Jour : 23 janvier 2018
Un nouveau groupe au conseil régional: déclaration des élu.e.s communistes et apparentés

Le 22 décembre 2017, un nouveau groupe a été déposé au conseil régional Occitanie. Les élu-e-s communistes et apparenté ont décidé d’y participer. Des désaccords de fonctionnement et de posture politique notamment au regard du positionnement dans la majorité régionale étaient devenus trop importants avec les 4 élu-e-s se reconnaissant nationalement de la « France Insoumise ». Des contacts restant en cours … Nous restons disponibles pour porter toutes propositions positives dans l’intérêt des populations.
Le groupe s’intitule :
Nouveau Monde
En commun : les élu-e-s écologistes, communistes, occitanistes, catalanistes et citoyens.nes
Il est co-présidé par Véronique Vinet (EELV) et Nicolas Cossange (PCF). Voici le texte de déclaration politique:
« Depuis le début de la mandature, nous avons incarné avec constance et détermination, au sein du Conseil Régional comme dans tout le territoire régional, un large rassemblement citoyen, écologiste, communiste et solidaire conformément aux engagements pris lors de la campagne des élections régionales.
Nous sommes conscients.es que, loin de toutes les inféodations stériles à des structures ou à des personnes qui minent la qualité des débats au niveau national ou local, nous avons ouvert là une voie originale et féconde pour l’indispensable renouvellement de la vie politique à gauche.
Dans ce cadre, nous sommes heureux.ses d’avoir pu impulser au niveau régional de nouvelles pratiques politiques en terme de gouvernance et d’implication territoriale et citoyenne. Nous sommes fiers.es d’avoir largement contribué, dans la phase pourtant complexe de la fusion des anciennes régions, à nourrir l’agenda politique de l’Assemblée avec des initiatives ambitieuses qui ont d’ores et déjà permis des approches économique, sociale, culturelle, environnementale et citoyenne fructueuses et innovantes. Nous considérons que les décisions politiques prises régionalement font de l’Occitanie un lieu de résistance aux politiques austéritaires du gouvernement Macron.
Face aux gigantesques défis sociaux, environnementaux, culturels, économiques et démocratiques de ce début de millénaire, nous sommes plus que jamais déterminé.e.s à engager plus encore la transition écologique de notre Région et à mettre en œuvre une politique volontariste garante des solidarités entre tous les territoires et les habitant/es d’Occitanie. Par ailleurs, dans chacun de nos actes d’élus.es, nous continuerons de lutter contre toute forme de discrimination et resterons extrêmement vigilant/es au respect des droits fondamentaux, notamment ceux des générations futures.
Nous concevons notre région comme une terre apaisée où dans l’écoute, le partage et la bienveillance, se conjuguent Convivéncia et Partage. Nous la voulons ainsi totalement ouverte sur le monde et solidaire avec l’ensemble des peuples, tout en restant très attachée au respect, dans le cadre volontariste défini par l’Unesco, de ses vivantes racines occitanes et catalanes ainsi qu’au rayonnement des valeurs qu’elles incarnent. Nous n’envisageons pas l’Occitanie autrement que pleinement inscrite dans l’horizon européen dont nous saluons l’œuvre de paix, le multiculturalisme et de dépassement des frontières, tout en œuvrant pour que cette Europe change profondément son projet vers bien davantage de démocratie et de solidarité, dans le respect des normes sociales et environnementales les plus ambitieuses.
Nous poursuivrons nos efforts pour que la participation citoyenne aux affaires régionales se concrétise pleinement au travers des outils ambitieux de citoyenneté active, permettant ainsi la co-élaboration, l’évaluation et le contrôle des politiques
publiques.
Nous revendiquons fièrement l’ensemble des actions que nous avons menées de façon constructive au sein d’une majorité régionale clairement ancrée à gauche. Nous continuerons en ce sens à œuvrer dans la transparence, la loyauté mais aussi l’exigence, pour que cette majorité voit tous ses efforts couronnés de succès pour le plus grand bien de notre territoire et de ses habitant.e.s. »
Contre-feux. Migrants, étudiants, chômeurs… la société du tri
Quel que soit le sujet, le gouvernement adore recourir à la « sélection » pour résoudre les problèmes. Et ce n’est pas un hasard.
Emmanuel Macron a trouvé LA solution à tous ses problèmes. Elle porte le doux nom de « sélection ». Un mantra que le chef de l’État décline au gré des dossiers contrariants, où il n’aime rien tant que de tracer des lignes de partage entre les humains. Le chômage ? Il faut trier les fraudeurs et les autres. Les migrants ? D’accord pour offrir asile à ceux qui fuient les guerres et brimades politiques. Mais gardons portes closes à ceux qui ont l’idée saugrenue de vouloir échapper à la misère économique de leur pays. La même logique de bon grain et d’ivraie préside à la réforme de l’enseignement supérieur. Masqué derrière des « attendus », « prérequis » et autres contorsions de langage, un système clair de sélection est mis en place, cette fois, à l’entrée des universités. La liberté pour chaque futur bachelier de tenter sa chance dans la filière de son choix est désormais étouffée. On ne choisit plus, on est choisi dans le grand bain de la concurrence de chacun contre tous. L’argumentation gouvernementale martèle que cette sélection assurera une meilleure adéquation des élèves avec la filière et ainsi une meilleure réussite. C’est faux. Toutes les études montrent que la sélection généralisée, outre qu’elle exonère le gouvernement de créer de nouvelles places, accentue la différentiation des parcours et accroît la reproduction sociale. Emmanuel Macron le niera face aux caméras. Mais, au fond, cette logique lui sied tant elle est cohérente avec sa philosophie ruisselante, dont la préoccupation fondamentale – et revendiquée – est de conforter les « premiers de cordée ». Une élite destinée à diriger, tandis que les moins gradés se contenteront d’une formation étalonnée sur les attentes des entreprises.
Ne nous y trompons pas : derrière la société de tri, des embryons aux étudiants, se dessine ce vieux mythe de l’homme tout-puissant rêvant de contrôler la destiné des autres. Les Romains l’appelaient le Jupiter omnipotens…