Extraits du rapport de Véronique Mahé, responsable du secteur « Vie du Parti », à la réunion des secrétaires départementaux.
Lors de son passage au 20 h de TF1 lundi 15 mai, Emmanuel Macron a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie pour tourner la page de la crise des retraites. Découvrant qu’« on doit mieux gagner sa vie lorsqu’on travaille », il a appelé les entreprises à « animer le dialogue social » et promis de nouvelles réductions de la fiscalité pour les « classes moyennes ».
Comme l’on pouvait s’y attendre, Emmanuel Macron n’a pas reculé, mais il a réaffirmé la nécessité d’une telle loi ; il s’est même défendu d’être «méprisant».
Selon lui, « le pays avance ». Pour nous le décalage est toujours là, et ce ne sont pas les annonces de Bruno Le Maire sur le projet de loi « Industrie verte » (et le coup de pouce du milliardaire Elon Musk) qui vont permettre au Président de la République de récupérer la confiance des Français. Plus qu’impopulaire, Macron est minoritaire. Il méprise 9 actifs sur 10, tous les syndicats et l’Assemblée nationale.
Ses annonces ont pour but de séduire, mais elles pourraient, si elles ne sont pas concrétisées, décevoir à nouveau les Français encore secoués par la promulgation de la réforme des retraites.
Les syndicats ont fait savoir leur volonté de poursuivre leur bras de fer avec le gouvernement. La prochaine mobilisation populaire, le 6 juin, servira encore à montrer notre détermination. De leur côté, les parlementaires vont appuyer le 8 juin la proposition de loi visant à interdire le passage de l’âge de départ légal à la retraite de 62 à 64 ans, présentée par le groupe Liot. Celui-ci a d’ores et déjà épinglé des « manœuvres » du camp présidentiel pour « empêcher le vote » de cette proposition.
Alors que les députés de la majorité (Renaissance, MoDem, Horizons) ont choisi une stratégie pour empêcher que ce texte arrive jusqu’au vote, ce choix est à haut risque, car la proposition est soutenue par l’ensemble des oppositions hors LR. Bertrand Pancher, chef de file du groupe Liot, a prévenu, dans un communiqué : « Vouloir empêcher l’Assemblée nationale, seule représentante du peuple, de se prononcer sur ce texte constituerait une dérive autoritaire inacceptable. »
Comme nous l’avons déjà dit lors de notre conseil national, nous avons besoin de donner confiance aux actrices et aux acteurs du mouvement social historique que vit notre pays. Notre objectif reste la victoire, et en même temps nous devons mesurer que le fort soutien au mouvement s’accompagne d’un faible taux de grévistes. Nous devons participer pleinement à l’amplification de la mobilisation du 6 juin et valoriser la journée du 8 juin.
Voici quelques propositions de travail :
– Élaborer et diffuser largement une lettre de Fabien Roussel, notre secrétaire national, aux Français·es sur l’importance de ce mouvement social et l’alternative à la réforme des retraites.
– Travailler à un échange avec le plus grand nombre de parlementaires mobilisé·es contre la réforme des retraites et l’intersyndicale. Dans l’esprit de cette initiative, appuyée par le Conseil national, multiplier les rencontres avec les forces syndicales et politiques.
– Faire grandir nationalement notre proposition d’un référendum populaire sur la réforme des retraites et évaluer notre capacité de rassemblement sur cet objectif.
Nous avons également fait un point sur la réunion des forces de la Nupes du 2 mai dernier. Nous devons sortir de la séquence de commentaires de cette réunion et faire prévaloir les objectifs prioritaires du PCF dans la période.
Nos échanges, ce soir, doivent nous permettre de dresser un état des lieux de vos fédérations à l’issue de notre 39e Congrès, tant sur votre activité, le mouvement social et les relations avec nos partenaires de la Nupes.
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.