Salariés actifs et retraités, on ne touche pas aux 10% !

Dans une nouvelle provocation, le Président du Medef demande une hausse des impôts des salariés et des retraités en proposant de supprimer l’abattement fiscal de 10% dont chaque contribuable bénéficie. Il préfère taxer les français plutôt que les dividendes. Toujours la même rengaine qui, depuis des années, conduit notre pays au bord du gouffre.

Pour les salariés, cet abattement forfaitaire est calculé sur la base des revenus salariaux déclarés. Il a été instauré pour prendre en compte les dépenses les plus courantes (frais de déplacement, tenue vestimentaire…) liées à l’exercice de l’activité professionnelle salariée. A la différence d’autres professions, le salarié ne peut en effet déduire fiscalement à l’euro près, les frais qu’il engage pour exercer sa profession, ce qu’on appelle les frais professionnels sur justificatifs, d’où en contrepartie un abattement forfaitaire de 10%.

Par extension, l’abattement de 10% est également accordé aux retraités mais à la différence des actifs, cet abattement est plafonné. Le plafond est actuellement (en 2024) fixé à 4 321 euros maximum par an. Il reste à ce stade le même en 2025, faute d’indexation du barème fiscal.

Aujourd’hui, suite à cette proposition du Medef, circule le bruit d’une suppression de cet abattement pour les retraités. Ce serait un très mauvais signal envoyé par un gouvernement qui se dit attentif à la question sociale. D’une part, les retraités dans leur grande majorité ne perçoivent pas des retraites d’un montant mirobolant. De l’autre, il ne faut pas oublier que le retraité est un salarié qui n’exerce plus un emploi contraint mais qui peut avoir de multiples activités très utiles à toute la société. Supprimer l’abattement de 10% pour les retraités pourrait par ailleurs être la voie ouverte à une disparition pure et simple de cet abattement pour l’ensemble des salariés. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment un scoop tant cette idée tourne depuis un certain nombre d’années (1).

Enfin, au-delà de cette question de prise en compte des frais professionnels, comment ne pas souligner les avantages exorbitants dont bénéficient la plupart des revenus non salariaux, comme les revenus du capital ou de la fortune dont certains ne supportent tout simplement aucun prélèvement fiscal ou bénéficient comme avec le PFU (2) d’un taux d’imposition défiant toute concurrence. Supprimer l’abattement de 10% pour les retraités serait aggraver fortement une injustice fiscale, déjà beaucoup trop flagrante.

Tout comme nous avons rappelé au Premier ministre et au ministre de l’Économie nos propositions pour un budget socialement juste, qui préserve les plus fragiles et assure la justice sociale, nous nous opposons fermement à une telle mesure et mettrons tout en œuvre pour faire respecter un des droits les plus élémentaires conquis par les travailleurs.

  1. On se rappellera qu’un autre abattement de 20% celui-là, appliqué après la déduction des 10% n’apparaît plus explicitement dans le calcul de la base imposable à l’impôt sur le revenu depuis 1995. Il a été intégré au calcul de l’impôt dû de façon automatique, chemin qu’on a du mal à repérer lorsqu’on prend le temps de refaire le calcul de son impôt.
  2. PFU : Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) est un impôt qui s’applique aux revenus de l’épargne et du capital hors immobilier. Son objectif est d’alléger la fiscalité de l’épargne. Le taux global du PFU est de 30 %, incluant 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux. C’est un taux forfaitaire ne prenant pas en compte la tranche d’imposition ni le revenu fiscal de référence.

Parti communiste français, Le 13 janvier 2025.

 


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