Ventes d’armes : +44 % en 4 ans, le business florissant de la France

NDLR de MAC: Plus que jamais, la folie guerrière des hommes pèse de tout son poids dans le monde et le bruit des bottes s’intensifie chaque jour. Ou en est le mouvement pacifiste mondial? Grèce, Syrie, Lybie, Amérique Latine, Birmanie, Sub-Sahara, Yémen…. Partout, ce sont les peuples qui subissent et qui payent un lourd tribu!Le 7 janvier au Yémen, les chars Leclerc de fabrication française sont déployés, lors d’une opération militaire contre des rebelles houthis et leurs alliés. © Saleh Al-Obeidi/AFP

Le 7 janvier au Yémen, les chars Leclerc de fabrication française sont déployés, lors d’une opération militaire contre des rebelles houthis et leurs alliés. © Saleh Al-Obeidi/AFP

La stagnation du commerce des armes, une première depuis le début du siècle, selon l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), cache une explosion des ventes chez les principaux fournisseurs, dont la France, ainsi qu’une augmentation de la production locale. Les chiffres d’un marché où règne la plus grande opacité.

Le commerce international des armes se serait stabilisé au cours des cinq dernières années, une première depuis le début du siècle et la période 2001-2005, indique le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix (Sipri), basé à Stockholm (Suède), et qui fait autorité sur la question, en dépit de l’opacité qui règne généralement dans ce secteur.

Un phénomène qui s’explique par l’augmentation de la production locale chez les pays importateurs, tempère l’organisme, qui relève que les exportations demeurent à leur plus haut niveau depuis la fin de la guerre froide. « Il est trop tôt pour affirmer que la période de forte augmentation des transferts d’armes des deux dernières décennies est révolue », explique ainsi Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Armes et Dépenses militaires du Sipri.

Les États-Unis très loin en tête

Et si les ventes de la Russie et de la Chine sont en baisse, leurs trois principaux concurrents – États-Unis et France en tête – gagnent de nouveaux marchés. Deuxième fournisseur mondial avec 20 % du marché, Moscou a par exemple officiellement enregistré une chute de 22 % ces dernières années – principalement à cause d’un marché indien en quête de diversification des approvisionnements, tandis que la Chine a pâti d’un moindre appétit chez ses acheteurs pakistanais, algériens et égyptiens.

Très loin en tête de ce classement, les États-Unis voient donc leurs courbes s’envoler, avec 15 % de hausse et une emprise globale qui pèse désormais 37 % du marché de l’armement. Washington dispose d’un portefeuille de 96 Etats-clients et exporte massivement vers le Moyen-Orient (47 %) en général, et l’Arabie Saoudite en particulier (24 %).

Mais même si ses exportations totales ne représentent que 8,2 % du commerce mondial de l’armement, c’est bien la France qui enregistre la plus forte hausse, avec un bond de 44 % entre 2016 et 2020. Là aussi, les pays du Golfe et Riyad, qui a supplanté l’Inde comme principal importateur d’armes à l’échelle du globe, permettent entre autres aux Français de tirer leur épingle du jeu, sur fond de guerre froide régionale entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, laquelle se joue sur les théâtres irakien, syrien, et surtout yéménite.

« Une sorte de boîte noire «

À l’occasion de la sortie attendue du rapport du Sipri, l’Observatoire des armements publie en partenariat avec la fondation Rosa Luxembourg une salutaire étude comparative sur le contrôle parlementaire des exportations d’armes en Europe. Sans surprise, la France brille par l’absence de gardes-fous dans un domaine qui relève essentiellement des prérogatives gouvernementales. « En 2000, une mission d’information conduite par les députés Sandrier, Veyret et Martin (…) remarquait déjà : « Ce qu’on connaît le mieux du système français de contrôle des exportations d’armement, c’est son opacité. L’ensemble du système apparaît en effet comme une sorte de boîte noire, un monde d’initiés appliquant des règles inconnues de façon incontrôlable. Pire encore, cette situation amène certains à considérer qu’en réalité, les exportations d’armement en France ne sont régies par aucune règle », rappelle l’étude, qui insiste sur l’efficacité des veilles citoyennes et parlementaires et leur impact sur les législations aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni, « contrairement à ce qui se passe en France » (sic).

Marc de Miramon


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