Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»

Trois ONG, soutenues par Amnesty International, ont déposé plainte devant une juridiction française contre des entreprises d’armement accusées de « complicité de crimes de guerre ». Les marchands de mort français pourraient être convoqués au prétoire.

«Les frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont causé de terribles destructions au Yémen», explique le directeur de l’organisation yéménite Mwatana for Human Rights. Gérard Julien/AFP

«Les frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont causé de terribles destructions au Yémen», explique le directeur de l’organisation yéménite Mwatana for Human Rights. Gérard Julien/AFP

C’est une guerre emblématique du cauchemar géopolitique qui vient. S’y entremêlent rivalités régionales et internationales, conflits politiques, tribaux et religieux locaux, et l’impitoyable lutte pour la captation des ressources fondamentales – en premier lieu l’eau et la nourriture –, dans un pays qui meurt littéralement de soif et de faim.

Officiellement commencée en 2014, dans la foulée du déclenchement des affrontements dans le Donbass entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes pro-Russes, la guerre au Yémen n’a pas bénéficié du même traitement médiatique que le conflit entre Kiev et Moscou. Seul le combat opiniâtre d’une poignée d’ONG et de parlementaires permet, à mille lieues des couloirs feutrés du Conseil de sécurité des Nations Unies, de faire émerger une exigence de paix et de fin à une spectaculaire logique d’impunité. Continuer la lecture de Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»