Une manifestation de l’Aide sociale à l’enfance perturbe le début de session du CD82 In DDM

  • Une centaine de personnes a pu échanger avec les élus en marge de la session plénière du conseil départemental de Tarn-et-Garonne.
    Une centaine de personnes a pu échanger avec les élus en marge de la session plénière du conseil départemental de Tarn-et-Garonne. DDM – FLORENT DUPRAT

La session plénière du conseil départemental de Tarn-et-Garonne a été retardée à Montauban, jeudi 13 février 2025. Les personnels sociaux, notamment de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), ont pénétré dans l’enceinte du Département. Une réunion se tient avec le président et certains des élus.

Une manifestation devant les grilles, puis un rassemblement dans l’enceinte avant de pénétrer directement dans les locaux. Les personnels des services sociaux du Département de Tarn-et-Garonne ont voulu se faire entendre par les élus du conseil départemental, jeudi 13 février 2025.

Le rassemblement des grévistes a débuté à 8h15 devant le siège du conseil départemental de Tarn-et-Garonne.
Le rassemblement des grévistes a débuté à 8h15 devant le siège du conseil départemental de Tarn-et-Garonne. DDM – FLORENT DUPRAT

Une centaine de manifestants a ainsi retardé la tenue de la session plénière départementale consacrée au budget. Alors que Michel Weill, le président du Département, allait commencer son discours d’introduction à 9h35 avant de rencontrer une délégation des grévistes à 10 heures, il en a été empêché. Continuer la lecture de Une manifestation de l’Aide sociale à l’enfance perturbe le début de session du CD82 In DDM

« Même le régime de Vichy n’a pas osé le discuter » 

Comment le gouvernement bafoue les principes républicains et propulse le RN en s’attaquant au droit du sol

Tandis que François Bayrou souhaite engager un débat public sur ce qu’est « être français », son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en a donné une vision basée sur la religion et la couleur de peau. Une rupture profonde avec les principes républicains.

 

Le pire est sans doute que cela ne choque plus. Qu’un ministre classe des êtres humains en fonction de leur apparence ou de leur culte ne suscite en 2025 aucun appel massif à la démission, à peine une indignation. C’est pourtant bien ce qu’a développé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, jeudi sur LCI, pour justifier sa volonté de restreindre le droit du sol sur tout le territoire français : « Là (à Mayotte – NDLR), vous avez un exemple, sur un petit territoire, d’une société totalement déséquilibrée par les flux migratoires. Or, ce sont des musulmans, ils sont noirs… Voilà. C’est simplement qu’aucune société, quelle que soit la culture, ne peut supporter une proportion où il y a, comme disait le premier ministre, une submersion. » Continuer la lecture de « Même le régime de Vichy n’a pas osé le discuter » 

Jean-Pierre Garel : pour une EPS inclusive In Caf. Péda.

L’EPS « assure l’inclusion, dans la classe, des élèves à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap », si l’on en croit les programmes scolaires du cycle 4. C’est la seule discipline qui y est mentionnée pour un bénéfice n’allant pas de soi. Il passe notamment par des actions conjuguant une attention à construire du commun entre les élèves et à prendre en compte leurs singularités. Avant d’aborder le rapport entre ces deux aspects dans une perspective inclusive, quelques mots sur des références guidant la réflexion.

Agrégé d’EPS retraité, formateur pendant plus de 20 ans au CNEFEI (aujourd’hui INSEI), actuellement chercheur associé au laboratoire Cultures-Éducation-Société (université de Bordeaux), codirecteur, avec Didier Séguillon, de « Les élèves à besoins éducatifs particuliers et les autres en EPS : la construction d’un commun » (coédition INSEI/Revue EP&S, juillet 2024), Jean-Pierre Garel invite à concevoir l’inclusivité de l’EPS à partir d’un regard croisé sur le commun et le singulier. Continuer la lecture de Jean-Pierre Garel : pour une EPS inclusive In Caf. Péda.

Un tiers des établissements (seulement!) ont tous leurs enseignants

Suicides, burn-out, manifestations : comment « expliquer » l’épuisement professionnel du corps enseignant ?

Après les suicides de Laurent Gatier, professeur de commercialisation au lycée hôtelier de Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, et de Christine Renon, directrice d’école maternelle à Pantin, en Seine-Saint-Denis, le monde enseignant multiplie les témoignages d’inquiétude, de colère et d’incompréhension sur ses conditions de travail. Tribunes.

Jean-Yves Masson Écrivain, éditeur, professeur à la faculté de lettres de Sorbonne Université 
Margaux Vercors Enseignante passionnée, enseignante découragée 
Sophie Grenon Cosecrétaire départementale du Snuipp 36, directrice motivée

 

 

Analyser un mot pour cerner le mal

Jean-Yves Masson Écrivain, éditeur, professeur à la faculté de lettres de Sorbonne Université

Peut-être l’analyse d’un mot suffit-elle à cerner le mal-être général qui règne dans l’éducation nationale, de l’école maternelle à l’université : le mot « profs » ! Comme je suis écrivain, je crois que ce qu’on fait des mots révèle ce qu’on pense des êtres et des choses. Continuer la lecture de Suicides, burn-out, manifestations : comment « expliquer » l’épuisement professionnel du corps enseignant ?

Un libéré d’Auschwitz prônant la « joie à l’Ecole » : Georges Snyders

L’historien Claude Lelièvre rend hommage à Georges Snyders, libéré d’Auschwitz il y a 80 ans :  un homme d’espoir malgré tout, un exemple prônant la « joie à l’école » et la « joie par l’école ». Un vrai défi, « au point qu’il peut être pris pour une provocation » glisse Claude Lelièvre avant de nous livrer son témoignage de survivant et  son plaidoyer pour la joie : « Le domaine de l’école, c’est avant tout la culture – et la joie que la culture peut apporter », déclarait Georges Snyders.

Le 30 avril 2011, le parti communiste français lui avait fait l’amitié de marquer son 94ème anniversaire au siège du PCF, place du colonel Fabien et Gorges Snyders avait eu la délicatesse de m’envoyer son exposé (j’ai soutenu mes deux thèses sous sa direction ; et je suis le seul de ses doctorants – par ailleurs nombreux – qui est dans ce cas). En hommage, je retranscris ici quelques passages de cette intervention ultime.

« J’étais de gauche, je suis devenu communiste après mes épreuves d’Auschwitz. [Georges Snyders a été libéré d’Auschwitz par l’Armée rouge le 27 janvier 1945]. L’expérience du dénuement ; véritablement une mise à nu : on m’a ôté mes vêtements, on m’a enlevé mon nom, remplacé par un numéro matricule tatoué sur l’avant-bras ; on a arraché tout ce qui était cheveux ou poils à tous les endroits de moi-même, y compris les plus secrets. Mon corps n’était plus moi. Résister, pour la très faible part qui dépendait de nous, ne pas pactiser avec la mort ; ne pas se laisser tomber, garder tout ce que l’on pouvait de dignité dans la façon de se tenir, de manger, de se maintenir propre : toutes choses qui deviennent terriblement difficiles dans un camp d’extermination. En un mot, témoigner qu’on n’était pas les sous-hommes que les nazis déclaraient juste bons à être brûlés, mais des hommes véritables.

Après Auschwitz, mon problème a été de reconstruire une joie – qui ne pouvait être qu’une joie nouvelle – et aider les autres à y parvenir. Si je n’y réussissais pas, le camp aurait été une parenthèse simple et atroce dans ma vie, et non pas une épreuve qui pouvait devenir créatrice.

Tout enseignant sait qu’une tâche essentielle de l’école est de préparer les élèves à leur avenir, les former pour l’avenir […]. Mais il sait aussi que l’école est le lieu où les jeunes passent « les plus belles années » de leur vie […]. L’enseignant progressiste affirme que l’école ne parvient à la légitimité que si le jeune la ressent comme un espace-temps de joie présente – et non pas comme indéfiniment retardée, encore moins comme un monde d’ennui, étranger à ses préoccupations propres. A chaque étape de la jeunesse, apporter aux élèves ce dont ils ont besoin à ce moment, pour se sentir plus heureux. Le domaine de l’école, c’est avant tout la culture – et la joie que la culture peut apporter. Le summum de la joie culturelle est atteint dans ce que je ne crains pas d’appeler l’amour des chefs-d’œuvre [« les chefs-d’œuvre techniques » ; « les chefs-d’œuvre scientifiques » ; « les chefs-d’œuvre historiques et géographiques » ; « les chefs-d’œuvre littéraires », « les chefs-d’œuvre musicaux »].

L’enseignant progressiste a conscience du risque d’élitisme dans une telle démarche : nous savons bien que l’accès aux chefs-d’œuvre est plutôt le lot des élèves « forts » et nous savons aussi que ceux-ci, dans leur ensemble, proviennent souvent des classes favorisées. Mais, dans l’effort si complexe pour lutter contre l’échec, je suis persuadé qu’un des moteurs le plus puissant pour que les « faibles », les découragés, se lancent dans ces efforts qu’on ne cesse de leur réclamer, ce serait qu’ils constatent qu’un certain nombre de leurs camarades profite de joies spécifiques aux chefs-d’œuvre et j’espère qu’ils voudront en avoir leur part ».

Claude Lelièvre

« Le lycée professionnel n’est donc pas la voie de garage que certains se plaisent à décrire » In Caf. Péda.

Guerre commerciale avec la Chine, droits de douane, importations de l’UE… Comment Donald Trump fait déjà trembler l’économie mondiale

À peine investi, le président promet d’accélérer la guerre commerciale déclarée à la Chine lors de son premier mandat. Pour conserver sa place sur la scène internationale, la première puissance mondiale est également prête à tordre le bras aux pays du Sud et à faire plier ses partenaires européens.

 

Convenons-en, la petite musique d’une langue, la manière dont elle sonne à nos oreilles, relève de l’intime. « Déjà-vu » est à cet égard défini par certains comme l’un des vocables les plus charmants du dictionnaire. Il a l’avantage de parler aux anglophones, qui l’ont intégré dans leur vocabulaire. Continuer la lecture de Guerre commerciale avec la Chine, droits de douane, importations de l’UE… Comment Donald Trump fait déjà trembler l’économie mondiale

Jean-Marie Le Pen, requiem pour un facho

Toute l’extrême droite française, y compris les mouvances les plus radicales, s’est réunie jeudi pour rendre hommage à leur patriarche. Avec, dans les discours, l’idée d’absoudre de ses péchés le principal représentant du racisme et de l’antisémitisme français de l’après-guerre.

 

Bottes noires sur jeans bleus, vestes aux écussons régionaux et lunettes fumées, trois crânes rasés arrivent avec une heure de retard devant l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris. Ils se faufilent jusqu’aux abords de la grille où trône, ce jeudi matin, un grand portrait de Jean-Marie Le Pen, patriarche de l’extrême droite française, qui s’est réunie pour lui rendre hommage. Continuer la lecture de Jean-Marie Le Pen, requiem pour un facho

« La restauration scolaire s’inscrit dans un mouvement d’industrialisation » : deux universitaires montpelliérains explorent l’arrière-cuisine de nos cantines

 

« Les cuisines d’établissement sont reléguées comme vestiges d’un monde ancien en même temps que comme marchés à investir ». Cette phrase écrite en introduction par Geneviève Zoïa et Laurent Visier laisse bien entrevoir le champ de leur investigation. Leur ouvrage est à la fois un état des lieux cinglant et un combat pour l’éducation à l’alimentation de nos enfants, et donc leur santé.

« Les nourritures ne sont pas seulement des aliments, elles apprennent aussi des façons de faire, et d’être, des rapports aux vivants : humains (personnel, élèves), animaux (viande, lait, œufs, poisson), végétaux (céréales, légumineuses, légumes et fruits) et aux choses (réfectoire, ustensiles…). » L’équation est posée. Voilà l’écosystème dans lequel vont évoluer l’anthropologue et le sociologue, durant leurs quatre ans d’enquête. Continuer la lecture de « La restauration scolaire s’inscrit dans un mouvement d’industrialisation » : deux universitaires montpelliérains explorent l’arrière-cuisine de nos cantines