Que restera-t-il du Grenelle ? Les groupes de travail ont terminé cette semaine leurs travaux. Le ministère propose deux nouveaux scénarios (que vous trouverez ci-dessous) qui saupoudrent davantage la revalorisation envisagée par le ministère. Il prépare de nouvelles mesures sur le remplacement et la mise en place de chargés de mission dans les établissements. Le Grenelle aura surtout servi à justifier l’évolution du métier voulue par JM Blanquer.
Deux nouveaux scénarios de revalorisation
La revalorisation des enseignants est limitée en 2022 à 245 millions comme nous l’expliquions le 15 juin. Le ministère avait alors proposé trois scénarios répartissant les 245 millions du 1er au 8ème échelon. Deux nouveaux scénarios s’ajoutent , allant jusqu’au 9ème échelon mais dans les mêmes limites ce qui réduit d’autant les montants.
Le 1er scénario proposait de répartir les 245 millions des échelons 1 à 7, soit 34% des enseignants, ce qui donnait 75€ net par mois en début de carrière et 36 au 7ème échelon. Le second scénario allait jusqu’à l’échelon 8, soit 43% des enseignants, en allant de 57 à 36€. Le troisième, pour les mêmes échelons, allait de 64 à 29€.
Le ministère propose deux nouveaux scénarios couvrant jusqu’au 9ème échelon soit 58% des enseignants. Le 4ème propose de 36€ nets mensuels à 28.50€ au 9ème échelon, en mettant donc peu d’accent sur les débuts de carrière. Le 5ème va de 65€ au 2d échelon à 15€ au 9ème, donc en mettant davantage l’accent sur les débuts.
Dans tous les cas on reste sur des sommes modestes et au maximum la moitié des enseignants concernés. Le ministère n’a pas indiqué quelle sera sa décision entre ces scénarios.
Les contreparties
Par contre le ministère dessine déjà les contreparties qui accompagneront ces mesures. Dans le premier degré il est question d’instituer un mouvement national qui éclipserait le mouvement interdépartemental. C’est présenté par le ministère comme une procédure réservée à certains emplois particuliers. De fait cela aboutirait à une nouvelle procédure d’affectation décidée localement puisque l’enseignant qui passerait par là serait accepté sur un poste particulier. C’est le sens impulsé par le Grenelle. La remise en question des règles du mouvement devient une ritournelle qui aboutit à la remise en compte du statut national pour passer à des statuts locaux (cf par ex le projet de charte de l’éducation, le rapport Lévy chez Terra Nova etc.).
Dans le second degré le ministère veut des solutions pour les remplacements d’enseignants. Il propose de donner la possibilité aux enseignants à temps partiel de faire des heures supplémentaires annuelles, ce qui est assez contradictoire avec l’idée du temps partiel. Il envisage aussi de permettre à des AED en préprofessionnalisation de faire des heures supplémentaires. Mais le grand changement c’est le développement de « chargés de mission » parmi les enseignants. Il seraient chargés d’évaluation des établissements, d’harmonisation du contrôle continu dans les lycées. On assistera ainsi à la mise en place d’une hiérarchie intermédiaire qui était demandée par le Grenelle. Cela pourrait s’étendre dans le 1er degré à des assistants du directeur.
Ainsi le Grenelle aura davantage servi à faire avancer le projet ministériel de remise en compte du statut enseignant que la revalorisation.
François Jarraud
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Quel crétin ou quel gogo pouvait croire que le Grenelle servait à autre chose qu’à ces lubies managériales pour guignol inculte sorti d’une école de commerce ?