concerne la conception même du métier de professeur… Cher collègue, je crois qu’il est absolument essentiel que vous assumiez, dans ce moment particulier, une fonction de résistance ». C’est à nouveau à résister que Philippe Meirieu appelle dans cette nouvelle « Lettre à un jeune professeur » (ESF Sciences humaines). Résister contre quoi ? Contre la prolétarisation du métier soumis de plus en plus à des injonctions et des contrôles. Contre la toute puissance des neuroscientifiques qui veulent dicter la pédagogie comme si la salle de classe était un laboratoire. Mais surtout Philippe Meirieu appelle à « résister pour ». Pour la part profonde d’humanité qui est dans la transmission du savoir, pour ce pari sur l’avenir que font existentiellement les enseignants. Et pour cela, Philippe Meirieu aborde des questions de métier : discipline et disciplines, rapport aux élèves et aux savoirs, efficacité, relations avec l’institution. Alors que règne une ambiance particulièrement morose en ce moment dans les écoles et établissements, ce petit livre est surtout un acte d’espoir. Mais laissons Philippe Meirieu s’en expliquer…

Quelle est l’histoire de cette nouvelle édition, complètement refondue, de votre « Lettre à un jeune professeur » ?

La première mouture de ce texte date de 2005. J’avais, alors, dirigé l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de l’académie de Lyon pendant cinq ans et renoncé à briguer un second mandat à la tête de cette institution en raison de mes profonds désaccords sur la plupart des dossiers, et, en particulier, sur celui de la formation des enseignants, avec le ministre de l’époque, Gilles de Robien. Pendant ces cinq années, je m’étais astreint à travailler régulièrement avec des étudiants et des stagiaires, dans le cadre de cours ou d’ateliers, en effectuant des visites de classes et en encadrant des mémoires professionnels. On parlait déjà du « malaise enseignant », des salaires insuffisants, des conditions de travail qui se dégradaient, des nominations dans des établissements difficiles sans préparation suffisante, des relations compliquées avec des parents trop indifférents ou trop intrusifs, des injonctions ministérielles absurdes, etc. La situation n’était sans doute pas aussi critique qu’aujourd’hui, mais on sentait monter la fatigue, le sentiment d’impuissance et, pour ceux qu’on appelait les « désobéisseurs », la détermination à mener un combat pour une École publique dont les valeurs fondatrices apparaissaient menacées. Continuer la lecture de Philippe Meirieu : Lettre à un jeune professeur