Bilan à 2 ans de mandat (2/3): Réduire les inégalités de santé, territoriales et générationnelles

Marie PiquéVice-Présidente d'Occitanie2

Avec un ratio de nombre de médecins généralistes par nombre d’habitants en diminution de 1% par an depuis 7 ans, et de fortes inégalités en termes de répartition territoriale, certaines zones rurales de la région souffrent ou sont menacées de désertification médicale.

Dans ce contexte de menace sur la démographie médicale et d’inégalités de répartition géographique, la région poursuit la mise en œuvre de sa politique incitative votée en commission permanente en février 2017, en faveur de la construction de maison de santé et de centres de santé pluri professionnels. Complémentaire des fonds européens, l’intervention régionale se chiffre à hauteur de 1.5 M d’euros par an engagés pour ce programme.

Aider les jeunes à conserver leur « potentiel santé »

En qualité de Vice-Présidente en charge des solidarités, je me suis attachée dès le début du mandat à porter une politique forte de lutte contre les inégalités, particulièrement chez les jeunes.

S’appuyant sur les résultats de la majorité précédente, en rappelant que 13 millions d’euros ont été dépensés pour la santé des jeunes depuis 2006, nous œuvrons pour mener toujours plus loin cette politique, avec pour objectif de réduire les inégalités sociales de santé des 15 – 25 ans, de développer des actions de prévention et de promotion, et de prendre en compte la santé comme une ressource de la vie quotidienne dans l’éducation, la formation et l’emploi.

Ainsi, alors que le dispositif Pass Mutuelle déployé en Midi-Pyrénées depuis 2011, permettait l’attribution d’une aide pour l’acquisition d’une complémentaire santé aux étudiants, notre position au sein de la majorité nous a permis de travailler avec la présidente pour étendre cette politique sur l’ensemble du territoire Occitanie. A ce jour, ce sont presque 20 000 Pass Mutuelle qui ont été attribués, favorisant ainsi un meilleur accès aux soins des étudiants.

Mais cette politique volontariste est aussi bien plus large et ne s’adresse pas qu’aux étudiants, mais à tous les jeunes d’Occitanie. Notamment via notre soutien aux Points Accueil Ecoute Jeune dans sept départements, le développement de « modules santé » dans toutes les écoles régionales de la seconde chance, la mise en place du programme de développement affectif et social (PRODAS) dans les lycées professionnels et agricoles.

Enfin, nous poursuivons notre effort pour développer des actions de prévention primaire envers tous les jeunes, via un appel à projets sur le site de la région. Santé mentale, addictions, vie affective et sexuelle y sont particulièrement privilégiés. Au total, 24 projets auront été financés en 2017, tous mis en œuvre par des acteurs de proximité, à même de développer des partenariats dans la durée. Pour la région, ce sont plus de 2 millions d’euros qui ont été mobilisés pour la santé des jeunes en 2017, et qui seront reconduit en 2018.


Focus: Les centres de santé publics

Face à une médecine libérale dominante, le salariat de la médecine généraliste connaît un engouement montant, notamment auprès des jeunes médecins et des élus locaux, les premiers étant attirés par un cadre rassurant ainsi qu’un exercice pluridisciplinaire stimulant, et les deuxièmes, par l’assurance d’un projet de santé viable et pérenne sur leurs territoires. A ce titre, nous apportons notre soutien à l’union syndicale des médecins de centres de santé qui « lutte contre le projet de marchandisation de la santé en cours ». En tant qu’élus de la majorité régionale, face à la dérive mercantile des soins, à la captation des patients dans des filières de soins lucratives, le combat pour les centres de santé publics reste plus que jamais au cœur de nos préoccupations.

La différence entre un projet de santé public et une proposition libérale est fondamentale. Le modèle de centres de santé publics vise à constituer une offre de soins et de prévention respectant les tarifs de la sécurité sociale et accessible en tiers payant, gérés par des collectivités territoriales, des associations, des mutuelles, des hôpitaux publics et des hôpitaux privés à but non lucratif. Le modèle libéral quant à lui fonctionne sur une base de rentabilité, de marchandisation de la santé. Malheureusement, dans le modèle libéral, nombre de territoires ne sont tout simplement pas rentables. Les CSP par contre peuvent permettre de développer un service public de santé de proximité social, solidaire et accessible à tous.

L’Assurance-maladie confirme la hausse des affections psychiques liées au travail

Le bilan de la CNAM publié mardi fait état de plus de 10 000 accidents du travail et 596 maladies professionnelles pour 2016. Les femmes sont les premières victimes.

Dépressions, troubles anxieux… Plus de 10 000 affections psychiques ont été reconnues comme accidents du travail en 2016, 596 l’ont été comme maladies professionnelles, indique l’Assurance-maladie. Ces chiffres, publiés mardi 16 janvier dans son bilan « Santé travail : enjeux et actions », révèlent une hausse continue sur cinq ans des troubles psychosociaux liés au travail, alors même que « le nombre d’accidents du travail d’autre nature baisse », précise Marine Jeantet, directrice des risques professionnels de l’Assurance-maladie. Entre 2011 et 2016, la part des affections psychiques dans l’ensemble des accidents du travail a progressé de 1 % à 1,6 %.

Les assurés sont, il est vrai, de plus en plus nombreux à demander la reconnaissance de leur affection psychique en maladie professionnelle, ce qui renforce la hausse. Continuer la lecture de L’Assurance-maladie confirme la hausse des affections psychiques liées au travail

Gauche. Deux esquisses d’un « après-Macron »

Emmanuel Macron, une élection inédite à la présidence de
la République d’un homme sans parti. Patrick Kovarik/Pool/Afp

Emmanuel Macron, une élection inédite à la présidence de la République d’un homme sans parti. Patrick Kovarik/Pool/Afp

Deux ouvrages entendent tirer un premier bilan de Macron à l’Élysée et dégager des pistes pour un ressourcement de la gauche.

L’un est porte-parole du PCF. L’autre est éditorialiste au magazine Alternatives économiques. Chacun, dans un livre, entend répliquer à l’offensive en cours, et construire un après-Macron, vu de gauche. Le premier, Olivier Dartigolles (1), s’inscrit dans une visée transformatrice ; le second, Philippe Frémeaux (2), se situe explicitement dans une social-démocratie revitalisée.

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Marie-Laure Dufresne-Castets : « Dès que les gens prennent conscience de leur force, ils gagnent »

Entretien réalisé par Kareen Janselme
Photo : Don Quichotte éditions.

Photo : Don Quichotte éditions.

Avocate des salariés depuis plus de trente ans, elle a combattu auprès des salariés de PSA, Continental, Moulinex, McDonald’s… Dans son dernier ouvrage Un monde à gagner, elle raconte ses luttes et ses procès, appelant à combattre la justice des puissants, accentuée par la réforme en cours du Code du travail.

Dans votre livre, vous écrivez que le droit n’est pas neutre, que « le droit n’est pas juste et équitable en soi ». Comment l’avez-vous construit en tant qu’outil politique ?

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Logement Qui sont les cancres de la loi SRU ?

Une bonne loi, mais trop de cancres. Tel est le constat dressé hier par la Fondation Abbé-Pierre de l’application, par les 1 152 communes concernées, de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) sur la période 2014-2016.

Une bonne loi, mais trop de cancres. Tel est le constat dressé hier par la Fondation Abbé-Pierre de l’application, par les 1 152 communes concernées, de l’harticle 55 de la loi du 13 décembre 2000 dite SRU sur la période 2014-2016. Voté en 2000 et renforcé en 2013, ce texte établit un minimum de 20 % de HLM, et même 25 % pour 730 communes, et définit des objectifs de construction, sur trois ans, pour les villes déficitaires. Peu de surprises dans le palmarès des grandes villes récalcitrantes à la loi : Cannes est en tête (avec 9 % de l’objectif atteint), suivie par Neuilly-sur-Seine (2e, 15 %), Boulogne-Billancourt (5e, 24 %), Saint-Maur-des-Fossés (7e, 34 %) ou Nice (8e, 36 %), des résultats jugés « indigents » par la fondation. Au total, 45 % des communes (528) n’ont pas rempli leurs obligations en nombre de logements et 39 % ont été prises en défaut sur le type de construction (pas assez de HLM très sociaux). Le bilan n’est pourtant pas si noir : 187 000 logements sont sortis de terre entre 2014 et 2016, soit 100 000 de plus qu’en 2002-2004 par exemple, signe d’une « montée en puissance », selon la FAP, qui indique que 28 des 42 communes de plus de 100 000 habitants ont déjà dépassé le taux de HLM fixé pour 2025.

Alexandre Fache
rubrique société

Gauche: Le PCF mise sur de « nouvelles audaces »

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Julien Jaulin/hanslucas

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Julien Jaulin/hanslucas

À l’occasion de ses vœux, hier, le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, a appelé à la riposte face au « cambriolage de la maison France ».

Place à la contre-offensive. Le PCF, dont le secrétaire national Pierre Laurent présentait ses vœux hier soir place du Colonel-Fabien, est décidé, après une année 2017 marquée par les premières victoires du macronisme, à tout mettre en œuvre pour donner vie à la riposte. « Nous formons le vœu, et c’est le sens même de notre combat, du droit au progrès pour chaque être humain », a lancé Pierre Laurent, fustigeant le creusement des inégalités, le pouvoir démesuré d’une « si petite poignée d’actionnaires »… En somme, « le cambriolage de la maison France ».

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