Saint-Valentin : un sexisme ordinaire ?

Relations sexuelles sociétalement programmées : la Saint-Valentin c’est 20 % de signalements supplémentaires pour violences, d’après une étude menée par l’université de Calgary ; sans parler des kilomètres d’avion que vont faire vos fleurs rouges pour atterrir en France. Derrière cette fête devenue essentiellement un événement commercial : sexisme et bilan carbone !

Pour sensibiliser à la question du consentement, l’association française En avant toutes avait mis en place des ateliers en ligne, invitant les 15-30 ans à s’interroger sur cette notion. Parmi les situations relatées, celle d’un homme qui « ne comprend pas  » pourquoi sa compagne refuse d’avoir des relations sexuelles avec lui, le jour de la Saint-Valentin. Selon Maïra Martin, directrice d’une association contre les violences faites aux femmes au Canada, un homme violent peut décider d’utiliser une date comme celle du 14 février, pour justifier de son comportement.

La Saint-Valentin donne l’occasion à des hommes violents de présenter la sexualité comme un dû. Comme le chantait Orelsan : «  Je t’aime : suce ma bite pour la Saint-Valentin  ». Aussi n’est-il pas inutile de savoir qu’à l’origine de la Saint-Valentin se trouve une fête romaine au cours de laquelle les hommes, après avoir sacrifié un bouc, fouettaient les femmes sur le ventre, afin de les rendre fertiles. L’Église catholique avait ensuite tenté de concurrencer cette fête païenne, en instaurant la Fête de la purification de la Vierge. Le corps des femmes, toujours.

Arrivé jusqu’à nos jours, le principe de fête des « amoureux » demeure une tradition sexiste fondée sur un rapport asymétrique entre les femmes et les hommes.

En Catalogne, elle s’intitule « Sant Jordi » et consiste à offrir des livres aux hommes, tandis que les femmes reçoivent des roses… En France, selon un sondage TNS-Sofres commandé par Meetic, 76 % des individus estiment « normal  » qu’un homme paie au restaurant. On voit d’ailleurs souvent sur les réseaux sociaux des photographies reflétant le sexisme ordinaire autour de la Saint-Valentin : rares sont les hommes se félicitant d’avoir reçu des ballons-cœurs gonflés à l’hélium avec des pétales de rose.

Parlons-en enfin, des roses : elles viennent essentiellement de l’étranger, dont le Kenya, où leur production provoque l’assèchement du lac Naivasha, empêchant les populations locales de pouvoir abreuver leurs troupeaux. Les fleurs sont exportées par avion vers la France, dégageant plusieurs milliers de tonnes de CO2.

La fête des « amoureux » est donc un catalyseur de sexisme ordinaire, de pollution et de violences. Bonne Saint-Valentin !


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