AESH, handicap : lutte de classe ? Une saine colère…
Alors que la presse relate qu’un enfant est assassiné par sa mère acculée par la charge éducative quotidienne de son enfant autiste sévère, on ne peut que s’interroger sur la prise en charge des enfants répondant de la MDPH (Maison Départemental des Personnes Handicapées).
Prendre conscience de la difficulté que représente la venue d’un enfant handicapé dans une famille qui se retrouve, souvent exclut de tout lien social et isolée, c’est savoir qu’un des deux parents arrête de travailler pour accompagner l’enfant. La première difficulté est l’élaboration d’un fastidieux dossier de prise en charge financière, (Seules les séances orthophonies sont remboursées), avec à la clé, une reconnaissance du handicap. Souvent culpabilisante, cette démarche ne va pas de soi.
De diagnostics en rendez-vous médicaux, de troubles des apprentissages en échecs scolaires, les enfants et leurs familles doivent emprunter un lourd chemin vers une inclusion pas toujours évidente. Dans un secteur médical en crise des vocations, la prise en charge est tronquée, malaisée et souvent partielle avec la multiplication des situations. Ainsi parler d’égalité des chances est un non-sens qui impacte le développement social, physique et psychologique des individus porteurs de handicap et notre société n’est pas à la hauteur des enjeux.
Plus on est riche, plus on….
Ce dicton s’applique à des milliers de familles qui subissent en plein d’un déclassement social. La lutte des classes n’est pas que dans les entreprises. Pour pierre Bourdieu et Jean Claude Passerons, l’école se présente avant tout comme une instance de reproduction sociale : les inégalités sociales transformées en inégalités scolaires redeviennent ensuite des inégalités sociales à la sortie du système scolaire.
Alors nous transformons l’égalité en « label », qui permet une compensation pour que les enfants en situation de handicap puissent aller à l’école, comme tout le monde ! Mais qu’elle école voulons nous pour nos enfants ? Une école qui introduit aux savoirs ou une école qui veut accueillir chaque enfant sans finalement les instruire ?
L’égalité compensatrice est parfois l’octroi d’une aide humaine en classe et/ou sur le temps périscolaire. Ces enfants ont besoin d’accompagnement pour appréhender positivement l’école et aider les enseignants très peu formés à l’accueil de ce profil d’élèves. Les AESH accompagnant d’élèves en situation de handicap sont l’atout ultime des enfants mais aussi un appui de taille pour les parents.
Lorsque l’AESH est présente lors de la rentrée c’est le bonheur cependant, nous savons que les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) ont largement pris les commandes et la disponibilité des accompagnantes. Majoritairement, cet emploi est féminin. Elles sont précarisées. Elles sont parfois stigmatisées par leur manque de qualification
Cependant, depuis plusieurs années, les politiques mettent en avant le handicap dans les promesses électorales. Les gouvernements successifs se sont appropriés les demandes sans donner de réponses.
Pas de titularisation dans la fonction publique, pas de CDIsation en vue…. La création au sein de l’éducation nationale d’un corps sous payé, maltraité, sans droits ou presque et des perspectives funestes avec des parents ayant les moyens financiers qui font appel à de nouveaux services. Ceux sont les AESH privée. Elles sont mieux formées, parfois même diplômées, spécialisées, répondant à la nouvelle loi de l’inclusion scolaire de 2005. Une convention peut être établis entre l’école et les parents. Elles sont payées par des chèques emplois service ou travaillent pour des associations.
L’État approuve et se désengage avec ce recrutement d’AESH validé par des inspections académiques à bout de souffle.
Lutte des classes, on vous dit !
Ajoutons a cela les employés de lycée agricole privé, régit par le ministère de l’agriculture. Elles sont missionnées AESH, mais le statut n’existe pas ! Sur leur bulletin de salaire est estampillé AEVS pour : assistant éducateur vie scolaire. Pas reconnu, pas de syndicat, pas de représentants.
Pour pouvoir postuler à un poste il suffit d’avoir une louche d’expérience dans le domaine de l’aide à la personne ou d’avoir un cap ou au mieux un BAC. Pas besoin de connaître les troubles que peuvent rencontrer les élèves. L’autoformation est fortement recommandée. Embauchés-es pour 9 mois, sans savoir si ils/elles pourront revenir à la rentrée prochaine.
Alors c’est sûr, Il n’y a que la lutte qui permettra de faire changer les choses, mais comment faire bouger des employés-es en état de sidération financière qui amplifie la morosité et la passivité face à cette exploitation honteuse du travail de milliers de personnes.
Ils sont parfois suivis par des Éducateurs, travaillant dans une antenne DITEP, eux aussi écrasé par la charge de travail. Le secteur du Médico-social est en crise : trop peu de professionnels pour assurer un travail de qualité. Alors oui, on peut se demander si le handicap ne serait pas une forme de lutte de classe. L’égalité des chances, si elle fut un jour possible : recule ! Elle qui avait pour vision une égalité qui cherche a faire en sorte que les individus disposent des « mêmes chances », des mêmes opportunités de développement social indépendamment de leur origine sociale ou ethnique, de leur sexe, des moyens financiers de leurs parents, de leur lieu de naissance, de leur conviction religieuse, d’un éventuel handicap…
Comme un couperet « elles n’ont qu’à s’en prendre à elles-même ! ».
Acceptant des missions sous payées, à mi-temps. Celle-ci peuvent être attendues sur des sites scolaires différents, incluant des trajets avec parfois pas le temps de déjeuner. Pour faire ce travail rien n’est demandé et pourtant le résultat scolaire des élèves reposent sur elles. Savoir étayer, savoir rediriger, savoir observer s’apprend. Savoir concilier la demande scolaire avec cet enfant qui apprends de façon particulière est une réalité qui s’acquiert en faisant des formations sur les différents pathologies et pédagogies. On ne peut pas demander à un enfant d’apprendre ou d’écrire comme les autres si celui-ci est dyslexique. Être AESH c’est savoir décoder le langage scolaire et le retranscrire à l’élève. Elles sont aussi le relais auprès des enseignants. Il est fondamental, à ce jour, de créer une titularisation et enfin donner le mot de métier sur ces missions.
Cependant, depuis plusieurs années, les politiciens mettent an avant le handicap dans les promesses électorales, de promesse politique. Les états successifs se sont appropriés les demandes sans donner de réponses.
Mais pour le moment rien n’est fait.
Pas de CDI, enfin si des CDI de 3ans …Renouvelable deux fois… et pour peut-être prétendre à une cdéisation.
Face à la lenteur des prises de positions concrètes, nous continuons la lutte de classe : les parents ayant les moyens financiers font appel à de nouveaux services. Ce sont les AESH privées. Elles sont mieux formées, parfois même diplômées, spécialisées, répondant à la nouvelle loi de l’inclusion scolaire de 2005. Une convention peut être établis entre l’école et les parents. Elles sont payées par des chèques emplois service ou travaillent pour des associations.
L’État approuve, par ce fait, le recours au comblement de recrutement des AESH dans les inspections académiques. Les plus riches seront servis !
Pour pouvoir se postuler à un poste il suffit d’avoir une louche d’expérience dans le domaine de l’aide à la personne ou d’avoir un cap ou au mieux un BAC. Pas besoin de connaître les troubles que peuvent rencontrer les élèves. L’autoformation est fortement recommandée mais pas demandé. Elles sont embauchées pour 9 mois, sans savoir si elles pourront revenir à la rentrée prochaine.
Il n’y a que la lutte qui permettra de faire changer les choses, mais comment faire bouger des employées en état de sidération financière qui amplifie la morosité et la passivité face a cette exploitation du travail.
Julia AESH
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