« Mur de la honte » : pourquoi les soignants du CHU de Brest dénoncent le temps d’attente aux urgences

Les membres du syndicat CGT ont affiché, à l’extérieur du CHU de Brest (Finistère), un « mur de la honte », ce mardi 20 août. Une action visant à dénoncer les temps interminables d’attente aux urgences, notamment pour les patients de plus de 75 ans. Une situation partagée par « une cinquantaine d’hôpitaux », a affirmé mardi le ministre délégué à la Santé démissionnaire Frédéric Valletoux auprès du journal local Ouest-France.

C’est une action coup de poing contre le manque de lits et de personnel à l’hôpital. « Madame C, 93 ans, qui a passé 23 heures sur un brancard, Monsieur S, 89 ans, a passé 30 heures sur un brancard… », peut-on lire sur le « mur de la honte », mardi 20 août, selon l’antenne locale France Bleu Breizh Izel. Une mobilisation menée par des membres de la CGT du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Brest, dans le Finistère.

Après avoir été érigée une semaine plus tôt, cette palissade a été agrandie, et vise à dénoncer le temps d’attente aux urgences des patients, particulièrement les plus âgés. Pour se faire, des feuilles A4, avec les nombreux noms des patients de plus de 75 ans qui ont passé plus de 12 heures aux urgences.

« Une cinquantaine d’hôpitaux » seraient « en tension »

Depuis le 10 juillet, 130 patients et une quarantaine d’entre eux ont patienté plus de 20 heures, selon Thomas Bourhis et Stéphane Vielmas, deux infirmiers représentants syndicaux de la CGT-CHRU (Centre Hospitaliers Régionaux Universitaires).

« Les délais de prise en soins peuvent s’expliquer, notamment pour les cas médicaux les plus complexes, par la nécessité de réaliser des examens complémentaires pour s’assurer du meilleur diagnostic », s’est justifiée la direction auprès du média France Bleu Breizh Izel. Quant à l’insuffisance des lits pointée par la CGT, la direction a rappelé l’ouverture ces dernières années de 58 nouveaux lits.

Des justifications qui ne rendent pas les temps d’attente moins longs. Ceux-ci entraînent des risques de mortalité plus élevée pour les patients de plus de 75 ans ayant passé une nuit aux urgences, dénoncent les syndicalistes, citant l’étude de l’AP-HP publiée en novembre 2 023. Ainsi, la publication relevait que pour ces patients plus âgés, une nuit passée sur un brancard aux urgences augmentait de près de 40 % le risque de « mortalité hospitalière ».

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Des fermetures de lits à l’engorgement des urgences, les maux sont nombreux. © Hans Lucas via AFP

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Le syndicaliste Stéphane Vielmas, pointe des « manques de personnel pour faire des examens complémentaires en radiologie ou en biologie », mais aussi un « manque de lits » dans des services où certaines de ces personnes âgées pourraient être hospitalisées, comme étant à l’origine de ces temps d’attente interminables.

Et le CHU de Brest n’est pas une exception. Les urgences d’« une cinquantaine d’hôpitaux » français « sont actuellement en tension » par manque de personnel, a affirmé mardi au journal local Ouest-France le ministre délégué à la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, en omettant de préciser combien avaient dû fermer totalement ou partiellement.

Ces situations relèvent d’un mouvement plus général qui a lieu à l’échelle nationale, avec une volonté des pouvoirs publics de réorganiser l’offre de soins hospitaliers vers plus « d’ambulatoire », mais aussi les pénuries de personnel, qui « ne permettent pas de maintenir les lits ». En 2022, près 6 700 fermetures de lits ont été enregistrées en France.

 


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