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Comment le néolibéralisme met la main sur un modèle conçu à l’origine pour s’attaquer au capitalisme et « ubérise » les petits producteurs.
par Pierre Ginet

Le néolibéralisme grave son action dans les sociétés, les économies et les territoires qu’il recompose. Face à une population plus lucide mais intellectuellement encore trop peu armée, les élites néolibérales poursuivent leur pillage et proposent avec cynisme de réparer le monde et de l’améliorer !
L’exemple des projets alimentaires territoriaux et de leur déploiement, illustre ce processus cynique et implacable.

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Les circuits courts en réaction au modèle capitaliste
Dans un contexte de crise agroenvironnementale, puis face au modèle agroindustriel dominant, aux effets sociétaux, environnementaux et sanitaires catastrophiques, émerge dans les années 1960, la notion de circuit court, avec les teikei (partenariats) japonais, puis leurs variantes, association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) et Ruches en France, Groupes d’achats solidaires de l’agriculture paysanne (GASAP) en Belgique, etc. Elle correspond à la structuration de bas en haut (bottom up) de systèmes de production et de distribution d’aliments dans des espaces restreints, orchestrée par des petits exploitants indépendants, au contact direct (ou quasi direct) des consommateurs. Un modèle d’organisation viable, vivable et équitable qui présente de nombreux atouts : sécurité alimentaire, réduction de l’empreinte territoriale, recyclage des déchets organiques, restitution au producteur du bénéfice de la vente, réduction du budget alimentaire des ménages… Continuer la lecture de Des  circuits courts aux projets alimentaires territoriaux In la Revue « Cause Commune »