Michel Serres, le philosophe viscéralement attaché «à Garonne» et à Agen in DDM

Michel Serres en 2010 lors d’une promenade sur les bords de la Garonne à Agen.

Michel Serres en 2010 lors d’une promenade sur les bords de la Garonne à Agen. Photo DDM, Jean-Michel Mazet

l’essentiel « Garonne » a perdu son enfant chéri. Michel Serres est mort samedi soir à l’âge de 88 ans. Le philosophe agenais, amateur éclairé de rugby et supporter du SU Agen, était viscéralement attaché au fleuve qu’il a quitté sans faire de bruit.

La chemise est blanche mais le regard sombre. Ce dimanche matin, devant chez lui, à Astaffort dans le Lot-et-Garonne, Jean-François Gardeil ne cache pas sa tristesse sous ce soleil arrogant. Son père, Pierre Gardeil, professeur de philosophie, musicien, écrivain, philosophe et Gascon d’exception, a été l’ami de Michel Serres qui s’est éteint samedi soir. Les deux intellectuels ont été liés par la pensée de René Girard et sans doute aussi par la foi.

Jean-François, baryton, fondateur de la compagnie des Chants de Garonne, a souvent échangé au téléphone avec Michel Serres sur le sujet cher à tous les Agenais : le SUA. L’académicien avait joué au rugby. Le regard de l’Astaffortais s’illumine. « Michel, troisième ligne, avait disputé une finale universitaire. À la fin du match, il s’avance vers un adversaire qu’il a trouvé redoutable, lui demande son nom. L’autre répond : Moncla ! François !*». Nous rigolons. Le rire chasse la mort comme le vent les nuages.

« Je quitterai la vie comme je me suis levé mille fois de table. J’aurais perçu un bruit à la porte. Il interrompra le festin. Je le reconnaîtrai ». Ces mots, Michel Serres les a prononcés sur les planches du théâtre Ducourneau, à Agen, en octobre 2012, à l’occasion d’un spectacle donné avec la divine cantatrice agenaise Béatrice Uria-Monzon. Guichets fermés. Esprits ouverts. Du texte et des chants. Sagesse et beauté.

Le jour de sa mort, il devait être dans une librairie à Agen

Cette création avait été inspirée par le décès de Pierre Gardeil dont Béatrice a été l’élève. Michel Serres s’est découvert un peu à l’occasion car, derrière le personnage médiatique, il y avait de la pudeur. De l’humour aussi. « Il était facétieux, plaisantait, se faisait volontairement charmeur avec les dames », raconte Bruno Rapin alors directeur du théâtre.

Ce fils « d’un pêcheur de sable et casseur de cailloux », a toujours semblé écartelé entre le désir d’ailleurs, d’Amérique, de Brésil, de Clermont-Ferrand, et l’attachement à ses racines. Il a prôné l’universel mais vanté le local. « Il pouvait paraître double, explique Jean-François Gardeil, mais il ne l’était pas. Par contre, quand il n’avait pas le moral, sa pensée, comme un jokari, revenait vers les bords de Garonne. Personne n’imagine à quel point il était viscéralement attaché au fleuve ».

« La Garonne, son fleuve nourricier, a donné à sa pensée et à son cœur la force de son courant, en période de crue comme en période calme. Il a nourri la pensée contemporaine habitée par une foi en l’Homme et en son destin ». L’hommage est de Paul Chollet, ancien maire d’Agen et ami. Il hébergeait le philosophe lorsque ce dernier abandonnait Vincennes, en banlieue parisienne, pour se ressourcer dans sa ville natale. Il devait d’ailleurs y venir, ce samedi 1er juin, jour de sa mort, pour dédicacer son dernier ouvrage, Morales espiègles, dans une librairie agenaise. « À chacune de ses venues, glisse le docteur Chollet, je me suis arrangé pour passer avec lui sur la voie sur berge. Chaque fois, j’ai vu son regard s’allumer dans la contemplation de son fleuve ».

Un Immortel passionné de rugby et du SUA

Depuis plusieurs années, à chaque match du SUA à Armandie, Michel Serres passait un coup de fil à René Laffore, dernier rédacteur du Livre d’Or du SUA, pour connaître le résultat de la rencontre – il n’avait pas la chaîne cryptée – ou pour la commenter. Des liens s’étaient tissés entre ces deux passionnés du Sporting. Tant et si bien que l’Immortel avait accepté, en juillet dernier, de venir partager une lamproie dans la maison de famille de René Laffore, à Saint-Léger, à 5 mètres de Garonne.

Déjà faible, amaigri, Michel Serres avait été, comme toujours, étincelant. Jusqu’au bout, il a affronté la maladie avec un immense courage. À la fin du repas, il s’était levé de table. Est-ce qu’il a reconnu un bruit ? Nous ne le saurons jamais mais il a prononcé une phrase que René Laffore n’oubliera pas : « Je vais dire adieu à Garonne ».

*François Moncla a été capitaine de l’équipe de France dans les années « 60 ».

L’Europe peut-elle s’en remettre ?

Si l’Europe reste éloignée des citoyens, la mobilisation dans les urnes a été bien plus importante qu’attendu. Mais, paradoxe, ce sursaut de participation a profité d’abord aux partis les moins europhiles. Seule l’aspiration écologiste, dont les partis Verts tirent avantage, limite cette poussée des droites nationalistes.

L’abstention a finalement reculé. C’est la grande surprise de ces élections européennes du 26 mai. Avec 51 % en moyenne pour les 27 pays de l’UE, la participation à ce scrutin devient la plus élevée depuis vingt-cinq ans (42,61 % en 2014). Il faut remonter au scrutin de 1994, qui concernait à l’époque douze pays – Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni – pour connaître une plus faible abstention, à 41 %.

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En un tweet, Adrien Quatennens clôt-il le débat ? in REGARDS.fr

Le député insoumis refuse que La France insoumise soit « un énième parti de gauche » et voit bien plus grand : être « l’outil du peuple et de sa révolution citoyenne ».

 

Quatre jours après les très mauvais résultats de la France insoumise aux élections européennes, Adrien Quatennens, le député du Nord, tweet : « Que nul ne s’y trompe : la France insoumise n’a pas vocation à être un énième parti de gauche. Elle est née pour être l’outil du peuple et de sa révolution citoyenne. C’est avec cela que nous devons renouer. C’est à cela que nous allons travailler. »

On relèvera l’étonnante et très sèche formule « que nul ne s’y trompe »… On aurait pu penser que l’heure était venue à la réflexion collective pour comprendre et réfléchir sur une telle déroute. Faut-il vraiment persévérer dans le « clivage » et « l’avant-garde autoproclamée » ?

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Grève du bac : le ministre qui voulait se faire aussi gros que le bluffe

Le SNES, la CGT, le SNALC et un collectif de Stylos rouges appellent les enseignant·e·s à la grève le lundi 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat. Les syndicats dénoncent les différentes réformes mises en œuvre et annoncées par le gouvernement mais aussi les conditions d’enseignement dégradés et les salaires trop faibles. Face à ce préavis, Jean-Michel Blanquer assure que les épreuves ne seront pas perturbées.

La perspective d’une grève des surveillances du bac à l’appel des principaux syndicats est exceptionnelle et témoigne de la colère profonde des personnels de l’éducation, au premier rang desquels les enseignant·e·s, mais aussi et surtout de leur sentiment de n’avoir d’autre solution pour être entendus. Il faut dire que le ministère s’est employé à discréditer les différents mouvements de grève dans l’Éducation nationale, minimisant les chiffres et feignant de croire que les non-grévistes seraient tous en sa faveur. Continuer la lecture de Grève du bac : le ministre qui voulait se faire aussi gros que le bluffe

USAGE ABUSIF DE LA FORCE, PRESSIONS INSTITUTIONNELLES : LES SIGNES MULTIPLES D’UNE POLITIQUE D’INTIMIDATION.

 Communiqué de presse – FSU Occitanie

Depuis plusieurs semaines des mobilisations enseignantes se développent dans toutes les académies, dont celles de Toulouse et Montpellier, et se traduisent par des rassemblements et des manifestations publics.

Lors de ces actions pacifiques, non agressives, plusieurs participants ont été victimes de provocations et/ou d’interventions plus ou moins violentes de la part des forces de police.

Le Conseil Fédéral Régional de la FSU Occitanie dénonce vivement la disproportion de l’usage de la force déployée dans des situations ne justifiant aucunement cet usage (comme en témoignent les vidéos tournées) :

  • le 19 mars : gazage au rectorat de Toulouse, contre toutes les règles et consignes édictées par l’administration elle-même (pas de sommation, usage dangereux à bout portant de lacrymogènes au mépris des préconisations officielles développées dans l’instruction d’emploi du 14 juin 2014) ;

  • le 21 mai : arrestations injustifiées à Toulouse, conduisant à des gardes à vue, sans poursuites judicaires faute de qualifications claires des faits reprochés ;

  • le 23 mai : intervention policière disproportionnée (usage des gaz lacrymogène et coups de matraque qui ne répondent à aucune logique de légitime défense ni à aucune nécessité en terme de maintien de l’ordre), conduisant à des gardes à vue qui ont été levées en quelques heures, faute de motif valable ;

La multiplication de ces violences, qui ont entraîné blessures et malaises, signe une stratégie de maintien de l’ordre qui relève aujourd’hui d’une véritable politique d’intimidation dont sont victimes les manifestants et militants syndicaux. Cela est inacceptable dans un État républicain et démocratique.

L’usage de la force est à l’œuvre dans la rue, mais aussi de plus en plus du côté des autorités académiques ou locales qui multiplient de leur côté les situations d’intimidation face à des personnels exprimant et manifestant leur refus de réformes, imposées sans que soit pris en considération leur point de vue :

  • procédures ou menaces à peine voilées de sanctions par des recteurs ;

  • pressions institutionnelles (venue en nombre d’inspecteurs généraux dans un lycée de Nîmes, où les équipes avaient décidé collectivement de ne pas faire passer les bacs blancs – facultatifs – ; déplacement en nombre d’Inspecteurs Pédagogiques Régionaux (IPR) dans un lycée de Saint-Maixent suite à la décision d’une majorité de professeurs principaux de démissionner ; discours de certains IPR mettant mettant en cause la liberté pédagogique ; etc.),

  • chantages divers dans des établissements (emploi du temps, services, etc.).

Le CFR considère que c’est le ministre qui porte la responsabilité de la défiance inédite qui s’exprime à différents niveaux et de différentes manières ; que c’est le déni de dialogue – concrétisé par exemple par l’absence de prise en compte des votes largement défavorables dans les instances de concertation (Conseil Supérieur de l’Éducation, Conseil Supérieur des Programmes, Comité Technique Ministériel), et que c’est le refus obstiné du ministre d’ouvrir la discussion sur des réformes largement rejetées qui conduit à des situations de crispations et de blocage. Intimidations, menaces et sanctions n’éteindront pas le feu du mécontentement : le Ministre doit enfin entendre la profession qui se mobilise pour la défense de ses métiers et des élèves.

1000 emplois supprimés par General Electric à Belfort : « Le coût terrible du renoncement industriel » (Fabien Roussel)

La direction du groupe américain General Electric (GE) a annoncé ce mardi matin, la suppression de 1050 emplois dans sa division Energie à Belfort. selon les syndicats, c’est au total plus de la moitié des salariés de l’activité gaz qui vont perdre leur emploi.

Cette annonce confirme et amplifie la trahison de GE qui s’était engagé à créer plus de 1000 emplois en France après le rachat, en novembre 2015, de la branche énergie d’Alstom. Mais elle met surtout en lumière l’absence de stratégie industrielle de l’Etat et les conséquences dévastatrices qu’entraîne un tel renoncement.

La France va-t-elle encore longtemps laisser filer ses plus beaux fleurons, d’Aéroports de Paris à Renault en passant par ASCOVAL, au détriment de l’emploi, de nos savoir-faire et de notre souveraineté économique ?

Il est urgent de reprendre la main sur nos outils industriels, y compris en favorisant des nationalisations temporaires, comme celle que j’ai proposée pour l’aciérie ASCOVAL à Saint-Saulve.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Transformation de la Fonction publique : Les professeurs en première ligne 

Qu’elles sont douces, les pires mesures sur les carrières des enseignants adoptées au Sénat ! L’assemblée nationale a terminé le 22 mai l’examen de la loi transformation de la Fonction publique. Or l’Éducation nationale fournit à elle seule la moitié des fonctionnaires D’État. Le texte met à plat le statut de fonctionnaire et prépare la généralisation de la contractualisation alors que le président de la République souhaite 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires. Parmi les mesures adoptées en 1ère lecture, signalons la fin du contrôle par les commissions paritaires de l’avancement et de la mobilité des agents, la généralisation de la contractualisation pour quasiment tous les emplois, l’évaluation du mérite par le supérieur hiérarchique direct avec effet salarial, la possibilité de rompre le contrat de fonctionnaire simplement, le détachement d’office dans une entreprise privée, etc. Avec cette loi, le gouvernement « modernise » la Fonction publique en faisant sauter les verrous du contrôle syndical. L’avenir du fonctionnaire c’est le management privé ?

 

Une « modernisation » de la gestion des ressources humaines

 

« Nous voulons donner des libertés nouvelles et accorder plus de souplesse aux administrations pour qu’elles se transforment, tant aujourd’hui les contraintes administratives se sont accumulées. Nous voulons le faire en préservant les droits des agents et en leur en donnant de nouveaux, au premier rang desquels celui de retrouver la maîtrise de leurs carrières ». En présentant la loi de transformation de la fonction publique, le 13 mai, Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, pèse ses mots. Mais on verra qu’il dit l’essentiel. Continuer la lecture de Transformation de la Fonction publique : Les professeurs en première ligne 

Polémique : propagande électorale sur le compte Twitter de l’Education Nationale du Tarn

Jérôme Bourne Branchu, Dasen du Tarn./ Photo DDM M.L

C’est peu de dire qu’en découvrant les messages de propagande du ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, pour le vote LREM aux Européennes, retweetés sur le site officiel de la direction académique de l’éducation nationale (DSDEN) du Tarn, les représentants de la FSU81, principal syndicat enseignant du Tarn se sont étranglés de rage. «Le DASEN du Tarn a utilisé non pas son compte personnel mais tout bonnement, circonstance aggravante, les outils de la DSDEN du Tarn, à savoir, le compte Twitter de la DSDEN, pour soutenir ouvertement la liste «Renaissance» aux élections européennes du 26 mai» ont protesté les co-secrétaires de la FSU 81 dans une lettre envoyée vendredi, conjointement au préfet du Tarn et à la rectrice d’Occitanie. Continuer la lecture de Polémique : propagande électorale sur le compte Twitter de l’Education Nationale du Tarn

Communique: Castelsarrasin/Moissac, une gauche à reconstruire + déclaration de Ian Brossat (Vidéo)

 

Les communistes ont mené une intense bataille des idées sur le terrain des convictions en portant partout dans les campagnes et nos quartiers le vote pour Ian Brossat. Force est de constater que les résultats sont loin de l’espoir né d’un vote résolument à gauche, anticapitaliste, solidaire et progressiste.

Les cheminots, les postiers, les hospitaliers, les fonctionnaires, mais aussi les employés-e et les ouvriers-ères, les retraités-es, toutes celles et ceux qui luttent contre les mauvais coups de ce gouvernement libéral n’ont pas su, pu se rassembler pour peser dans cette élection difficile.

Après 12 ans d’absence au plan national, les communistes ont porté une voix originale, résolument combative et sans concession pour une Europe des peuples et non de l’argent. Ils sont fiers de leurs candidats, de leur liste et des centaines de voix recueillis dans nos cantons.

Le président Macron en bipolarisant le débat dans un « moi ou le néant frontiste » a favorisé le RN, avec une droite qui s’effondre et une gauche éparpillée. Les verts percent mais s’accommodent d’un capitalisme, principale source du dérèglement climatique, avec des profits au détriment de la planète.

Les communistes sont d’ores et déjà à pied d’œuvre pour construire une alternative de rassemblement à gauche. Ils invitent les forces de transformation, comme ils le font depuis plusieurs mois, à la rencontre, à la mise en perspective des idées et des propositions pour combattre le RN, la droite y compris macroniste dans nos villes. Plus que jamais il nous faut convaincre tous les salariés et retraités, qui n’ont pour vivre dignement que le fruit de leur travail et l’accès aux services publics, des dangers d’une gouvernance locale confiée à l’extrême droite.

Enfin, nous appelons les militants-tes à se mobiliser contre les mauvais coups d’un gouvernement qui utilise la violence sociale et la répression pour valider les pires régressions depuis plus de 30 ans. Les communistes seront de toutes les mobilisations et tous les combats !

 

Maximilien Reynès-Dupleix

PCF des Cantons de Castelsarrasin/Moissac/Valence et Pays de Serres

http://moissacaucoeur.elunet.fr

 

Merci aux électrices et électeurs qui ont fait confiance à Ian Brossat tête de liste de « l’Europe des Gens contre l’Europe de l’Argent »

Parce que nous avons à cœur l’Humain d’Abord, ensemble, nous construisons la Gauche.

Pour participer à cette construction, Rejoignez le Parti Communiste Français

 

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Déclaration de Fabien Roussel Secrétaire national du PCF

Déclaration de Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF
26 mai 2019

Les estimations connues à cette heure indiquent une forte hausse de la participation par rapport à ce qui était attendu
La droite et l’extrême-droite remportent l’essentiel des sièges au Parlement européen. Mais le pire est le score de l’extrême droite.
Oui la France est ultra droite ! Et c’est grave pour notre démocratie.
C’est grave pour notre pays, nos valeurs, pour ces millions de français qui vivent de plus en plus mal, pour nos services publics, pour le vivre ensemble, pour nos valeur de liberté, d’égalité, de fraternité.

Deux ans après le séisme de 2017, cela doit tous nous interpeller.

La responsabilité première en incombe à M. Macron qui a choisi de réduire cette élection à un duel entre lui et Marine Le Pen.

Résultat, le Président de la République aura offert à l’extrême-droite un boulevard politique. Ce jeu cynique a un prix catastrophique : il met en danger la République au moment même où des formations autoritaires et xénophobes viennent d’obtenir des résultats préoccupants dans plusieurs pays d’Europe.

Nous sommes plus qu’inquiets de la place qu’ont pris, dans la campagne électorale, les propos démagogiques ou mensongers, les discours racistes et les appels à la stigmatisation des réfugiés.

Malgré notre belle campagne, nous n’atteignons pas notre objectif. Notre résultat est en deçà de nos espérances. Et le socle de voix obtenues est le point de départ d’une longue reconquête de notre électorat. Car oui, la gauche n’a pas la même couleur quand le Pcf est bas et quand il est haut ! liste marque une progression notable en voix du vote communiste.

Je tiens à saluer l’excellente campagne de Ian Brossat, de nos députés Patrick Le Hyaric et Marie-Pierre Vieu, de Marie-Hélène Bourlard et de toutes les candidates et candidats de la liste.

Merci aussi à toutes celles et ceux qui, bien au-delà du PCF, ont choisi de nous soutenir, artistes, syndicalistes, membres de la société civile.

Cela traduit l’écho des propositions que nous avons portées dans cette campagne.

La belle dynamique de campagne nous donne plus de force et d’envie de construire avec d’autres une alternative à la politique d’Emmanuel Macron.

Certes, du fait d’un mode de scrutin inique et presque seul de son genre en Europe, qui élimine toute liste ayant obtenu moins de 5 %, le résultat ne permet pas d’envoyer des députés au Parlement européen.
Ces élus manqueront pour conduire les combats plus que jamais indispensables pour construire l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent. Ce combat ne s’en poursuivra pas moins, avec nos partenaires du Parti de la gauche européenne et du groupe de la Gauche unitaire européenne, dans les luttes et les batailles qu’il faudra mener contre le néolibéralisme et le nationalisme qui menacent l’Europe et la France.

La grande leçon de ce scrutin est donc le besoin de reconstruire la gauche, afin d’ouvrir une issue à la grave crise que vit notre pays.

Il convient maintenant de travailler au rassemblement. C’est le sens de l’appel solennel que nous lançons ce soir à l’ensemble des forces de gauche, et à tous nos concitoyens , orphelins d’une vraie politique de gauche.
Notre pays est en proie à une colère profonde devant les inégalités que provoquent des politiques au service exclusif de la finance. Rien n’est plus urgent que de proposer à notre peuple une perspective de progrès social et de justice, d’égalité et de fraternité retrouvées, de démocratie.

C’est la seule manière de faire renaître un espoir majoritaire et de pouvoir battre, en même temps, le président des ultra riches et ses faux adversaires d’extrême droite.

Dans le respect de notre diversité, nous devons, nous pouvons construire un large rassemblement sur des propositions de gauche en rupture avec le modèle capitaliste qui est à bout de souffle.

Nous devons mettre en échec le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites, gagner ensemble une augmentation générale des salaires et des pensions et une sécurité sociale étendue, un plan d’urgence pour les services publics, le retour sur les privatisations imposées aux Français à commencer par celle d’ADP, une lutte déterminée contre l’évasion fiscale et pour une autre utilisation de l’argent public, des banques et des entreprises.

Passons ensemble à l’action.

Je dis à tous les militants et les sympathisants, les électeurs, celles et ceux qui nous ont soutenus qu’ils peuvent être fiers de ce qui vient d’être fait et que le combat continu.

Continuons d’avoir les bras ouverts, continuons de tendre la main à toutes celles et à tous ceux qui n’en peuvent plus de cette France des Riches et qui veulent construire un espoir à gauche, une alternative au capitalisme.

Tout ce qui a été semé durant cette campagne devra être cultivé dès demain matin. Il est temps d’entrer dans le temps de la reconquête à gauche.