Lors du conseil municipal de lundi, les échanges sur les indemnités des élus moissagais ont remis en lumière la décision du maire RN Romain Lopez d’augmenter singulièrement le salaire du maire.
Lundi soir, le vote sur la réactualisation du tableau des indemnités des élus a ravivé les tensions qui opposent majorité et opposition sur le sujet. Cette délibération, qui n’était qu’une pure formalité administrative dans le cadre du remaniement des adjoints au maire suite à l’éviction de Pierre Puchouau, a remis en lumière le montant majoré perçu par l’équipe du maire RN Romain Lopez qui assure être « transparent sur le sujet ».
Dès son installation, la majorité avait voté, en juillet 2020, le montant maximum légal des indemnités mensuelles sur la base de l’indice brut terminal de la fonction publique. À titre d’exemple, pour une ville de la taille de Moissac, le maire est censé percevoir 65 % de l’indice 1027. Dès juillet 2020, Romain Lopez faisait le choix de la majoration en augmentant ce taux à 99 %. Entre-temps, le point d’indice a été réévalué de 3,5 % en juillet 2022 puis d’1,5 % en juillet 2023. Ainsi, l’indice brut terminal mensuel de la fonction publique équivaut aujourd’hui à 4 085,91 € bruts. Ce qui signifie que Romain Lopez perçoit donc 4 045 € bruts soit 3 155 € mensuels.
« Vous demandez à tout le monde de faire des économies et vous devriez être exemplaire, ce que vous ne faites pas », estime Estelle Hemmami, élue du groupe Territoires et Moissac Solidaires (TEMS). Romain Lopez a beau répéter que suite à sa décision de supprimer le poste de neuvième adjoint en 2020, l’enveloppe annuelle dédiée aux indemnités a baissé depuis son installation – passant de 182 061 € en 2019 à 173 443 € en 2020, pour arriver à 181 310 € en 2022 suite à la revalorisation du point d’indice -, Estelle Hemmami regrette toujours ce choix du « maximum ».
À l’époque, Romain Lopez s’était justifié en soulignant notamment qu’il avait abandonné son siège d’élu régional pour se « consacrer uniquement à Moissac ». « Je me suis expliqué là-dessus et je l’assume pleinement, les Moissagais ne m’en tiennent pas rigueur. Je suis tout à fait honnête et transparent », lance-t-il ce lundi.
L’exception Jérôme Pougnand
À titre d’exemple, son homologue RN Louis Aliot a pris la même décision à Perpignan. Mais dans la majorité des villes de la même strate que Moissac, le premier édile est rémunéré 2 071 € par mois.
Et qu’en est-il des autres élus locaux ? Pour eux aussi, les indemnités ont été majorées au taux maximum autorisé. Comme le prévoit la loi, aucun conseiller municipal n’est rémunéré. Hormis les délégués. À Moissac, ces derniers touchent 183 € nets. Pour les adjoints au maire, tout le monde est à 24,98 % de l’indice brut terminal – contre 18,50 % normalement -, sauf Jérôme Pougnand, troisième adjoint et vice-président du Syndicat mixte Eaux-Confluences (SMEC) qui est aussi rémunéré à ce titre. « Il perçoit une indemnité inférieure [de 667€ nets, NDLR] à celle des autres adjoints par souci d’équité », observe la mairie.
En clair, et dans l’ordre du nouvel organigramme, Luc Portes (finances), Any Delcher (tourisme et commerce), Claudine Matala (affaires sociales), Stéphanie Gayet (affaires scolaires), Guy Lourmède (agriculture), Sophie Lopez (culture) et le fraîchement élu Philippe Garcia (urbanisme et logement) perçoivent 1 020 € bruts, soit 796 € nets par mois. Leurs homologues dont les indemnités ne sont pas majorées touchent 755 € bruts, soit 589 € nets par mois.
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