Voici l’intervention des députés communistes, elle confirme ce que nous vous disons dans un autre sujet sur le rôle joué actuellement par la position du PCF dans l’évolution et la prise de conscience, la naissance possible d’un vrai camp de la paix. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
monsieur le président,
Madame la Présidente,
Monsieur le Rapporteur,
Monsieur le Président de la Commission,
Monsieur le ministre, chers collègues,
La proposition de résolution que nous devons étudier s’apparente en réalité à un renforcement du soutien à la guerre. Elle vise aussi à faire exister Emmanuel Macron sur la scène internationale pour qu’il se place où qu’il se sente exister aux côtés des présidents américains, russes et ukrainiens.
La guerre dont il s’agit aujourd’hui est hybride. La Russie, allie opération militaire en Ukraine, cyberattaque dans toute l’Europe. Ces attaques numériques visent à déstabiliser nos pays en utilisant la désinformation et la propagation d’opinions ou d’idéologies d’extrême droite, abîmant nos démocraties. Mais aussi, elles s’attaquent à nos entreprises, nos services publics, en piratant leurs logiciels informatiques, selon les informations que vous nous communiquez.
En France, nous devons être prêts à combattre les ingérences étrangères venant de la Russie ainsi que de tout autre pays. La France n’est pas en guerre militairement avec la Russie, l’Europe non plus. Présenter la situation actuelle de cette manière de la part du président de la République est une dramatisation de la menace que représente la Russie. La seule raison ? Effrayer la population pour préparer les esprits à la guerre.
Le monde post-seconde Guerre mondiale avait convenu d’augmenter les dépenses sociales des États et de fabriquer des règles, le droit international, pour que plus jamais dans le monde, on ne connaisse ce que l’Europe venait de vivre. Pour éviter à nouveau la montée des populismes et du fascisme. Pourtant, aujourd’hui, le droit international est bafoué de toutes parts et la France y participe, alors qu’elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et devrait jouer un rôle d’exemplarité. Pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron, la paix ne doit pas répondre au diktat russe. Pourtant, la France et l’Union européenne répondent au diktat américain.
Donald Trump voulait que la France et l’Union européenne augmentent leurs dépenses. Il a suspendu l’aide américaine à l’Ukraine. Par magie, l’Union européenne a débloqué 800 milliards d’euros pour l’Ukraine. Et hier, le président Trump a rétabli les aides américaines à l’Ukraine. On nous répète sans cesse depuis des années qu’il n’y a pas d’argent pour notre système social. Les projets de loi de finances en attestent. Le 5 mars, Emmanuel Macron a dit aux Français qu’il ferait augmenter les dépenses militaires sans augmenter les impôts. Mais d’où viendra l’argent ? En vidant davantage les budgets de l’hôpital public, de l’éducation ? En augmentant encore l’âge de départ à la retraite, comme le prévoit le Medef, ou en abaissant les pensions ? Va-t-il utiliser l’épargne des Français ? Il se pose la question.
La guerre est impérialiste, capitaliste, patriarcale. Nous ne pouvons donc pas défendre tout projet de guerre ou de préparation à celle-ci. Les femmes, les enfants, les handicapés, les personnes âgées, les pauvres sont les premiers touchés par les effets de la guerre, l’environnement également d’ailleurs. Le secteur de l’armement génère des profits titanesques pour asseoir le pouvoir de quelques dirigeants. L’Ukraine se dit prête à la paix et l’a rappelé hier à Djeddah. Alors pourquoi nous réarmons-nous ? La France et l’Union européenne ne vont pas dépenser des centaines de milliards d’euros pour l’armement pour qu’il repose sur des étagères ou dans des hangars. Ce qui sert à la défense peut servir aussi à l’attaque.
L’urgence est à accompagner, à soutenir tous les processus de paix. La France doit être à l’initiative d’une conférence internationale sur la sécurité et la coopération en Europe, comme nous l’avons défendu la semaine dernière. Il serait dommage que notre pays soit frappé du syndrome des fabricants d’armes.
Pour conclure, j’aimerais souligner la malhonnêteté des débats. Bien qu’elle ne soit pas nouvelle sur le conflit israélo-palestinien, lorsque nous ne dénonçons pas systématiquement les crimes du Hamas, nous sommes des antisémites. Pour la guerre en Ukraine, si nous ne défendons pas la course à l’armement de la France, de l’Europe, nous sommes des pro-Poutine. Qui peut être contre la libération des enfants ? Personne ici. Mais vous voudriez nous faire voter l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne sans plus de réflexion ? C’est non. Nous ne pouvons pas laisser penser que nous soutiendrions l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, car chez nous, à GDR, il y a longtemps que l’on pense que l’OTAN ne devrait plus exister depuis la fin du rideau de fer. En l’état actuel du texte, nous ne voterons pas en faveur.
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