Hélène Bidard et Laurence Cohen, responsables nationales « Droits des femmes et Féminisme » au PCF
Jonathann Daval vient d’avouer avoir tué son épouse, Alexia Daval, en octobre dernier. Il avait d’abord tenté de camoufler ce féminicide derrière une histoire d’assassinat mystérieux pendant son jogging.
Le traitement médiatique de cette affaire révèle l’ampleur du travail qu’il reste à mener pour faire reconnaître les féminicides. En effet, l’avocat de Jonathann Daval parle « d’accident », d’un homme « débordé », face à Alexia qui aurait une personnalité « écrasante », le rabaissant.
Si ces mots sont ceux d’une personne chargée de la défense de Jonathann Daval, il est inadmissible de voir les médias reprendre ces éléments de langage, repoussant la faute sur la jeune femme de 29 ans, assassinée, parlant de « drame conjugal » et euphémisant les violences qu’elle a subies. En effet, il est irresponsable de la part de journalistes de parler d’« accident » pour désigner un crime perpétré par un mari sur sa femme, qu’il aurait d’abord étranglée, puis aurait brûlé le corps et menti pendant de longs mois sur ses actes.
Les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex-conjoints ne sont pas des faits divers ni des drames passionnels : il s’agit de féminicides. Arrêtons de romantiser les féminicides. En France, une femme meurt tous les 3 jours à cause de violences conjugales.
Pour lutter contre les violences faites aux femmes, il faut mener des campagnes de sensibilisation, d’éducation et de déconstruction des stéréotypes sexistes. Pour ce faire, il faut donner des moyens à cette grande cause nationale et soutenir les associations féministes en arrêtant les diminutions/ suppressions de leurs subventions.
Enfin, nous souhaitons que le gouvernement mette à l’ordre du jour du Parlement une loi-cadre contre les violences faites aux femmes afin qu’elle puisse être votée.
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