Malgré l’opposition de pays comme la France ou la Pologne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé avoir « conclu les négociations » à propos d’un traité de libre-échange avec le Mercosur. Un choix qui risque « d’ouvrir une crise politique majeure au sein de l’Union européenne », estime le Collectif Stop CETA-Mercosur, et qui « traduit le mépris des tenants du libéralisme débridé pour les valeurs démocratiques », pour le groupe GDR.
Malgré les désaccords – notamment celui de la France -, les mouvements sociaux qui se sont multipliés et les alertes des militants qui luttent contre le dérèglement climatique, Ursula von der Leyen persiste. La présidente de la Commission européenne a annoncé, ce vendredi 6 décembre, avoir « conclu les négociations » pour l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Paraguay, Uruguay, Brésil, Argentine et Bolivie).
Recruté comme directeur de la stratégie du groupe, Alban du Rostu peine à convaincre en interne qu’il a coupé les ponts avec le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, à l’origine du plan Périclès révélé par l’Humanité. Les journalistes mobilisés continuent de réclamer son départ avant même son arrivée effective, ce lundi 2 décembre.
Ce texte adressé au président de la République est signé par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, André Chassaigne, député, président du groupe GDR, Cécile Cukierman, sénatrice, présidente du groupe CRCE.K. Contrairement à certaines réactions qui le cœur en écharpe et affilié depuis des années au soutien à Mélenchon et à toutes les social-démocraties en feignant la radicalité, je n’y vois que prudence et bon sens. Et surtout, dans sa rédaction actuelle, elle laisse au conseil national, éclairé par les débats de la conférence nationale mais demeurant le seul juge, la possibilité de trancher, ce qui n’est pas le cas des autres forces politiques qui ont choisi sans consultation des mesures aussi graves qu’exiger la démission du président ou leur participation à des gouvernements.
1) Que le PCF ne considère pas comme l’exploit du siècle le vote de la motion de censure mais s’y soit résigné parce que c’était le seul moyen de bloquer cette perte de revenus pour les retraités, les citoyens, les communes, perte de subventions pour les associations, perte de fonds pour nos hôpitaux, l’éducation, manque de moyens pour la justice, la sécurité et la transition écologique est juste. C’est exactement à cause de cela que 54% des Français l’approuve sans partager l’extase du groupe LFI. D’ailleurs le RN qui tente par tous les moyens d’être ce que les communistes ont été pour le peuple français, une voix de bon sens, proche du peuple, parlant d’une seule voix, sans divisions inutiles et querelles perpétuelles, ont joué dans le registre modeste.
2) Car comme dit également le texte nul ne peut se satisfaire de l’instabilité actuelle. Il y a des décisions à prendre, des urgences, par exemple la multiplication des fermetures d’entreprises, le désarroi de nos paysans, les guerres… la baisse de notre niveau d’éducation, la guerre donc personne ne peut accepter de ne pas tout faire pour que les problèmes soient réglés. La mesure préconisée par Fabien Roussel de “nationalisation” temporaire ou définitive, l’interdiction des licenciements boursiers, doit être comme les six mesures du conseil national au centre de la conférence nationale.
3) Il y a un problème démocratique dans le fonctionnement de nos institutions, cette crise le prouve. A ce propos on peut considérer qu’une telle lettre devrait soulever lors de la conférence du parti une exigence concernant la Constitution, la Ve République n’est pas plus que l’Europe actuelle en situation de fournir un cadre démocratique juste et efficace, pour le moment il va falloir procéder d’une manière inusitée en tenant compte du poids réel de la gauche dans la représentation nationale. La rédaction du texte ne va pas au-delà du mandat du Conseil national et c’est une bonne chose.(1)
4) Avec beaucoup de réalisme et de lucidité, cette lettre collective ne se lance pas dans l’idée d’une participation à un gouvernement macrocompatible comme ont cru devoir le faire les socialistes. Ni dans une exigence de démission du président de la République et il faut être aussi hors sol que certains “radicaux” pour ne pas voir qu’une telle revendication est celle qui conduit le plus directement vers le rassemblement national. C’est un choix qui ne semble pas étranger à Macron et ceux dont il est le fondé de pouvoir, il est inutile d’aller au-devant de leur tactique. Il faudrait au contraire passer le temps qui nous sépare de cette échéance à faire la preuve de l’efficacité des communistes, de la gauche, des syndicats sur les problèmes concrets et arrêter ce cirque et sa confusion.
5) En l’état et en attendant la discussion collective cette lettre est ce qui est le plus en conformité avec ce qu’ont décidé les instances du parti et qui parait également le plus proche des inquiétudes populaires. Elle a en outre l’immense mérite d’être en conformité avec les exigences de toute la gauche et de ne pas intervenir en quoi que ce soit comme un facteur de division.
Danielle Bleitrach
PS je signale si certaines âmes sensibles avaient de la peine pour Barnier que comme les ministres présidents qui en général ont connu un job moins éphémère il part avec quelques consolations :
44 730€ d’indemnité de départ 1 voiture/chauffeur à vie
150 000€ par an pour ses frais
(1) A partir du moment où on est républicain et le socialisme à la française est républicain, il y a une constitution et un état de droit. On doit dénoncer la Constitution de la Ve comme l’ont toujours fait les communistes mais aussi en tant qu’élus du peuple la respecter et il faut apprécier l’attitude des communistes par rapport au dilemme constitutionnel, ce qui donne tout son prix alors la “distance” de cette lettre avec d’autres choix.
Quand on critique la Constitution il faut le faire en connaissant sa logique de fonctionnement. Mais aussi en quoi actuellement elle révèle dans ses blocages un processus plus fondamental. Actuellement tant dans les constitutions que dans l’évolution de leur fonctionnement, il y a des blocages qui montrent en quoi ces institutions parce qu’elles sont faites pour maintenir les pouvoirs en place tendent vers le fascisme pour empêcher le socialisme.
En ce qui concerne la Constitution française, tous les commentateurs ont pris acte du fait que la Constitution française de la Ve, conçue comme la plus monarchique par De Gaulle avait abouti à un retour au parlementarisme après la dissolution… ce qui reste théoriquement dans l’ordre d’un simple changement insitutionnel.
Face à ce qui s’est passé à la suite de la dissolution et en prenant au pied de la lettre la dite Constitution, il faut partir du fait que le président de la Ve République a un rapport direct avec le peuple souverain, il nomme le premier ministre mais ce sont les citoyens qui ont fait le choix. Quand le président à une majorité, pas de problème, mais les Cohabitations montrent que le président n’est pas maître du choix, il doit nommer le chef de la majorité issue des urnes. D’ailleurs quand Jospin propose de passer du septennat au quinquennat, des législatives dans la foulée de l’élection présidentielle c’est parce que, vu les manipulations mitterrandiennes face à l’inconfort des cohabitations où effectivement le président avait du nommer le choix de l’électeur et pas le sien, en particulier son invention de l’extrême-droite comme rabatteur, il s’agissait de continuer pour Jospin de s’assurer la majorité et le confort de nommer.
Oui mais voilà au plus fort de la contestation du pouvoir, le répulsif RN est devenu choix… C’est là que vient à Macron à l’idée folle de dissoudre alors que lors des européennes le choix du peuple s’est porté sur le RN et il n’a plus de majorité. Dissoudre est soit une folie qui lui assure temporairement une majorité républicaine tous contre le RN soit il a choisi de voir lui succéder l’extrême-droite, lui ou ses bailleurs. Ce qui arrive n’est après la dissolution n’est pas la cohabitation à cause du front républicain, l’opération mitterrandienne qui cette fois mène au chaos avec le poids des insoumis qui ne rêvent que présidentielle avec leur chef ou un de ses suppots. Et donc on en revient au parlementarisme tel qu’il fonctionne dans d’autres pays d’Europe, l’Allemagne par exemple. Le groupe arrivé en premier est celui dans lequel le président (qui depuis la dissolution et même avant a perdu son influence y compris sur son propre groupe) doit accepter le choix. En l’occurrence c’était tant qu’ils demeuraient unis le NFP. Mais demeurer unis sous la férule de Mélenchon s’avérait déjà difficile mais avec l’obsession présidentielle de Mélenchon cela devenait impossible.( Olivier Faure vient d’ailleurs de porter un coup de grâce à ce regroupement électoral en allant seul voir Macron, il joue entre son congrès et les municipales mais il risque de perdre les deux ce sera la dernière œuvre de Mélenchon qui perd là définitivement d’ailleurs toute possibilité d’être président).
Donc si les institutions de la Ve avaient viré au parlementarisme sans trop de heurt, le président aurait dû faire appel au groupe NFP et lui laisser faire la preuve qu’il savait jouer le jeu des majorités suivant les propositions. Et si cela s’avérait impossible pour diverses raisons dont dans ce cas la fièvre de la LFI à jouer le tout ou rien en espérant la fin et bis repetita la démission du président, en fait dans ce cas le président consulte sa deuxième force le Rassemblement national et à son tour de négocier la pratique gouvernementale. Bref quand Macron se plaint que ces gens là n’ont pas joué le jeu qui lui permettait d’avoir les mains libres pour s’assurer dieu sait quoi, peut-être le rêve d’une présidence européenne?
Notez bien que toute l’agitation retombe toujours sur le dit RN, qu’il s’agisse de la division du groupe NFP ou de son échec par refus de transiger, on retombe toujours sur la nécessité de faire appel à eux. Et comme l’obsession présidentiable de Mélenchon va dans le même sens on voit à quel point cette Constitution telle qu’elle a été conçue puis pratiquée ne peut mener qu’à l’extrême-droite qui est devenu le visage du souverainisme et face à la disparition de l’alternative socialiste la seule manière pour les peuples de croire exprimer patriotisme et même lutte des classes.
Un certain nombre de camarades, comme dans le texte de Robert Martin reproduit ci-dessous, l’ont perçu : Le discours de Fabien Roussel prononcé le 26 novembre 2024 à Fontaine en Isère ferait date avec ce retour aux fondamentaux de l’analyse marxiste. Nous sommes totalement d’accord mais tout autant que l’on comprend que ce retour à Marx est tout sauf un gadget intellectuel, il est au cœur de l’utilité d’un parti communiste et c’est parce qu’il en revient à ce fondamental qu’il est facteur d’unité dans le parti, dans la gauche, dans notre pays et au niveau international, d’une unité d’action et c’est là que tout reste à faire. (note de Danielle Bleitrach pour Histoireetsociete)
Le Secrétaire National du Parti Communiste aura su rappeler ce que sont les bases du matérialisme historique et pourquoi la lutte des classes est une conception très actuelle dans une période où les représentants du capital s’opposent fortement, voire violemment à la classe ouvrière au travers du tsunami que représentent tous les plans de licenciements actuels ou annoncés. En reprenant avec force détails l’analyse du capitalisme comme étant un système dont la finalité est l’accumulation du capital par le biais des profits (ou plus-values) Fabien Roussel a positionné le Parti Communiste Français dans une trajectoire d’avenir devant aboutir inéluctablement à une nouvelle forme de société, le communisme. En rappelant l’impasse économique et sociale dans laquelle nous nous trouvons, il a démontré le besoin de réindustrialisation qui s’impose à notre société aujourd’hui pour sauver l’emploi, préserver les savoir-faire et augmenter les salaires. L’ancien député sera resté au cours de toute la journée et en permanence dans son rôle de Responsable communiste en n’hésitant pas à demander des nationalisations comme celle de Vencorex qui devrait s’imposer rapidement et la mise en place d’une économie administrée comme possible alternative au libéralisme débridé. Ce discours théorique et pratique sur des bases marxistes aura fait circuler un air vivifiant bien au-delà des limites de l’Isère et loin, très loin des gesticulations populistes ou pas de la social-démocratie.
Pourquoi tant de haine contre les fonctionnaires ? Le livre est publié dans un contexte d’attaque générale, généralisée et organisée contre le service public. « Le débat lancé par le consultant-ministre Kasbarian sur les arrêts maladie est indigne et très éloigné des réalités de la fonction publique que nous décrivons dans le livre, avec force statistiques et enquêtes de sciences sociales » déclare Julie Gervais, une des auteur.es avec Claire Lemercier et Willy Pelletier de l’ouvrage La haine des fonctionnaires publié aux éditions Amsterdam. Le livre interroge les lieux communs sur les fonctionnaires et revient – en les démontant- sur une série d’idées reçues anti-fonctionnaires. Julie Gervais répond aux questions du Café pédagogique sur cette « haine » des fonctionnaires dans un contexte où « les fonctionnaires, soumis désormais à des principes de rentabilité, peinent à servir leurs missions d’intérêt général », comme l’écrivent les auteurs. Dans le livre, dit Julie Gervais, politiste : « Nous n’atténuons pas non plus la violence des réformes qui impulsent un véritable massacre à la « modernisation », en dépeçant les services publics, en poussant les agents à bout et en privant d’accès aux services nombre d’habitant-es dans les régions rurales pauvres, les DOM-TOM ou les quartiers populaires ».
Cette contribution de Fabienne Lefebvre nous permet de noter en quoi les préoccupations de ce blog rejoignent ce qui devient l’enjeu de cette conférence du PCF. C’est une étape de la préparation du prochain congrès qui en dit à la fois les limites dans la représentation démocratique comme dans le niveau des préoccupations mais insiste sur l’urgence, le refus du temps perdu. Il y a comme le dit le texte de la pétition que nous avons publiée ici et qui a déjà près de 300 signatures dont celle de Fabienne et d’autres responsables du parti comme elle en prise directe avec les problèmes des villes populaires et des fermetures d’entreprises, les difficultés des services publics et des mairies. Ce ne sont plus seulement les intellectuels qui en appellent à la théorie marxiste, à la géopolitique, mais bien ceux qui sont confrontés à la férocité de l’impérialisme dans toutes ses conséquences dans tous les “territoires”, tout doit être concret, de la nocivité des choix européens à ce qu’exigent de moyens les écoles, le logement social, etc.. La nouveauté est que plus vous êtes les mains dans le cambouis, plus vous exigez un effort de réflexion, de l’internationalisme. Sans négliger l’importance d’avoir des élus plus vous avez besoin d’avoir un parti qui retrouve son autonomie pratique, celle d’un Fabien Roussel dont on se réjouit de ne plus le voir dans les empoignades du parlement mais bien avec le casque d’Arcelor Mittal ou en ce moment du côté de Grenoble multipliant les rencontres de ce type, dénonçant la fermeture d’une grande surface où les employés qui sont à dix ans de la retraite sont jetés, son discours sur la paix en retrouve la vigueur nécessaire. Et là j’en reviens au texte de Fabienne : ce n’est pas un hasard si c’est dans le contexte des guerres que toujours l’internationalisme a été une exigence du vrai patriotisme, une manière de conférer à la souveraineté, aux moyens de son exercice un retour à l’essentiel. Le texte de Fabienne Lefebvre que nous publions avec joie tant il témoigne de l’évolution du PCF ne commence pas par hasard en citant Cuba, la nécessité du socialisme et en réclamant de se tourner vers les BRICS là où sont créées d’autres conditions de la bataille pour le socialisme que nul ne mènera à notre place, et qui sera donc le socialisme à la française se nourrissant de toutes les expériences et luttes de nos traditions et s’ouvrant à celles des autres peuples. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Depuis le 38e Congrès, notre Parti a fait le choix d’une réorientation majeure avec pour objectif de retrouver une visibilité et une autonomie vis à vis des autres forces de gauche, lui permettant de mettre en avant ses propositions sur la base d’un contenu de classe. Il a également fait le choix de remettre les cellules et notamment les cellules d’entreprises au cœur de son organisation, afin d’être au plus proche de la vie de la cité et des lieux de production, mais dans quel but, pour quelle rupture et pour quel projet ? Continuer la lecture de Comme l’affirment nos camarades cubains : « Il n’y a pas d’autres options que le socialisme ! » par Fabienne Lefebvre
Le dirigeant du PCF avait été candidat à l’élection présidentielle de 1988. Ancien directeur de l’hebdomadaire la Terre et député de l’Allier de 1978 à 2002, il était resté un défenseur déterminé des intérêts du monde du travail et de la création.
André Lajoinie s’est éteint ce 26 novembre 2024 à l’âge de 94 ans, Le Parti communiste français perd un de ses dirigeants historiques, qui fut par ailleurs candidat à la présidentielle de 1988. Conjuguant les grandes traditions du communisme rural avec celui des usines et des villes populaires, André Lajoinie a été un militant et un dirigeant communiste singulier. Autodidacte, il n’a cessé, tout au long de sa vie, de mêler curiosité pour les innovations, les sciences et la littérature. Il avait le goût des autres et de la chaleur humaine, sans jamais se départir de la nécessaire fermeté à même de défendre les intérêts du monde du travail et de la création.
Membre du Comité central du PCF dès 1976, puis du bureau politique en 1979, il a rejoint le secrétariat en 1982. Si les Français se souviennent essentiellement du candidat à l’élection présidentielle, André Lajoinie a aussi eu un long parcours d’élu. Il fut député de la troisième circonscription de l’Allier de 1978 à 2002, conseiller régional d’Auvergne de 1978 à 1988, puis de 1992 à 1998. En tant que parlementaire, il présida le groupe communiste à l’Assemblée nationale durant douze années, de 1981 à 1993. Outre ses fonctions électives et ses responsabilités au sein du PCF, André Lajoinie a dirigé l’hebdomadaire la Terre, et la revue Économie & Politique.
En 1946, il adhère aux Jeunesses communistes, puis au PCF en 1948
Né le 26 décembre 1929 à Chasteaux dans le département de La Corrèze, il restera attaché à ce territoire comme aux terres de l’Allier, tout en résidant une bonne partie de la semaine à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Son père agriculteur, radical-socialiste avant de devenir communiste, l’initie tôt à la chose publique. Mais, c’est l’inscription « Munich, c’est la guerre » sur un mur du village en 1939, qui le conduit à s’intéresser davantage à la politique et aux affaires du monde. Sa famille ravitaille les maquisards au cœur de cette terre de résistance.
En 1946, il adhère aux Jeunesses communistes, puis au PCF en 1948, à l’âge de 19 ans. Il vit comme une injustice l’impossibilité pour ses parents de lui payer des études au-delà du certificat. En 1954, il quitte l’exploitation familiale agricole pour devenir l’un des responsables de la fédération corrézienne. En juillet 1958, lors d’une manifestation contre les partisans de l’Algérie française à Brive, il est grièvement blessé par les forces de police et doit subir une trépanation. Soigné dans un premier temps à Tulle, puis à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, il lui faudra de nombreux mois pour se rétablir.
C’est à partir des années soixante que son engagement communiste le rapproche de la direction nationale du PCF. En 1963, il est appelé à travailler aux côtés de Waldeck Rochet, à la section agricole du Comité central. Il collabore alors à l’hebdomadaire la Terre, dont il deviendra le directeur en 1977 jusqu’en 1996. En 1986, il écrira le livre le Défi agricole et alimentaire.
Il succède à Pierre Villon comme député de l’Allier
En 1972, lors du 20e congrès du PCF, il intègre le Comité central, puis préside la commission agricole de cette instance jusqu’en 1996. Lors du 22e congrès, moment de la modernisation du Parti communiste en 1976, il devient membre du bureau politique, puis du secrétariat de son parti jusqu’au congrès de Martigues en mars 2000.
Dirigeant national du PCF, il n’en demeure pas moins un élu attaché à son département et à sa région. Le 19 mars 1978, il devient député de l’Allier et succède au grand résistant, ancien président du Front national de lutte pour la libération de La France et rédacteur du programme du Conseil national de la Résistance, Pierre Villon. André Lajoinie est élu par ses pairs président du groupe communiste à l’Assemblée nationale en février 1981 et le restera jusqu’au printemps 1993. Il fut également conseiller régional de la région Auvergne entre 1982 jusqu’en 1986, puis de 1992 à 1998. En 1997, alors que les forces de gauche sont majoritaires au Palais-Bourbon, il est président de l’importante commission de la Production et des échanges à l’Assemblée nationale.
André Lajoinie jouit d’une popularité et d’un profond respect au sein de sa formation et de la société française. C’est ce qui conduit la conférence nationale du PCF, qui se tient les 12 et 13 juin 1987, à le désigner candidat à l’élection présidentielle d’avril 1988. Durant plus d’un an, il mène campagne tambour battant. Son affiche est une reprise d’une interpellation lancée en juillet 1987 lors de la fête départementale du Gard : « Pas question de se laisser faire ! » Il appelait ainsi les travailleurs et le peuple à ne pas baisser les yeux et à relever la tête.
Les meetings placés sous le triptyque « Justice, liberté, paix » sont impressionnants. La campagne électorale est tendue et difficile ; François Mitterrand, président sortant, brigue un second mandant. La « grande presse » le malmène. Pire, Pierre Juquin, porte-parole du Parti communiste, s’autodéclare également candidat. Dans l’infernale mécanique des institutions de la Ve République, il obtiendra 6,78 % des voix, marquant un nouveau recul électoral du PCF, après les 16 % réalisés sept ans plus tôt par Georges Marchais.
« 40 milliards de francs pour l’école, pas pour l’armement »
André Lajoinie aura mené de multiples combats, souvent avec succès, en faveur du bien-être des habitants de sa circonscription de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier), dont il était à l’écoute. Chaque dialogue avec les élus et les électeurs de son département, chacune de ses nombreuses lectures nourrissait les réflexions qu’il partageait dans les instances du Parti communiste. Il s’en servait pour ajuster des arguments, des prises de position et s’en faisait le relais dans les assemblées régionales et nationales, auprès du gouvernement et des institutions. La grande campagne intitulée « 40 milliards de francs pour l’école, pas pour l’armement », qu’il anima, trouva son aboutissement à l’époque où Lionel Jospin était ministre de l’Éducation nationale. De même, il fit adopter une loi anti-licenciements en 1992, que la droite s’est efforcée de détruire.
Négociant pied à pied chaque budget du pays avec les gouvernements, il obtint nombre de mesures positives comme l’augmentation de la prime de rentrée scolaire, des améliorations des petites retraites paysannes, le début des installations de voitures électriques dans des collectivités locales, des améliorations en faveur du logement social. Il prit aussi une part très active dans l’adoption de la loi Gayssot contre le racisme et l’antisémitisme, ainsi que dans les multiples initiatives de son parti pour la libération de Nelson Mandela et la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Il fut en première ligne des combats contre les réformes successives de la Politique agricole commune, ou encore pour l’obtention du référendum sur le traité de Maastricht, après que son groupe parlementaire eut été le seul à voter contre l’acte unique européen, quelques années auparavant. Il fut par ailleurs le premier responsable politique à affronter Jean-Marie Le Pen à la télévision, le 21 septembre 1987.
André Lajoinie était un homme exigeant, appliqué et consciencieux dans son travail et la maîtrise de ses dossiers, refusant toute forme de compromission. Il a mis sa vie au service des autres, au service des travailleurs et de la France.
À son épouse, à son fils Laurent, qui fut journaliste de notre rédaction, à sa famille, à ses camarades, ainsi qu’à ses proches, l’Humanité présente ses plus sincères condoléances.
« C’est une question démocratique fondamentale : voulons-nous une école publique forte et équitable, ou un système à deux vitesses où régneront la religion et l’argent ? » déclare Martin Raffet au sujet du financement public des établissements privés sous contrat. Martin Raffet est président de la FCPE Paris, il a saisi la Cour des comptes dans le cadre de la 3e campagne de participation citoyenne, « la transparence n’est pas une faveur, c’est une exigence démocratique » explique-t-il dans cet entretien au Café pédagogique. Continuer la lecture de « L’argent public doit servir l’intérêt général, pas nourrir une école à deux vitesses »
Les 3 200 milliards d’euros de créances de l’État français servent aujourd’hui aux gouvernants pour réduire drastiquement la dépense publique et attaquer notre modèle social. Une vieille recette largement éculée mais toujours appliquée.
À l’occasion des Journées d’Automne du Parti Communiste Français du Tarn-et-Garonne, le sénateur de Paris Ian Brossat, s’est rendu à Montech, pour une rencontre-débat. Il a accepté de répondre aux questions de L’Opinion Indépendante.
Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 a été présenté en Conseil des ministres le 10 octobre dernier, à l’issue d’une procédure budgétaire marquée par un contexte inédit. Quelle a été votre réaction ?
Ian Brossat : C’est un budget catastrophique pour les familles modestes et pour les classes moyennes. En réalité, l’entourloupe, que nous avions vu venir, se fait jour de manière de plus en plus nette.
Pendant sept ans, Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux au profit des plus riches et aujourd’hui, pour faire face au déficit qu’il a lui-même creusé, le gouvernement demande aux travailleurs de payer la facture.