Dans le Lot-et-Garonne (47), deux travailleurs marocains auraient porté plainte pour traite d’êtres humains chez un producteur de pommes, élu du syndicat agricole proche de l’extrême droite.
« Mon âme est malade, il faut que ça se termine. Je ne veux plus travailler ici », souffle Mohammed en dialecte marocain, devant nos caméras, le 27 janvier 2025, à Villeneuve-sur-Lot (47). Malgré la peur, le cueilleur de pommes a accepté d’ouvrir sa porte une fois la nuit tombée pour nous montrer les conditions de vie qu’il supporte plusieurs mois par an, depuis 20 ans. La toiture du taudis risque de s’effondrer, les déjections de souris maculent les surfaces, et l’humidité rend l’atmosphère irrespirable. À quelques pas de là, une affiche « Foutez-nous la paix, Laissez-nous travailler ! » de la Coordination rurale (CR) est collée au mur qui mène aux toilettes extérieures en piteux état.
Mohammed et trois autres Marocains dénoncent la traite d’êtres humains qui serait en cours depuis des années dans cette exploitation du Lot-et-Garonne détenue par Alain Aunac, un élu de la CR, syndicat agricole proche de l’extrême droite. Ils seraient deux à avoir porté plainte.
Un système d’escroquerie aurait également été mis en place par des intermédiaires marocains qui auraient demandé 14.000 euros à chaque victime en échange d’un contrat de travailleur saisonnier délivré par le ministère de l’Intérieur. (1) StreetPress a pu consulter de nombreux documents, vidéos et enregistrements audio qui étayent la version des témoins.
Une vie marocaine sacrifiée pour des pommes françaises
À 39 ans, celui que tout le monde surnomme « Java » a le sentiment d’avoir vécu en enfer la moitié de sa vie, et de se retrouver sans rien tandis que l’exploitant s’est enrichi :
Aujourd’hui, quel que soit le critère, quel que soit le côté où l’on tourne son regard, on ne trouve rien auquel l’économie états-unienne va pouvoir se raccrocher.. Ce n’est pas que Trump est idiot ou fou, ni totalement incohérent, au contraire il met l’accent sur un vrai problème, celui du déficit récurrent de la balance des paiements courants des Etats-Unis. Il avoisine en ce moment 1200 milliards de dollars, au point que les USA surclassent tous les autres pays en la matière et de loin. En 2023, leur déficit était de 900 milliards quand celui des autres pays déficitaires était de 70 milliards pour le Royaume Uns et 40 milliards pour la Turquie. Chaque année pour assurer son train de vie, en particulier un budget militaire de 900 milliards, l’Amérique emprunte avec frénésie. La dette fédérale représente à elle seule 40% de toute la dette publique mondiale, rapporte tous les ans 230 milliards de dollars d’intérêt à des investisseurs non américains. C’est que la situation des USA est inextricable. L’écart entre la réalité et les prétentions a atteint le seuil critique. Dans ce genre de situation, tout mouvement ne fait qu’aggraver les contradictions. Si Trump n’avait rien fait, le problème de la dette et du déficit commercial US se serait posé à court terme. (note de Danielle Bleitrach)
Apparemment, les USA attendent désespérément un appel de Xi, et les Chinois disent « c’est aux USA de faire le premier pas ». L’argument est imparable, c’est eux qui ont déclenché la crise. La Chine s’est contentée de riposter. Les producteurs chinois auront une partie difficile, mais tout le monde comprend qu’il sera moins difficile pour les producteurs chinois de trouver des clients alternatifs que pour les états-uniens (consommateurs finaux comme entreprises) de trouver des fournisseurs alternatifs.
Le pouvoir financier ne peut pas être durablement au-dessus du pouvoir de produire. C’est la leçon principale de la situation.
Les pays occidentaux ont joué un drôle de jeu. Celui-ci ne pouvait être qu’à durée limitée. Tout indique que nous avons atteint la limite, comme en 2008, nous avions atteint la limite de l’endettement immobilier de ménages insolvables. Les capitalistes n’apprennent pas leurs leçons.
Un exemple : On a baissé le pouvoir d’achat des salariés de l’occident global, en utilisant le fait que les Chinois et le « sud global » pouvait produire à bas prix. Les Shein et Temu sont devenus un moyen de rendre la paupérisation des salariés acceptable. Je parle de Shein et Temu, ce sont évidemment les arbres qui cachent la forêt.
30 à 40 % du chiffre d’affaire d’Amazon serait réalisé par des vendeurs chinois. 80 à 90 % des iphones sont assemblés en Chine, à partir de composants produits en Asie en général et très largement en Chine. 50 à 60 % des voitures Tesla utilisent des batteries produites ou assemblées en Chine.
Les tentatives de diversification se heurtent à une limite : l’infrastructure et la main-d’œuvre qualifiée, la chaîne logistique intégrée et le savoir-faire en production de masse sont difficilement remplaçables, permettant une capacité à monter en cadence rapidement (ex. pour le lancement des nouveaux modèles), et l’effet de cluster : 95% des composants critiques sont produits en Asie, dont une majorité en Chine.
Le dollar et le contrôle du système financier et monétaire mondial ont été un sacré atout entre les mains des USA, mais ils demeurent des éléments de haute superstructure, qui ne peuvent pas durablement être en contradiction avec les réalités de la base productive.
Si les USA maintiennent leurs droits de douane et la guerre commerciale avec la Chine, non seulement ils devront faire face à la riposte de la Chine (notamment sur leur dette publique, que les Chinois – et d’autres – vendent massivement, car personne n’aime les USA au point de se ruiner aussi stupidement) mais ils vont devoir assumer une inflation massive, sans solution. Les droits de douane, ça veut dire que 30 % des produits vendus sur Amazon deviennent subitement beaucoup plus chers, que les iphones deviennent beaucoup plus chers, etc etc.
En choisissant de limiter les droits de douanes vers les pays alliés et de les augmenter en direction de la Chine, Donald Trump a fait un pari impossible. Ce n’est pas que Trump est idiot ou fou. C’est que la situation des USA est inextricable. L’écart entre la réalité et les prétentions a atteint le seuil critique. Dans ce genre de situation, tout mouvement ne fait qu’aggraver les contradictions. Si Trump n’avait rien fait, le problème de la dette et du déficit commercial US se serait posé à court terme. En tentant de résoudre ce problème, il n’a fait que rapprocher l’échéance. Il n’y a pas beaucoup d’autre solution pour rétablir les équilibres que les droits de douanes, mais maintenir les droits de douane généralisés aurait provoqué en quelques jours supplémentaires une catastrophique panique financière. Maintenir la guerre commerciale avec la Chine, c’est enclencher une inflation massive, qui serait problématique non seulement pour la stabilité économique des USA mais aussi pour leur stabilité sociale.
Là-bas comme ailleurs, la solution, c’est la socialisation de l’économie. Mais cette solution est politiquement inacceptable pour la bourgeoisie minoritaire mais dominante.
L’économie de la soi-disant Union européenne n’est pas mieux, avec des contradictions internes qui ne sont pas sans rappeler les contradictions mondiales : au sein de l’Europe aussi, on a largement délocalisé. Au sein de l’Europe aussi, la main d’œuvre qualifiée des anciens pays socialistes (Pologne, Tchéquie et Slovaquie, Hongrie, Roumanie) a servi à équilibrer les comptes et le pouvoir d’achat des pays dominants.
Un exemple : aujourd’hui, un quart de la production automobile de la soi-disant UE est réalisée dans les anciens pays socialistes, soit 3 millions de véhicules assemblées en République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Hongrie et Roumanie sur les 11 à 12 millions produits par l’UE. Cette part devrait monter à 30 % d’ici 2030.
Et que fait l’UE ? (en dehors du fait d’acheter à prix d’or des armes états-uniennes totalement inutiles) Elle discute ouvertement de la suspension des droits de vote de la Hongrie et de la Slovaquie !
Pendant que le feu gagne toutes les bases de la société, on discute de savoir si, il y a plus de vingt ans, Bayrou était au courant ou non des tortures infligées aux élèves de Betharam et s’il est risqué ou légitime d’interdire Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle. Deux sujets importants, certes, mais qui pourraient être rapidement balayés face au risque d’effondrement économique et financier …
En attendant, cela évite de parler d’autre chose et cela convient visiblement à beaucoup …
Le magazine Frontières a divulgué les données personnelles des collaborateurs parlementaires de la France insoumise et créé un trouble à l’ordre public au sein de l’Assemblée nationale. Le groupe Écologiste et social réclame que soit suspendu l’accès des journalistes du média d’extrême droite à l’Assemblée nationale.
La Fédération Tarn et Garonne du Parti communiste français condamne avec la plus grande fermeté la proposition de loi adoptée le 8 avril 2025, visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte, ainsi que les déclarations scandaleuses de la députée Brigitte Barèges, qui appelle à la suppression totale du droit du sol sur l’ensemble du territoire national.
Cette loi, portée par une logique xénophobe et restrictive, aggrave une dérive déjà amorcée en 2018, en imposant des conditions toujours plus draconiennes pour l’accès à la nationalité française des enfants nés à Mayotte.
Magali Della Sudda, autrice des « Nouvelles Femmes de droite », revient sur la notion de fémonationalisme, cette récupération de la cause des femmes par l’extrême droite dont le collectif Némésis est un exemple récent. La socio-historienne rappelle en quoi ces idéologies sont incompatibles avec le projet féministe, égalitaire et universaliste.
« Némésis n’aborde jamais la question de l’égalité salariale, de l’égalité dans le travail – salarié et domestique –, ni des fermetures de maternités », rappelle Magali Della Sudda.
Merci aux communistes de la Fédération du Rhône, à leur secrétaire départemental Benoit Roux. Merci à Marie-Christine Burricand, membre de notre exécutif national.
Merci pour ton accueil, ma chère Michèle Picard, Maire de Vénissieux, qui fait ici un travail incroyable, qui a toujours porté haut, et bien au-delà de sa ville, l’exigence de solidarité mondiale.
Merci à toi, Raoul Hedebouw, mon voisin du Nord que je croise souvent, pour ta participation et ta brillante analyse sur l’impérialisme américain.
Merci cher Yasser Ayoub, merci pour tes mots, la justesse de tes propos pour expliquer le combat du peuple palestinien. J’excuse l’absence de Madame l’ambassadrice de Palestine, S.E. Hala Abou Hassira, que tu représentes ce soir à nos côtés.
Merci à Arlette Cavillon, coprésidente du Mouvement de la Paix ici, pour cet appel à prendre conscience des menaces qui pèsent sur le monde, pour l’histoire depuis la Seconde Guerre mondiale dont tu as su témoigner avec la force de ton engagement et celle de ton mouvement, avec notamment à tes côtés les communistes dans la lutte contre le fascisme, pour le désarmement et pour un monde de paix.
Mes cher·es ami·es, mes cher·es camarades, mes cher·es concitoyen·nes,
Je vais vous dire qu’en venant ici, en voyant cette salle, je me suis dit : j’ai l’impression d’être en campagne. On repart en campagne !
Lors de la manifestation dimanche pour contester la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a cherché à donner des gages à l’institution judiciaire.
La stratégie de la « cravate » laisse la place aux attaques contre les toges. Ce dimanche place Vauban à Paris, le Rassemblement national (RN) tenait meeting pour « sauver la démocratie » et attaquer les « juges tyrans qui exécutent l’État de droit », selon les mots du député Jean-Philippe Tanguy, non loin de la place de la Concorde, où déjà, le 6 février 1934, ses prédécesseurs menacèrent la République.
C’est Louis Aliot, maire RN, qui a lancé les hostilités devant seulement quelques milliers de sympathisants. « Selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », a-t-il lancé, citant Jean de La Fontaine. Voilà l’héritière du château de Montretout dépeinte en misérable. Continuer la lecture de Sur la place Vauban, le RN tombe le masque et met à mal sa dédiabolisation
Si le Rassemblement National, quel que soit le candidat, arrive largement en tête sans véritable concurrent à la hauteur du score de Macron en 2022 qui faisait encore plus de 27 % (le plus en avance est Edouard Philippe entre 20 et 25%). Tous les autres candidats, y compris Melenchon sont sur le socle le plus étroit de leur personne et de leur fan club. Ce qui s’est passé ce dimanche à Paris a illustré ce jeu des présidentiables testant leur clientèle d’une manière caricaturale au vu d’un contexte international et de ses incidences sur le quotidien des Français. Ce qui est apparu est effectivement l’étroitesse de ces socles y compris celui de Marine le pen et Bardella. En ce qui concerne ce parti, malgré l’annonce des 15.000 présents, le relatif fiasco marseillais de la veille se confirme, ils n’étaient pas plus de 5000.
Les ambitions de la Big Tech américaine semblent sans limites à l’heure où les États-Unis ont porté Trump au pouvoir. En face, l’Europe semble en retard dans un domaine technologique clé, porteur de promesses comme de dangers majeurs.
Alors que l’intelligence artificielle s’insère à grande vitesse dans notre vie quotidienne, cette nouvelle technologie est peu comprise des usagers comme des responsables politiques. Elle est aujourd’hui largement dominée par les États-Unis et la Chine. Mais l’Europe n’est pas en reste. Des décisions politiques, plus que des investissements massifs, pourraient permettre aux Européens de disputer l’hégémonie américaine à l’heure de la domination des géants de la « Big Tech ».