La seule alternative anti-système sera le socialisme ! (Parti Communiste Argentine)

Mardi 21 Novembre 2023

Javier Milei est le nouveau président de l’Argentine. Pour la première fois, un candidat d’extrême droite arrive au pouvoir.

Norberto Galiotti, membre du Comité central du Parti Communiste d’Argentine, dans le journal Nuestra Propuesta explique les raisons de la défaite du péronisme et montre que la seule perspective pour battre la droite, l’extrême droite et le capitalisme est le socialisme.

Traduction Nicolas Maury

La seule alternative anti-système sera le socialisme !
« Ce qui va arriver est très difficile, mais nous, communistes, savons très bien à quoi nous sommes confrontés », déclare Norberto Champa Galiotti, membre du Comité central du Parti Communiste d’Argentine, après les résultats du second tour des élections présidentielles qui a vu la victoire du candidat d’extrême droite. Javier Milei.

« Milei fait partie de la droite, mais c’est sa pire expression, celle du fascisme », déclare-t-il, ajoutant que « maintenant, avec l’alliance qu’il a établie avec Macri, il est aussi le représentant du pouvoir mafieux dans le pays ».

« Milei a gagné parce que les gens ont voté, à juste titre, en pensant à leurs poches et à leurs problèmes quotidiens, avec le sentiment que lorsque vous allez au magasin, au supermarché ou pour faire le plein de carburant, vos revenus ne suffisent pas pour survivre. Le peuple a voté avec la table, le réfrigérateur et la poche vide que lui a laissé ce mauvais gouvernement péroniste, qui en plus lui offrait comme alternative électorale le ministre de l’Économie, ce ministre qui ne pouvait pas résoudre tous les problèmes économiques qui affectent le peuple argentin. On ne peut ignorer aujourd’hui, avec son salaire, le travailleur ne peut pas résoudre les questions fondamentales de la vie. Cette situation soutenue dans le temps génère les pires monstres ».

Ainsi s’est produite une situation paradoxale : « le peuple a voté pour un changement, mais pour le mauvais changement. Il est évident qu’il y a une lassitude dans le peuple à l’égard des politiques conciliantes du péronisme. Cependant, il faut le dire très clairement : il est impossible de résoudre les problèmes du capitalisme avec des mesures capitalistes ».

L’une des raisons qui expliquent le triomphe de la droite fasciste est que « parmi les options de changement, il n’a pas été possible d’avoir une alternative socialiste, ce qui implique réellement un changement du système, et non son approfondissement ». En raison de cette absence, le changement de système choisi est celui de « l’exacerbation de ses pires contradictions ». Aujourd’hui, « Milei arrive à mettre un terme aux réformes de l’État que Carlos Menem a entamé dans les années 1990 et qu’il n’a pas pu étendre ». En effet, « il s’agit de tout privatiser et de mettre le pays au service des multinationales ». À cet égard, il a affirmé que « le changement choisi par la société représente un saut dans le vide, mais pas dans l’inconnu, nous, communistes, savons bien ce qui s’en vient ».

L’une des données les plus inquiétantes, déclare le leader communiste, est que « depuis les primaires jusqu’au second tour, Milei a maintenu un plancher de sept millions de voix, auquel s’ajoutent les voix et des soutiens du macratisme, et qui consolide une base de consensus électoral pour l’extrême droite, une situation véritablement inédite pour l’histoire de notre pays. Désormais, au-delà des menaces explicites de répression, une forte résistance sera également manifestée par des secteurs de notre peuple ». Le scénario de lutte qui s’ouvre alors semble clair dans certains de ses éléments. D’un côté, « Milei a le soutien politique du Macrismo et l’accompagnement du parti militaire et répressif, des forces fédérales qui ont assassiné Santiago Maldonado et Rafael Nahuel ».

Face à ce pôle, « il faut articuler une alternative socialiste, avec une forte composante anti-impérialiste et latino-américaine, qui affronte les valeurs de liberté de marché et de domination de la propriété privée, qui sont les véritables fondements de la pauvreté et de l’exclusion dans le monde, le pays et dans la région ».

« La droite ne se battra pas avec les outils du capitalisme et face à ce diagnostic, les communistes ont l’obligation de débattre de la nécessité d’une alternative socialiste pour notre peuple, car si nous parlons d’être antisystème, la véritable option anti-système est le socialisme ».

« Il y a un espace pour le faire, et les faiblesses du trotskisme et du FIT dans cette campagne électorale, compte tenu de la gravité du scénario présenté, montre clairement qu’il y a une place pour la gauche révolutionnaire », explique-t-il. « Une politique de conciliation de classe pour affronter l’extrême droite est impuissante et constitue une mauvaise stratégie ».

« Il existe dans le peuple des conditions objectives pour regrouper les forces du champ populaire, autour d’un programme anticapitaliste et anti-impérialiste pour le socialisme, et contester la capacité de diffuser ces idées contre l’extrême droite politique du nouveau gouvernement et les expressions modérées de l’opposition conciliante. Enfin, face à ce scénario, il faut mettre sur la table que ce qui a le plus conditionné l’Argentine politiquement, économiquement et idéologiquement, c’était l’accord avec le Fonds monétaire international. L’accord avec le FMI n’a pas pu être négocié, son caractère frauduleux a dû être dénoncé et les responsables, principalement Mauricio Macri, traduits en justice. Aujourd’hui, une partie du programme de lutte doit se concentrer sur l’élargissement du rejet des politiques du FMI et de Macri » conclut le dirigeant communiste.

 


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