Ces dernières années, le gouvernement a largement favorisé le regroupement de cliniques privées à but lucratif par le biais d’autorisations d’activités octroyées par les agences régionales de santé (ARS) et de généreuses subventions. Ainsi, dans la plupart des grandes villes, ont été construits de grands établissements de plusieurs centaines de lits venant concurrencer les hôpitaux publics, notamment les CHU, en se concentrant sur les activités les plus rentables, comme la chirurgie ambulatoire et la radiologie. Des exemples ? La clinique Rhéna, à Strasbourg, les cliniques du Confluent et Santé Atlantique, à Nantes, la clinique Bezannes, à Reims, ou encore le Médipôle, à Lyon, regroupant près de 800 lits.
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L’exemple le plus emblématique de cette politique coordonnée et planifiée de renforcement du secteur privé lucratif est l’ouverture prochaine d’un nouvel établissement de 400 lits à Neuilly-sur-Seine avec, entre autres, 25 salles d’opération, 2 scanners et 2 IRM. Tout a été organisé, depuis l’achat du bâtiment, qui hébergeait le siège du groupe Thales, l’octroi rapide du permis de construire par la municipalité, jusqu’à l’autorisation par l’ARS du regroupement sur un même site des trois cliniques de la ville.
Mais, au-delà des murs, ce qui compte dans ces établissements, ce sont les personnels, notamment les médecins. Là, il suffit aux patrons de ces cliniques de venir faire leur marché dans les hôpitaux publics, où les médecins ne peuvent plus travailler correctement, faute de moyens humains et financiers. Dans le cas présent, un débauchage des chirurgiens les plus compétents de l’hôpital Beaujon, situé à proximité à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est en cours. Sa fermeture est prévue dans peu de temps, dans le cadre de la construction de l’hôpital Nord, qui prévoit la suppression de plus de 300 lits. On voit bien ici la perversité de nos gouvernants. Ils laissent vieillir les bâtiments des hôpitaux publics en limitant les investissements, les déclarent ensuite vétustes et promettent la construction d’un nouvel établissement, avec moins de capacités et des délais de construction qui atteignent souvent près de dix ans. Ils bouchent ainsi l’avenir des personnels, qui, n’ayant aucun espoir d’amélioration de leur exercice, quittent le navire.
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Pour les patients, les conséquences seront catastrophiques car, dans tous ces établissements privés, règnent les dépassements d’honoraires et leur corollaire : la sélection des patients selon leurs revenus. Pour les médecins, si, à court terme, ils peuvent voir leurs conditions de travail s’améliorer et leurs rémunérations augmenter, il faut les prévenir que l’objectif de ces établissements, au final, sera de les mettre sous pression pour générer le maximum de bénéfices. Il est donc urgent de changer de politique et de reconstruire un grand service public hospitalier.
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