Poutou et Besancenot actent l’implosion du NPA
NDLR de MAC: Les grandes manœuvres au NPA qui donnent des idées à des communistes qui voudraient bien faire la même chose au mépris de la majorité du PCF!
La direction sortante, favorable à une ligne unitaire notamment envers les insoumis, a acté sa séparation de la ligne autonomiste, tout en revendiquant sa légitimité à incarner le NPA. Le parti trotskiste est en proie à des divisions profondes depuis sa création en 2009.
C’est un tournant dans l’histoire de ce parti trotskiste, créé en 2009 à la suite d’une décision de la majorité de la ligue communiste révolutionnaire (LCR) de l’époque. La direction sortante, emmenée par Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle, a décidé de se séparer du reste du NPA à l’issue d’un congrès très tendu, tenu du 9 au 11 décembre, à Saint-Denis.
Lors des assemblées générales organisées ces dernières semaines, la motion menée par Philippe Poutou, favorable à des convergences avec la France insoumise, les mouvements féministes, écologistes et LGBTQIA +, a obtenu 48 % des voix. Le texte concurrent dit de la plate-forme C, défendu notamment par l’ancien syndicaliste de La Poste Gaël Quirante et le cheminot Damien Scali, qui prône l’indépendance face à « toutes les nuances de la gauche institutionnelle dont la FI », recueille, lui, 45 % des votes des militants.
Un processus amorcé il y a longtemps
Ce résultat serré ne fait qu’entériner un processus amorcé il y a longtemps : le NPA éclate entre, d’un côté, les militants, favorables au rassemblement avec la France insoumise, et, de l’autre, ceux d’un des porte-parole, Damien Scali, hostile aux convergences à gauche. « On vit une situation d’un parti avec plusieurs partis depuis plusieurs années, nous ne pouvions plus et ne voulions plus continuer comme ça, a expliqué, dimanche en fin d’après-midi, Philippe Poutou, lors d’une conférence de presse en présence d’Olivier Besancenot, de Christine Poupin et de Pauline Salingue sur les réseaux sociaux du NPA. C’est paralysant et on s’éloigne de ce que nous avions voulu faire en 2009 : un parti large, unitaire et révolutionnaire. »
Olivier Besancenot, qui avait activement participé à la transformation de la LCR en NPA estime, pour sa part, que le parti doit être « davantage à l’écoute des mouvements de la société dans lesquels s’exprime désirs d’unité et de radicalité ».
Un choix « irresponsable »
En attendant, la situation reste floue. Un communiqué siglé lui aussi du NPA, rédigé par les opposants à la ligne Poutou-Besancenot et daté du 11 décembre, proclame qu’« il n’y aura pas, comme le défend la France insoumise, de capitalisme à visage humain, ni de révolution citoyenne par les urnes. Nous réaffirmons la nécessité et la possibilité de construire un parti révolutionnaire, car faire reculer le patronat et à terme lui arracher le pouvoir, ne se fera pas par les élections ».
Ses auteurs, qui estiment pouvoir toujours parler au nom du parti anticapitaliste, dénoncent un choix « irresponsable » de la direction sortante dans un contexte où « la situation nationale et internationale exige que les révolutionnaires resserrent leurs rangs et avancent des perspectives d’émancipation révolutionnaire pour le monde du travail et la jeunesse. »
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