NDLR de MAC: la rédaction de MAC exprime son entière solidarité avec l’ensemble de la communauté éducative. Aujourd’hui, l’École a une nouvelle fois été victime de l’obscurantisme et de la violence aveugle. Si le terrorisme s’attaque à elle, c’est parce quelle est un lieu de savoir et d’émancipation. Pensées aux victimes et à leurs proches.
Une personne est morte et deux autres ont été gravement blessées lors d’une attaque au couteau dans le lycée Gambetta-Carnot à Arras (Pas-de-Calais). Emmanuel Macron est arrivé sur place peu avant 15 heures. Le parquet national antiterroriste a annoncé, dans un communiqué, se saisir.
Quelques mois à peine après celle d’Annecy, une nouvelle attaque au couteau a été perpétrée ce vendredi dans au lycée Gambetta-Carnot d’Arras, dans le Pas-de-Calais, a annoncé la préfecture. Un professeur est décédé et deux autres personnes ont été blessées dont une serait en état d’urgence absolue, selon une source policière citée par Le Monde. L’enseignant de français qui a perdu la vie en s’interposant lors de l’attaque s’appelle Dominique Bernard et était âgé d’une cinquantaine d’années.
« Dominique et son épouse sont des enseignants d’une grande droiture. Très exigeants sur le plan intellectuel et moral. Je ne suis pas du tout surpris par le courage de son geste », a témoigné auprès de l’Humanité l’un de ses proches.
Martin Doussau, professeur de philosophie dans cette cité scolaire, a également été menacé par l’agresseur, qui s’en est pris aussi au chef cuisinier de l’établissement qui figurerait parmi les deux blessés, selon son témoignage recueilli par des médias locaux.
« L’auteur des faits a été interpellé par la police », a rapidement précisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur X (ex-Twitter).
L’assaillant faisait « l’objet d’un suivi actif » de la DGSI
Selon une source policière, l’auteur de l’attaque aurait crié : « Allah Akbar ». Il s’agirait, toujours d’après des sources policières, d’un homme d’origine tchétchène fiché S, âgé d’une vingtaine d’années, dénommé Mohammed Mogouchkov. Il « faisait l’objet d’un suivi actif » de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et avait été contrôlé jeudi « sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée », a confirmé à l’AFP une source renseignement. « Il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques », « depuis cet été », a précisé cette source, ajoutant que « ses conversations téléphoniques n’avaient pas mis en évidence, ces derniers jours, d’éléments permettant d’annoncer un passage à l’acte ».
Le frère de l’assaillant a également été interpellé à proximité d’un autre établissement scolaire, sans être en possession d’une arme, selon les premières informations disponibles. Une troisième personne a également été arrêtée près du lycée Robespierre d’Arras, selon la Voix du Nord. L’individu, porteur de deux valises, aurait tenté de s’introduire dans l’établissement. Le périmètre est bouclé et les démineurs attendus, selon le journal local.
Ouverture d’une enquête pour terrorisme
Le parquet national antiterroriste a annoncé, dans un communiqué, avoir ouvert une enquête des chefs d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, de tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et d’association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes.
Les investigations seront menées par la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (SDAT), la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
La sécurité renforcée dans les écoles
Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation, demande de renforcer « sans délai » la sécurité des établissements scolaires, dans un message transmis aux recteurs par le ministère. « Une attaque au couteau s’est produite ce matin à Arras, faisant plusieurs victimes. Je vous demande de prendre sans délai toutes les mesures nécessaires afin de renforcer la sécurité de l’ensemble des écoles et établissements et de prendre l’attache des préfets », écrit Gabriel Attal. « Toute situation doit être immédiatement signalée » à l’adresse de la cellule ministérielle de crise, ajoute-t-il.
Son collègue de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a aussi « demandé ce matin de relever très fortement le niveau de vigilance sur l’ensemble des établissements scolaires », a fait savoir l’entourage de celui-ci.
Les Républicains n’ont pas tardé à renchérir, le patron de LR Éric Ciotti demandant à Emmanuel Macron « d’activer l’état d’urgence » et appelant à une « mobilisation la plus forte possible des forces de l’ordre » avec les réservistes de la police et de la gendarmerie. « N’attendons pas que la France soit touchée plus durement, il faut agir de façon préventive », a-t-il affirmé dans un communiqué où il fait sans vergogne l’amalgame avec l’immigration.
Emmanuel Macron à Arras ce vendredi
Le président de la République, Emmanuel Macron, est arrivé vendredi peu avant 15 heures au lycée Gambetta-Carnot d’Arras. Il est accompagné sur place par les ministre de l’Éducation nationale et de l’Intérieur, tandis que la première ministre, Élisabeth Borne, a annulé un déplacement à Orléans devant les Intercommunalités de France pour revenir à Paris.
« Nous venons de prendre connaissance d’événements terribles qui se sont déroulés dans un établissement scolaire de la ville d’Arras, nous attendons de savoir ce qui s’est passé, mais d’ores et déjà l’Assemblée nationale exprime sa solidarité et ses pensées, à l’égard des victimes, de leurs proches et de la communauté éducative dans son ensemble », a déclaré la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Naïma Moutchou, levant la séance en cours dans l’hémicycle, après concertation avec les groupes politiques et le gouvernement.
« Effroi et sidération » chez les syndicats d’enseignants
« On se dit que trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, il y a encore des professeurs qui se font tuer sur leur lieu de travail, parce qu’ils font leur métier. C’est juste inacceptable », a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré, auprès de l’AFP, évoquant l‘« effroi et la sidération » parmi les enseignants. « Il va vraiment falloir que tout le pays se mobilise pour protéger son école, parce que l’école est une cible visiblement. Il va vraiment falloir une réaction à la hauteur », a-t-elle également déclaré.
« On ressent de nouveau beaucoup de douleur, de choc de voir un professeur qui perd la vie sur son lieu d’exercice. Le travail n’est pas censé tuer », a également confié Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa tandis que Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT s’est exprimé sur X (ex-Twitter). « Effondrée, sous le choc en apprenant l’attaque terroriste au lycée d’Arras, le décès d’un collègue, et en sachant des personnes blessées. Mes pensées aux proches de notre collègue, à toute la communauté éducative. Merci aux forces de l’ordre pour leur intervention C’est très dur », a-t-elle posté.
Attaque au couteau à Arras : «horreur», «effroi», «dégoût»… Les réactions de la classe politique
L’horreur s’est emparée du lycée Gambetta d’Arras ce vendredi matin. Aux alentours de 11h, un individu armé d’un couteau a fait irruption dans l’établissement où il a mortellement poignardé un enseignant, fait trois blessés avant d’être interpellé par les forces de l’ordre. D’origine tchétchène, âgé de 20 ans et fiché S, il aurait crié « Allah u Akbar » au moment de son passage à l’acte. Son frère, ainsi qu’un autre individu, tous deux fichés S, ont également été interpellés. La classe politique a dénoncé de façon unanime l’agression et les députés de l’Assemblée nationale, où s’est tenue une minute de silence, ont suspendu leurs travaux pour exprimer leur solidarité avec la communauté éducative et les victimes. Emmanuel Macron s’est rendu sur place.
Les Républicains demandent à Macron « d’activer l’état d’urgence »
Le patron de LR Eric Ciotti a demandé vendredi au chef de l’État « d’activer l’état d’urgence » appelé à une « mobilisation la plus forte possible » en employant les réservistes de la police et de la gendarmerie. « N’attendons pas que la France soit touchée plus durement, il faut agir de façon préventive », a-t-il affirmé dans un communiqué où il appelle le gouvernement à « ne plus trembler face à l’islamisme et à l’immigration de masse ».
« Je demande également de relever les effectifs des forces sentinelles au niveau le plus haut, comme ce fut le cas après les attentats du Bataclan et de Nice », a ajouté le président des Républicains, rappelant que leurs effectifs avaient alors été portés à « 10.000 hommes contre 3.000 aujourd’hui ». « Le combat contre le terrorisme doit rassembler toutes les forces et toutes les énergies de notre pays », a-t-il prévenu, présentant ses condoléances à « la famille et aux proches » du professeur tué.
« Nous n’en avons pas fini avec le terrorisme »
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a, lui aussi, exprimé sa colère. « Trois ans après l’ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty, de nouveau une attaque meurtrière contre des professeurs. Effroi et dégoût », écrit-il sur X (anciennement Twitter). Reprenant le terme « effroi », le patron du PS, Olivier Faure, estime, de son côté, que « nous n’en avons pas fini avec le terrorisme ».
Pour la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), « l’horreur vient de frapper ». Un enseignant a été « lâchement assassiné », a dénoncé son homologue du Sénat Gérard Larcher (LR). « Le combat contre l’islamisme et ses complices doit être la priorité n°1″, a jugé Bruno Retailleau (LR). »Tout doit être mis en œuvre pour éradiquer l’islamisme, ses soldats et ses relais », a insisté Jordan Bardella (RN). « À Arras, le djihad vient de frapper », a dénoncé Eric Zemmour (Reconquête).
Fabien Roussel (PCF) a appelé à « l’union de toute la nation contre le terrorisme ». « La République est aux côtés de ses enseignants », a assuré l’écologiste Cyrielle Chatelain. « Elle doit être impitoyable avec ses ennemis », a ajouté Stéphane Séjourné (Renaissance). « Soutien aux enseignants et aux élèves », a renchéri la maire de Lille Martine Aubry (PS).
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