« Les vieux méritent mieux » : pourquoi les organisations du grand âge se mobilisent ?
La journée de mobilisation pour le grand âge, organisée ce 24 septembre, fait écho à l’action en justice intentée par plusieurs communes et collectivités territoriales, qui somment l’État de prendre ses responsabilités en termes de financement de la dépendance.
À peine nommé, le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Paul Christophe, se trouve sommé d’agir vite. Les deux tiers des structures d’accueil pour personnes âgées sont actuellement en déficit et les structures d’aide à domicile, faute de moyens, ne cessent de réduire la voilure.
Pourtant, « Les vieux méritent mieux » ! C’est le sens de la mobilisation, soutenue par au moins 17 organisations du grand âge, prévue ce mardi 24 septembre.
Initiée la même année que la sortie de l’enquête de Victor Castanet sur la maltraitance dans Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Orpea, cette troisième journée de débats, rencontres et rassemblements mobilise largement.
« Atteindre le ratio minimum de 8 professionnels pour 10 résidents »
L’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA) qui dénonce, dans un communiqué publié à l’annonce de la nomination de Paul Christophe au ministère en charge de l’Autonomie, cette « spirale des déficits, des conditions de travail désastreuses pour les salariés et de l’accompagnement notoirement insuffisant pour les personnes âgées », a décidé de participer à cette journée.
L’association exige que le gouvernement « fasse de ce sujet de société une priorité de fin de quinquennat afin que les pouvoirs publics déterminent enfin les voies de sortie de crise par des sources de financement nouvelles permettant d’atteindre le ratio minimum de 8 professionnels pour 10 résidents en établissement et 32 € de l’heure à domicile ».
Ces revendications vont dans le même sens que celles des maires des 16 communes bretonnes réunis au sein du Collectif des Maires et territoires en résistance pour le grand âge ayant décidé, le 13 septembre, d’attaquer l’État en justice.
S’appuyant sur le Code de l’action sociale et des familles, ils entendent dénoncer, en premier lieu, les préjudices financiers subis par les Ehpad et réclament à ce titre « plus de 7 millions d’euros » au titre des obligations juridiques de la puissance publique. « Cela devient impossible de travailler sereinement quand on ne connaît qu’à la fin d’année les crédits non reconductibles donnés par l’ARS », déplore le Collectif. Ils accusent, en outre, l’État de nuire à leur image évoquant « les reproches » récurrents émanant de la population sur l’état des structures d’accueil pour personnes âgées.
Ce Collectif peut, d’ailleurs, maintenant compter sur le soutien des quatre conseils départementaux bretons et vient d’être rallié par les édiles de communes de l’Hérault et de Gironde. « Nous refusons de laisser le marché lucratif mettre la main sur nos établissements », font-ils savoir collectivement, refusant que les Ehpad ne soient plus destinés « qu’aux plus fortunés ». La lutte des classes n’a pas d’âge.
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