Toulouse : l’inquiétude des enseignants pour 2021 in DDM + Communiqué FSU

Une grande grève se profile pour le 26 janvier 2021.
Une grande grève se profile pour le 26 janvier 2021. Photo DDM archive Thierry Bordas

Le ministère de l’Education nationale créé 50 postes supplémentaires pour l’académie de Toulouse à la rentrée 2021 dans le secondaire. Une dotation « illusoire », selon le principal syndicat Snes-FSU qui estime qu’une partie des postes sont en réalité des heures supplémentaires.

Alors que les enseignants du second degré (collèges et lycées) jonglent entre cours à distance et présentiel, enseignement en demi-groupes, protocole sanitaire, ils savent d’ores et déjà que la rentrée 2021 ne sera pas « rose ». La question des classes surchargées est récurrente, au collège comme au lycée, où les jauges sont de plus en plus souvent à 36 élèves, voire 37 élèves par classe.

Le syndicat majoritaire Snes-FSU 31 monte au créneau après la publication de la dotation par académie du ministère de l’Education nationale. Sur un total en France de 2 269 postes créées à la rentrée 2021, l’académie de Toulouse en récupère 50, soit 11 de plus qu’en 2019. Cette dotation est à la hausse, alors que l’académie s’attend à accueillir 2 255 élèves supplémentaires en septembre prochain, ils sont plus de 250 000 actuellement répartis dans 504 établissements. L’essentiel de cette démographie galopante concerne l’agglomération toulousaine.

L’équivalent en heures supp…

Pour le secrétaire académique du Snes-FSU Pierre Priouret, cette dotation est « illusoire ». « Le ministère affiche une dotation positive de +25 postes, le ministère en retire en réalité 55. L’explication est simple : le retrait de 55 emplois produira le retrait de 55 personnels physiquement présents dans les établissements, qui seront remplacés par davantage d’heures supplémentaires à assurer par nos

collègues (équivalentes à 25 postes supplémentaires). Pour conserver les taux d’encadrement déjà dégradés de la rentrée 2020, il faudrait créer, pour notre académie, 105 postes. Pour retrouver les taux d’encadrement de la rentrée 2017, il faudrait en créer 617″.

Le Snes-FSU en fait un enjeu politique. « Pour nos collègues, ajoute Pierre Priouret, la charge de travail va s’accentuer encore et les classes se charger davantage, quand le nombre de classes de collègues à plus de 30 élèves a doublé de la rentrée 2018 à la rentrée 2020. Depuis deux ans, les classes de lycées sont systématiquement financées sur la base de 36 élèves au lieu de 35, comme c’était le cas auparavant. Le volume des heures supplémentaires a déjà atteint cette rentrée dans l’académie celui de la fin du quinquennat Sarkozy, avant que 54 000 postes ne doivent être réinjectés dans le système éducatif sous le quinquennat Hollande ».

Les conditions sanitaires sont également pour beaucoup dans les revendications, en cette période où le système scolaire connaît un ébranlement sans précédent. Pour Alain (son prénom a été changé), qui enseigne l’histoire-géographie en lycée technologique, « faire cours devant 35 élèves, ce n’est pas toujours simple mais avec le masque une bonne partie de la journée c’est parfois inhumain ». En 2019, le syndicat SE-Unsa avait sondé 700 enseignants qui assuraient, à 72 %, que réduire les effectifs en classe est synonyme d’améliorer les conditions de travail des élèves. C’est toujours le cas.

Gérald Camier
NDLR de MAC: Rendez vous le 26 Janvier

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Pour nos métiers, pour l’Éducation : Mobilisé·e·s le 26 janvier !

Avant-projet de loi 4D : attention danger !
Les mesures contenues dans l’avant-projet de loi 4D, présentées ex abrupto le 17 décembre dernier, menacent la cohérence de mise en œuvre de missions essentielles au service public d’éducation.

La FSU s’oppose tout particulièrement à la décentralisation des services de médecine scolaire de l’Éducation Nationale aux départements en les réunissant avec les moyens des PMI pour créer un service de la santé de l’enfant tout au long de sa minorité. Ce projet signerait l’abandon d’une politique de santé définie dans le cadre de l’Éducation nationale et signifierait pour les médecins, infirmier·ère·s scolaires et conseiller·ère·s de santé un transfert aux collectivités territoriales. La FSU s’y oppose avec détermination !

Les adjoint·e·s-gestionnaires des EPLE seraient quant à eux placés « sous une autorité fonctionnelle des collectivités territoriales », ce qui entraverait leur action par l’injonction paradoxale permanente qu’ils subiraient. En effet, l’intrusivité de certaines collectivités territoriales dans la vie des établissements, parfois au mépris des lois et règlements de l’Éducation, est déjà aujourd’hui un facteur de déstabilisation de leur bonne organisation et leur fonctionnement. La FSU s’oppose à cette mesure de déstabilisation des EPLE et de « décentralisation » de leur gestion.

Le ministre de l’Éducation nationale d’habitude si prompt à se répandre dans les médias reste étrangement silencieux quand il s’agit de défendre les personnels de l’Éducation nationale et de conforter leurs missions.

La FSU attend qu’il prenne rapidement position contre ces projets de mesures, pour défendre tout simplement le bon fonctionnement des établissements scolaires et les conditions de la réussite de tous les jeunes. Cela passe par le respect des missions et des conditions de travail ordinaires des personnels de tous les métiers qui font vivre service public : personnels administratifs et techniques, de santé, de direction et professeurs et assimilés.


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