Elle a expliqué vouloir « politiser (son) arrêt du cinéma », c’est plutôt réussi. Dans une lettre publiée par Télérama, le 9 mai, l’actrice détaille les raisons de son absence à l’écran depuis trois ans, au profit d’un travail avec la chorégraphe Gisèle Vienne.
Son objectif ? « Dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et, plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est », écrit la comédienne de 34 ans, récompensée par le César de la meilleure actrice en 2015 pour les Combattants, et qui avait quitté la cérémonie avec fracas, en 2020, quand Roman Polanski avait été déclaré « meilleur réalisateur ».
« Milieu toxique »
Dans cette lettre, Adèle Haenel regrette « l’obsession du monde du cinéma à vouloir rester léger et ne surtout parler de rien ». « Continuer de rendre désirable ce système est criminel. Il y a urgence : il n’y a plus d’avenir vivable pour personne à très court terme dans le cadre du capitalisme ! » assène-t-elle.
Un cri du cœur qui a trouvé un prolongement, à l’ouverture du Festival de Cannes, dans la tribune publiée mardi 16 mai sur le site de Libération, signée par un collectif d’actrices et d’acteurs, dont Laure Calamy, Clotilde Hesme, Marianne Denicourt ou Swann Arlaud. « En déroulant le tapis rouge aux hommes et aux femmes qui agressent, le Festival envoie le message que, dans notre pays, nous pouvons continuer d’exercer des violences en toute impunité », proclame cette tribune, en référence notamment au choix du film d’ouverture, Jeanne du Barry, porté par la réalisatrice Maïwenn et l’acteur Johnny Depp. « Soutenant » la décision d’Adèle Haenel, les 123 signataires déplorent « le fait que ce milieu soit toxique, au point de vouloir le quitter totalement ».
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