Covid 19: Blanquer contesté sur sa gestion de la crise sanitaire in Caf. Péda.

Alors que l’épidémie de Covid 19 explose généralement en France et particulièrement dans les établissements scolaires, la gestion de la crise sanitaire par l’Education nationale est vivement critiquée. JM Blanquer maintient ses propos : « il y a moins de contamination dans les établissements scolaires que dans la population en général ».

Doublement des élèves malades

Mauvais chiffres pour l’Education nationale qui affiche un doublement du nombre des élèves contaminés lors de la semaine du 19 mars avec 15484 élèves contre 9221 la semaine précédente et 1809 personnels contre 1106. Encore ces nombres sont-ils nettement sous-évalués. Le ministère de la santé donne 8307 jeunes de 0 à 19 ans contaminés pour la seule journée du 15 mars.

Des données déjà très inquiétantes

 Le 19 mars, sur BFM, JM Blanquer n’avait pas su quoi répondre à JJ Bourdin qui lui faisait remarquer qu’avec 0.5% de tests positifs l’Education nationale est nettement au dessus du taux d’incidence dans la population y compris dans les régions les plus touchées. En fait selon le ministère de la santé, le taux d’incidence moyen en France est de 64. Celui des 0-9 ans est à 30 et à 72 pour les 10-19 ans.

« Il y a moins de contamination que dans le population générale » a maintenu JM BLanquer sur LCI le 21 mars. Selon le ministre le nombre de personnes positives est 2 à 4 fois inférieur à celui de la population générale. Selon le ministère de la Santé le taux de positivité est de 8.7 en FRance et de 8.8 pour les 10-19 ans.

Surtout le taux d’incidence des jeunes d’âge scolaire connait une croissance rapide et explose dans les régions les 16 départements par exemple en IDF où il dépasse le niveau de novembre.

Déni ministériel

Une situation qu’un membre du Conseil scientifique Covid 19, Arnaud Fontanet, a souligné dans le JDD. Selon lui , « l’école est le talon d’Achille assumé du dispositif actuel » (de reconfinement). Il trouve que « la question se pose » pour la fermeture des établissements et rappelle que le risque était déjà plus élevé pour une famille ayant un collégie ou un lycéen avant même que le variant anglais fasse son apparition.

Une autre critique vient du préfet du Jura qui, dans une déclaration au Progrès le 19 mars, souligne que « les jeunes et les mineurs sont au coeur de la chaine de contamination. Ils se contaminent entre eux puis auprès des parents et des grands parents », alors que JM Blanquer continue à présenter les choses en ordre inverse. Des propos similaires sont repris par le 1er ministre belge qui dit que « les contaminations se sont principalement à deux endroits : les écoles et le lieu de travail ». Il a convoqué les ministres de l’enseignement pour qu’ils proposent des mesures pour la réouverture des écoles.

La politique de tests n’échappe pas aussi à la critique. Sur BFM JM Blanquer a déclaré 300 000 tests salivaires proposés la semaine dernière dont 250 000 réalisés. Géraldine Woessner, une journaliste du Point, est allée vérifier auprès de l’Assurance maladie : seulement 72 000 tests ont été réellement effectués durant cette semaine. Cela fait très peu pour 12 millions d’élèves et même seulement 6.5 millions si on ne veut considérer que les enfants du primaire.

« On a fait une montée en puissance des tests salivaires qui n’a pas d’exemple dans les pays européens » continue à dire JM BLanquer. Pourtant l’Autriche par exemple teste son million d’élèves deux fois par semaine. Mais il est vrai que ce ne sont pas des tests salivaires…

La vaccination des enseignants repoussée à l’été

Devant une situation aussi dangereuse, sans campagne générale de tests, sans demi groupes au collège et à l’école, les syndicats français demandent la vaccination des enseignants. « La décision de confiner tout en maintenant les écoles et établissements scolaires ouverts doit engager le gouvernement à reconsidérer sa décision de non priorisation de l’accès à la vaccination pour l’ensemble de ses personnels », écrit le Se Unsa. Le Snes Fsu demande « un calendrier de vaccination » pour les enseignants. Pour le Snuipp Fsu, « de toute urgence tous les personnels doivent pouvoir être vaccinés et ce le plus rapidement possible afin de ne pas mettre en péril la continuité du service public d’éducation ».

JM Blanquer a répondu le 21 mars. « quand on arrivera vers avril, mai , juin, il est possible que l’on puisse cibler les professeurs ».

Les faits vont rapidement dire ce que valent les propos ministériels et la décision de confiner les 16 départements tout en maintenant les structures scolaires ouvertes et sans réel aménagement. Dans un mois au plus tard, les paroles et les décisions du ministre seront lues au regard de l’évolution de la pandémie, des malades longs et des morts.

François Jarraud

Déclaration d’A Fontanet

Et de J de Croo

 


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