Réforme des retraites : 700 à 1000 manifestants à Montauban
Ce mercredi, esplanade des Fontaines, les Tarn-et-Garonnais se rassemblent, à nouveau, pour manifester contre la réforme des retraites. « Nous appelons le gouvernement à revenir à la table des négociations et à les reprendre au point de départ, lance Thierry Farras, FO, micro en main. Nous ne lâcherons rien tant que le système à points ne sera pas retiré. » Les manifestants affichent leur colère sur leur visage. « Elle ne fait que grandir, constatent Jacques et Catherine, retraités. Le gouvernement nous prend pour des idiots, ne cesse de nous mentir. » Ils manifestent depuis le 5 décembre pour obtenir le retrait de la réforme. « Et nous continuerons ! »
Le cortège se met en marche. Il est composé d’environ 700 personnes (250 selon les forces de l’ordre et 1 000 selon les syndicats). « C’est la première fois qu’une manifestation est organisée un mercredi, explique Christophe Couderc, CGT. C’est une décision de l’intersyndicale nationale. » Les manifestants sont surpris par ce choix. « Ce n’est pas le meilleur jour pour rassembler. Il n’est pas facile d’organiser la garde des enfants. Certains avaient des rendez-vous qu’ils n’ont pas pu décaler… »
« La grève est difficile dans le privé »
Mais aucun ne doute. « La mobilisation est toujours aussi forte. » Franck Cimpello, délégué syndical CGT de Villeroy & Boch a adressé un questionnaire aux 200 salariés de l’entreprise. « 160 ont répondu, affirme-t-il. 90 % soutiennent la lutte mais seulement 42 % sont prêts à la grève. Les salariés dont les contrats sont précaires, les intérimaires, rémunérés au smic ne peuvent pas se le permettre. Dans le secteur privé, il n’y a pas de caisse de soutien. »
Mais de jeunes salariés manifestent pour la première fois. « Il est temps de dire stop, souligne Arlin, 26 ans, préparateur de commandes. Notre société évolue en perdant toute humanité. » Près de lui, Nicolas approuve : « La société régresse. Le gouvernement veut nous réduire à l’état d’esclave. C’est inacceptable. »
Dans le cortège, des chômeurs, des Gilets jaunes, des retraités, des agents hospitaliers, des agents territoriaux, des salariés de l’énergie, et des cheminots. « C’est notre 56e jour de grève, commente Frédéric. C’est dur financièrement, moralement mais nous ne lâcherons pas. Nous voulons récolter le fruit de notre travail à la retraite. Le gouvernement devient dictatorial et nous ne pouvons le laisser faire. » Il brandit la pancarte qu’il a réalisée dans la nuit. Sous les caricatures d’Emmanuel Macron et de ses ministres est inscrit : « Bobards wars, l’empire nous arnaque ». La colère gronde.
Retraite aux flambeaux
L’intersyndicale CGT-FO-FSU et Solidaires organise une nouvelle retraite aux flambeaux, vendredi soir. Les Tarn-et-Garonnais sont appelés à se rassembler esplanade des Fontaines, à 18 heures, avant de manifester dans les rues du centre-ville. Cette manifestation sera suivie d’une auberge espagnole, place Nationale. Tous partageront ce que chacun aura apporté. Hier, la CGT a invité les manifestants, « notamment les femmes, grandes perdantes de la réforme des retraites », à s’entraîner à une chorégraphie sur « A cause de Macron », une version revue et corrigée de « A cause des garçons » interprétée par Yelle. « Exprimons notre colère en dansant lors de la manif de vendredi », a lancé le syndicat. Un flash-mob pourrait animer la retraite aux flambeaux.
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