Hydrogène : le pilier de la transition énergétique ?

Déjà utilisé comme carburant dans l’aérospatiale, l’hydrogène décarboné est employé à titre expérimental dans tous les transports (à Nantes, une station fournit les véhicules à hydrogène de la région). Ce gaz qui ne rejette que de la vapeur d’eau a montré son immense potentiel.

C’est une solution qui défie les états de penser le long terme. Produit proprement, l’hydrogène pourrait favoriser une transition verte. L’industrie lourde et les transports, grands émetteurs de CO2, comptent sur lui pour décarboner leurs activités sans perdre en compétitivité. A condition d’investir dès maintenant et massivement.

Ruée. Nom féminin. Correspond à un mouvement rapide d’un grand nombre de personnes dans la même direction. Il y a eu l’or, le pétrole et d’autres, ce serait maintenant au tour du dihydrogène, plus connu sous le nom d’hydrogène. États et industriels y vont tous de leurs annonces afin de produire ou de fournir massivement ce gaz paré de vertus climatiques séduisantes : lors de sa combustion pour créer de l’énergie, il ne rejette que de la vapeur d’eau. Pas de dioxyde de carbone (CO2) à l’horizon.

Le réchauffement climatique n’a qu’à bien se tenir. Le plan a tout du scénario parfait, encore faut-il que cet hydrogène soit de la bonne couleur. Pour l’heure, la quasi-totalité de l’hydrogène utilisé dans le monde est dit gris, car produit à partir de combustibles fossiles, comme le gaz naturel ou le charbon. Pour 1 kilogramme d’hydrogène gris obtenu, compter 10 kilogrammes de CO2 émis.

De l’eau, un peu de chimie et de l’électricité

Alors l’enjeu, demain, c’est qu’il soit « vert ». Les ingrédients ? De l’eau, un peu de chimie et de l’électricité. Électricité qui doit elle-même être décarbonée. On mise particulièrement sur les énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire ou l’hydraulique. Certains pays comptent aussi sur le nucléaire et sa faible intensité carbone, notamment la France. Il faut alors parler d’hydrogène « jaune ».

Produire de l’hydrogène vert en quantité reste très coûteux. Mais dans trente ans ? Une étude prédit sa rentabilité d’ici à 2050.

Voilà l’ambition, pour l’heure contrariée. Car créer ce vecteur énergétique proprement au regard du climat et dans des quantités suffisantes est, aujourd’hui, loin d’être rentable. Mais dans trente ans ? D’ici à 2050, l’hydrogène « vert » sera moins cher à produire que l’hydrogène « gris », prédisent les analystes de BloombergNEF dans une étude parue fin mars. À condition toutefois que les gouvernements jouent le jeu, à base de subventions publiques. Et les États de faire marcher la planche à billets, motivés par l’objectif d’atteindre la neutralité carbone – soit l’équilibre entre les rejets de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et leur absorption via des puits naturels ou artificiels – en 2050. Une mission impossible sans réduire les émissions de CO2 de l’industrie lourde et des transports, qui voient dans l’hydrogène une partie de leur salut.


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