Nanterre: la Confédération Nationale du Logement a tenu son 53ème Congrès par Julien Sueres

Le 53ème congrès de la CNL s’est déroulé à Nanterre, ces 10 et 11 novembre avec plus de 220 participants venus des 4 coins du pays.

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Les congressistes de la CNL réunis à Nanterre © Julien Sueres

 

Les travaux ont débuté avec les prises de parole du maire de Nanterre et du représentant de l’Union internationale des locataires. Ensuite, Eddie Jacquemart, président national, a présenté son rapport introductif, évoquant le début du second quinquennat Macron en matière de logement social. Il s’est inquiété de la manière dont « le pouvoir enjambe la concertation et fait l’impasse sur la démocratie sociale, quitte à user de la répression », puis il a appelé à amplifier la mobilisation.

Après le bilan du secrétariat sortant, les discussions se sont engagées. D’emblée, elles ont porté sur la crise de la construction, la Réduction de Loyer de Solidarité et le retrait de l’Etat dans l’aide à la pierre. La loi SRU est ensuite venue dans le débat, une déléguée du Val de Marne rappelant que la CNL s’est vue privée de subvention du département quand elle a décidé de mener une bataille publique contre les maires refusant d’atteindre les 25% de logement social dans leurs communes. Le besoin d’arracher des victoires de terrain, le renforcement de la confédération et le besoin de redéployer les amicales ont également été au cœur des échanges. « Les structures locales et fédérales ont été fragilisées, quand on fait une adhésion, on rentre dans un foyer tout entier », « ne pas attendre dans les permanences, mais reprendre l’habitude d’aller aux portes à portes et d’être aux côtés des habitants, la solution est peut-être là », les échanges ont été riches…

Catherine Colleu, trésorière confédérale, rappelait que le sujet des adhésions s’est aussi immiscé dans les préoccupations. « Parmi les sujets qui sont montés fortement, il y a l’adhésion, ou plutôt le manque d’adhésions alors que nous avons au contraire besoin de renforcer notre organisation, la renouveler et la rajeunir. Chacun est bien conscient que le renforcement ne se décrète pas et que le travail de proximité des amicales est essentiel pour tisser des liens de confiance. La question de la cotisation est aussi revenue, car pour certains adhérents, cela reste difficile. La lutte contre l’inflation et contre l’explosion des charges a également été au cœur de nos échanges », a rappelé Catherine Colleu, également présidente de la CNL 92.

Une CNL ancrée dans le quotidien des habitants

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Eddie Jacquemart, Président de la CNL © Julien Sueres

La président Eddie Jacquemart a souligné que « des congrès fédéraux, au congrès national, tous les adhérents ont été invités à s’emparer du document d’orientation qui trace le projet de la CNL pour les années à venir. C’est par la discussion, l’échange dans le respect de chacun et du collectif que nous donnerons l’élan et la force à notre organisation pour continuer à œuvrer tous ensemble pour le progrès social et sociétal des habitants ».

Il a rappelé qu’après une période marquée par la pandémie « qui a étiolé le lien social, nous devons nous projeter dans l’avenir en réaffirmant nos valeurs et nos objectifs. Notre force collective est notre proximité et notre ancrage dans le quotidien des habitants, desquels nous tirons notre expertise et notre détermination à agir ».

A l’unanimité des congressistes, plus que jamais, dans le contexte politique et social, d’inflation, de stigmatisation voire de criminalisation de la pauvreté, de paupérisation des populations, les habitants ont besoin d’une CNL forte, déterminée et combattante pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain.

Assurer l’accès de tous les citoyens à l’énergie

Lors d’une table ronde sur l’inflation, Julien Lambert, représentant FNME-CGT a fait une proposition, celle d’un tarif règlementé de 0,18 euros TTC /KWh, abonnement compris pour tous les usagers. Il serait obtenu en appliquant une TVA à 5,5% et en incluant même 0 ?01 euros/KWh de « performance énergétique » de l’habitat (soit 5Mds euros/an). La CNL dans le cadre d’un paquet de mesures pour le pouvoir d’achat des ménages, a décidé de relayer cette revendication qui donne de la force contre l’augmentation des charges et pour un service public de l’énergie.

Rien n’est jamais gagné et il faut toujours continuer à se battre 

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Colette Burry, doyenne de la CNL © Julien Sueres

Ce 53ème Congrès de la CNL accueille avec fierté la présence de Colette Burry, présidente de la fédération de Saône et Loire depuis 1976.

« Pour moi la CNL est un engagement important pour la vie des habitants de mon département mais c’est surtout une grande famille. Je rencontre régulièrement les militants, et toujours avec grand plaisir. Ça fait partie de ma vie », explique Colette, représentante des locataires et administratrice de son office HLM, l’Opac, depuis 1979.

Résidente de la cité du Bois-Garnier à Montceau-les-Mines depuis 1965, elle a hérité de l’engagement de ses parents. « C’est une vieille histoire car mes parents étaient adhérents de la CNL, qui ne s’appelait pas comme cela d’ailleurs à l’époque. Ils s’étaient mobilisés pour l’application de la loi de 1948 », explique-t-elle avec un grand sourire.

Sur la défense des locataires, elle reste implacable. « Malheureusement les choses s’aggravent malgré les résultats qu’on a pu obtenir à certains moments », insiste-t-elle avant de nous livrer le plus grand enseignement qu’elle tiré de ces années.

« Une victoire n’est jamais gagnée définitivement et le droit au logement est régulièrement remis en cause et donc il nous toujours avancer collectivement et poursuivre la lutte. Nous l’avons vécu avec la Loi Quillot en 1982 qui était une vraie avancée. Le gouvernement suivant l’a abrogé et cela a été une grande leçon pour moi : rien n’est jamais gagné et il faut toujours continuer à se battre ».

Un mot d’ordre qui, à n’en pas douté, restera une ligne directrice de la nouvelle commission d’administration nationale élue pour les 3 années à venir. « J’anime une association centenaire née du combat de femmes mobilisées pour le gel des loyers. Quand tout est fait pour invisibiliser les milieux populaires, je sais par expérience que nous ne sommes pas le problème, mais bien la solution », a conclu Eddie Jacquemart réélu à la présidence de l’association.

Illustration 4La délégation du Tarn et Garonne aux côtés d’Eddie Jacquemart © Julien Sueres

 


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