Gaza : mandat d’arrêt réclamé à la CPI contre Benjamin Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) doivent désormais déterminer si les conditions sont réunies pour délivrer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis dans la bande de Gaza. Des leaders du Hamas sont aussi concernés.

« Sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par mon bureau, j’ai des motifs raisonnables de croire que Benjamin Netanyahou, le Premier Ministre d’Israël, et Yoav Gallant, Ministre de la Défense d’Israël, portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à partir du 8 octobre 2023 au moins », a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Le mandat d’arrêt concerne également trois leaders du Hamas. Karim Khan, le procureur de la CPI, évoque à l’encontre du responsable israélien des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ». Le Procureur de la CPI, Karim Khan, ne peut décider seul d’émettre ces mandats d’arrêt. Il en fait la demande aux juges de la première chambre préliminaire, qui peuvent décider d’y accéde en tout ou partie.

La CIJ enjoint Israël à cesser ses incursions dans Rafah

Vendredi 17 mai, Israël considérait déjà comme « complètement déconnectée » de la réalité la plainte portée par l’Afrique du Sud devant une autre juridiction internationale, la CIJ. L’affaire est une « caricature » de la Convention des Nations unies sur le génocide qu’Israël est accusé d’avoir violée, a fustigé un représentant israélien devant la Cour internationale de justice (CIJ).

Il a souligné qu’il n’y avait pas eu d’assaut « à grande échelle » à Rafah, mais « des opérations spécifiques et localisées précédées d’efforts d’évacuation et de soutien aux activités humanitaires ». Quelques dizaines de manifestants pro-israéliens se sont rassemblés vendredi devant le siège de la CIJ, montrant des photos d’otages détenus par le Hamas.

Tel Aviv réagit avec colère à la décision ce lundi du procureur de la CPI, le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz estimant dans un communiqué qu’il s’agit d’un « déshonneur historique » pour la cour basée à La Haye. Réclamer des mandats contre « le Premier ministre et le ministre de la Défense de l’Etat d’Israël aux côtés des abominables monstres nazis du Hamas », est une « attaque frontale » selon lui.

De son côté, le Hamas dénonce « les tentatives du procureur de la Cour pénale internationale d’assimiler la victime au bourreau en émettant des mandats d’arrêt contre un certain nombre de dirigeants de la résistance palestinienne ». Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, incluent « l’extermination », « le viol et d’autres formes de violence sexuelle » et « la prise d’otages en tant que crime de guerre ».

L’Afrique du sud demande à la CIJ d’enjoindre à Israël de cesser son incursion à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, essentielle selon Israël pour éliminer les militants du mouvement islamiste palestinien Hamas. Pretoria avait déclaré jeudi devant la CIJ que « le génocide » commis par Israël avait atteint un « niveau horrible », évoquant notamment des fosses communes, des actes de torture et un blocage de l’aide humanitaire.


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