Cuba et la liste ridicule des États soutenant le terrorisme

Retirer Cuba de la liste des États qui le parrainent est la bonne décision, mais elle aurait dû être prise il y a des années. Effectivement ce que dit ce citoyen américain est parfaitement exact. Cette décision de dernière minute exprime la lâcheté non seulement de Biden mais de ce qui prétend encore être la gauche américaine. Nous avons là l’explication de ce qui conduit un peuple, le peuple américain (mais peut-être aussi hélas les peuple de cette coalition impérialiste, hégémonique, dont les Français vers le fascisme… ( note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoiretsocite)

Daniel Larison
L’administration Biden est en train de bien faire en matière de politique étrangère :

Moins d’une semaine avant de quitter la Maison-Blanche, le président Joe Biden lève la désignation d’État parrain du terrorisme pour Cuba, près de quatre ans jour pour jour après que le président Donald Trump, dans l’un de ses derniers actes au pouvoir, ait remis La Havane sur la liste.

Retirer Cuba de la liste des États qui le parrainent est la bonne décision, mais elle aurait dû être prise il y a des années. La désignation de l’administration Trump était erronée sur le fond, et tout le monde a pu voir que cela avait été fait à la dernière minute pour contraindre la prochaine administration. Cette décision a réussi en grande partie parce que Biden et Blinken ne voulaient pas être attaqués pour leur « faiblesse », et ils ont donc maintenu en place des sanctions punitives qui nuisaient au peuple cubain par lâcheté politique.

Telle a été l’histoire de la politique étrangère de Biden sur de nombreuses questions. L’administration Biden n’a pas réussi à renverser les politiques et les décisions de Trump qu’elle savait être mauvaises, et elle a laissé en place des sanctions cruelles qu’elle aurait dû lever. Maintenant, ils font très tardivement ce qu’il faut sur Cuba, quelques jours seulement avant le retour de Trump.

Il est pratiquement garanti que Trump et Rubio rajouteront Cuba à la liste dès qu’ils le pourront. Rubio le promettra probablement lors de son audience de confirmation. Biden sera toujours attaqué par des faucons, y compris ceux de son propre parti, mais le peuple cubain n’en tirera aucun avantage tangible. Les partisans de la ligne dure de l’administration Trump mettront probablement un point d’honneur à augmenter les sanctions contre Cuba une fois qu’ils seront au pouvoir.

Cuba n’a pas sa place sur la liste des sponsors du terrorisme. La Corée du Nord non plus, d’ailleurs, mais cette désignation ne semble pas sans signification. Il serait plus exact de la considérer comme une liste officielle d’ennemis, et certains États y sont inclus simplement parce qu’ils sont des adversaires de longue date. Il y a plus d’un client et partenaire américain qui a mérité de figurer sur la liste au fil des ans, et nous savons que cela n’arrivera jamais.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement cubain n’a pas soutenu de groupes terroristes ou d’actes de terrorisme depuis très longtemps. L’annonce officielle de la Maison Blanche certifie que Cuba n’a rien fait de tout cela au cours des six derniers mois, mais la réalité est qu’ils n’ont pas fait ces choses depuis des décennies. Le retour de Cuba sur la liste a été un cadeau aux extrémistes bellicistes de Floride, puis pendant quatre ans, Biden a laissé cette mauvaise décision en place. À la fin de 2023, l’administration n’avait même pas entamé le processus d’examen de la désignation.

Les désignations de parrains du terrorisme ont toujours été politiques, mais au cours de la dernière décennie, les décisions ont été entièrement motivées par la rancune et/ou la soumission à des électeurs nationaux. L’ajout de la Corée du Nord à la liste en 2017 faisait partie de la campagne ratée de « pression maximale » de Trump. Il s’agissait de chercher tout ce qui pourrait être utilisé pour frapper la Corée du Nord avec plus de sanctions, et peu importe s’il y avait des preuves à l’appui de la désignation. Mettre Cuba sur la liste en 2021 alors que Trump et Pompeo se dirigeaient vers la sortie était un moyen de saboter toute amélioration possible des relations américano-cubaines.

Les États-Unis devraient se débarrasser de la liste des sponsors du terrorisme. L’ancien gouvernement syrien n’existe plus, la Corée du Nord et Cuba n’en font plus partie, et l’Iran est couvert par tant d’autres sanctions que la désignation supplémentaire est redondante. Le maintien de ces États sur cette liste n’a aucun sens, et cela nuit aux populations des pays ciblés.

Bien sûr, pour les partisans de ces désignations, infliger de la douleur au peuple est le but de l’exercice. Cela n’a rien à voir avec la promotion des intérêts des États-Unis ou la réduction de la menace des organisations terroristes. C’est une façon pour les États-Unis de matraquer les pays qu’ils n’aiment pas simplement parce qu’ils en ont le pouvoir.