Montauban le 31 mars
Comme tous les ans, revient avec le printemps, la fin de la trêve hivernale qui s’oppose aux expulsions et aux coupures d’énergie. Dès ce 1er avril, des familles seront à nouveau menacées d’expulsion. Aujourd’hui on dénombre en France 1,2 million de personnes en impayés de loyers ou de charges. Ils sont victimes d’une augmentation exponentielle du coût des énergies, de l’alimentation et de l’essence ; sous le coup de l’inflation la plus élevée depuis 30 ans tandis que leurs salaires ou leurs pensions ne suivent pas. Au dernier trimestre 2022, dans plus de la moitié des organismes sociaux on pointait une hausse de 10% des impayés de loyers qui risque se traduire par une explosion du nombre de femmes, d’hommes, d’enfants expulsées.
C’est dans ce contexte particulièrement inquiétant que la 2e lecture de la proposition de loi portée par les députés de la majorité, Guillaume Kasbarian et Aurore Bergé vient de s’achever. Son texte durcit les mesures contre les sans-logis qui occupent un local vacant, accélère les procédures d’expulsion contre les locataires en situation d’impayés.
« Cette loi répressive porte un durcissement social injustifié et injuste. Elle instaure un délit de solidarité vis-à-vis des militants qui défendent les familles mises à la rue et constitue une véritable victoire du droit de la propriété sur le droit au logement. Elle est une loi scélérate, de régression sociétale au même titre que la réforme des retraites.
La CNL Tarn et Garonne appelle à la mobilisation générale des habitants contre la fin de la trêve hivernale et la loi Kasbarian-Bergé. Nous rappelons que la lutte contre les expulsions locatives est partie constitutive du combat de la CNL pour le droit au logement et exige du gouvernement qu’il s’engage à ce qu’il n’y ait aucune expulsion en 2023. Dans le contexte actuel de crise énergétique et d’inflation forte, la trêve hivernale doit être prolongée du 1er avril au 31 octobre 2023. Nous revendiquons un véritable service public du logement qui permettra de garantir le principe fondamental de l’accès à un logement pour toutes et tous indépendamment des contraintes du marché », a déclaré Julien Sueres, militant de la CNL en Tarn et Garonne.
La CNL réclame également le retrait de la loi Kasbarian-Bergé et se positionne favorablement pour la mise en place d’une sécurité sociale du logement dont la caisse sera financée principalement par les assurances, les bailleurs, les banques et l’Etat. Cette caisse permettra de couvrir tout ou partie du loyer des habitants, en cas d’accident de la vie ayant pour conséquence des impayés.
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