Le maire de Moissac avait refusé une salle à la Cimade : le festival Migrant’scène émigre à l’auditorium in DDM

L'affiche du film "Le chant des vivants".
L’affiche du film « Le chant des vivants ». Reproduction DDM

 

Après l’annulation de la réservation de la salle du centre culturel par le maire de Moissac Romain Lopez, suivie de non-réponses à ses courriers, la Cimade a délocalisé sa soirée Migrant’scène, qui aura lieu le 19 janvier, à l’auditorium.

La Cimade* tiendra finalement sa soirée Migrant’scène avec la projection du film « Le Chant des vivants », le vendredi 19 janvier à 20 heures à Moissac.
Cette soirée n’aura pas lieu dans des locaux municipaux, mais à l’auditorium, au 20, rue du Pont.

Sans réponse du maire

La Cimade avait, en effet, été contrainte d’annuler cette soirée initialement programmée le vendredi 8 décembre à 20 h 30, au centre culturel de Moissac (salle n. 2). Alors que la municipalité de Moissac avait donné son accord (par lettre du 19 octobre 2023) pour l’utilisation de cette salle et son programme, la Cimade avait reçu, le 28 novembre 2023, un courrier du maire de Moissac, Romain Lopez, pour l’informer que le centre culturel ne pouvait être utilisé pour cause de travaux, ce jour-là !

Depuis, la Cimade a renouvelé sa demande à deux reprises par courrier auprès de la municipalité moissagaise pour demander une autre date, toujours au centre culturel. En vain.
Sans réponse à ces deux nouvelles sollicitations, la Cimade a donc décidé de programmer sa soirée dans un autre lieu, non municipal.

Dans un communiqué annonçant cette nouvelle date, la Cimade explique : « Le maire de Moissac, après avoir d’abord accepté, s’obstine, depuis la fin du mois de novembre 2023, à ne pas louer à la Cimade la salle de l’espace culturel à Moissac privant ainsi les Moissagais (es) intéressés (es) de cet événement. Devant le silence de la mairie, la Cimade a donc trouvé un autre lieu où elle pourra, enfin, proposer ce beau documentaire, « Le Chant des vivants », de Cécile Allegra.

« Nous regrettons l’attitude du maire de Moissac, qui fait obstruction à l’organisation d’une soirée qui a pour but de faire connaître et de partager l’expérience collective d’un groupe de personnes exilées accueillies par une association et des habitants bienveillants du village de Conques. »

Une soirée d’échanges

La Cimade annonce, après la projection du documentaire, des échanges avec le public et un pot de l’hospitalité pour clôturer la soirée : « Les bénévoles de la Cimade seront heureux de vous accueillir nombreux et nombreuses pour cette soirée placée sous le signe de l’ouverture à l’autre, de la lutte contre les préjugés et de l’intelligence collective. »

Le film documentaire de Cécile Allegra date de janvier 2023. D’une durée de 1 h 22, il fait part des témoignages de survivants de la longue route, Bailo, Egbal, Chérif et des autres, qui arrivent dans le village de Conques, en Aveyron. Là, une association, Limbo, permet au groupe de se poser un temps. Tous ont enseveli la mémoire de leur exil. Grâce à un travail musical, ils vont tenter de faire ressurgir cette parole…

* La Cimade a vu le jour dans les années 1930, sous l’ère nazie. Elle est notamment intervenue pour aider les populations évacuées d’Alsace et de Lorraine en octobre 1939 en créant le comité intermouvements auprès des évacués, puis est intervenue dans les camps français de réfugiés sous le régime de Vichy (Gurs, Agde, Argelès, Rivesaltes…), en s’occupant des problèmes matériels et psychologiques. En novembre 1942, les Allemands occupant la zone libre, la Cimade est passée de la solidarité à la Résistance. Depuis les années « 50 », elle s’occupe de l’accueil des immigrés et, depuis 1984, intervient dans les centres de rétention.

En savoir plus sur Moissac Au Coeur

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Donnez votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.