Municipales 2026 : les communistes veulent faire basculer des villes à gauche et s’inquiètent de la stratégie de LFI

À l’occasion des universités d’été du PCF, ce vendredi 22 août dans l’Hérault, les communistes ont avancé leurs pions pour les municipales, tandis que certains militants s’alarment des appétits de LFI, notamment en banlieue parisienne.

 

Un scrutin après l’autre. Alors que la question de la présidentielle a sans surprise largement animé les universités d’été des autres partis de gauche – écologistes et insoumis -, les communistes, réunis du 22 au 24 août au Corum de Montpellier (Hérault), ont appelé à « ne pas enjamber les municipales » de 2026. « Si nous gagnons des villes, ce scrutin sera le meilleur tremplin pour 2027 », avait tranché en amont le secrétaire national du PCF Fabien Roussel. « Les mairies de gauche sont souvent le dernier filet de sécurité pour les gens, après bientôt dix ans de macronisme et de néolibéralisme », abonde Assan Lakehoul, dirigeant des Jeunes communistes.

Reconnecter avec les classes populaires

Dans l’Hérault, les communistes, qui constituent la deuxième force de gauche au niveau communal en termes d’élus, après le PS, ont consacré plusieurs ateliers à la question avec un mot d’ordre : « L’objectif c’est de gagner » partout où des municipalités de droite peuvent tomber – Nîmes et Sète reviennent souvent dans les bouches militantes, sur la seule région Occitanie. Et de conserver les communes gouvernées par le PCF (Montreuil, Bobigny, Gennevilliers, Vénissieux, Saint-Amand-les-Eaux…) ou dans lequelles il fait partie de la majorité (Paris, Montpellier…)

« Si les très grandes villes sont à gauche, cela ne doit pas nous faire oublier que la majorité des villes de plus de 20 000 habitants sont à droite, rappelle le « Monsieur Élections » du PCF, Pierre Lacaze. Par ailleurs c’est une élection de proximité qui doit nous permettre de reconnecter avec les classes populaires » dans le cadre plus large de la ligne stratégique de Fabien Roussel. À date, le parti a désigné des chefs de file dans la moitié de ces communes, avec l’objectif de conduire des listes d’union, soit en en prenant la tête, soit en soutenant des têtes de listes socialistes ou écologistes.

Programme, élus sortants et proximité

Avec quelle campagne ? « Je ne crois pas à la force du grand programme qui seul nous permettrait de l’emporter », prévient Cécile Cukierman. La présidente des sénateurs communistes appelle à « s’appuyer sur les élus sortants et les liens de proximité, à partir du terrain et des besoins des habitants, en fonction de chaque territoire. » Le PCF s’est toutefois doté d’une boîte à outils à destination des militants et d’une plateforme programmatique, lancée au début de l’été, où figurent certaines mesures que les communistes entendent incarner dans la campagne. « Partout où on sera, on défendra par exemple le fait de tendre vers la gratuité des transports », avance Pierre Lacaze, citant-là une mesure-phare de la ville de Montpellier, impulsée par les communistes alliés au maire PS Michaël Delafosse. La création de centres de santé communaux sera aussi au cœur de la campagne « nationale » des municipales.

Les dangers de la stratégie de la LFI

Dans les travées du Corum, une inquiétude parcourt toutefois les militants, notamment ceux venus de banlieue parisienne (Aubervilliers, Montreuil…). Elle a un nom : La France insoumise. On s’interroge : comment contrecarrer les ambitions de LFI, qui entend faire fructifier les scores élevés réalisés aux européennes dans les quartiers populaires et effectuer une percée en nombre d’élus en mars 2026 ? Les cadres insoumis ne font pas mystère de leur ambition de réinvestir, pour ce faire, les collectivités historiquement communistes de la « banlieue rouge ». Quitte à la jouer agressive, en témoigne la municipale partielle à Villeneuve-Saint-Georges et les huées réservées à Fabien Roussel lors de leurs propres universités d’été. « Affaiblir les communistes, ça n’a jamais fait du bien à la gauche », grince un militant au T-Shirt rouge.

« La percée de la gauche au détriment de la gauche, c’est un jeu à somme nulle, soupire en écho le maire de Villejuif, Pierre Garzon. D’autant que nulle part un parti de gauche ne gouverne des villes seul, ce sont toujours des majorités plurielles. LFI serait plus utile en aidant à reconquérir des villes de droite. » Mais l’édile du Val-de-Marne note « une différence entre la quête d’hégémonie dans les discours de LFI et ce que disent leurs militants sur le terrain, qui bien souvent veulent plus aider qu’en découdre. »

« Un remède à la défiance »

Pierre Lacaze cherche, lui, à rassurer les troupes sur la potentialité électorale de LFI, convoquant là encore l’exemple de Villeneuve-Saint-Georges, où Louis Boyard a refusé toute alliance et échoué à se faire élire maire : « cela nous démontre encore une fois qu’il n’y a pas d’automaticité du vote entre les scrutins nationaux et le local ». « Nous communistes sommes bien placés pour le savoir, abonde Cécile Cukierman, nous dirigeons des villes où les gens votent pour nous puis élisent un député RN lors des législatives… » L’extrême droite est la principale préoccupation des communistes, qui rappellent qu’ils seront « en première ligne » à gauche, dans les villes où le RN entend étendre son influence : dans le Nord, le Pas-de-Calais ou les Bouches-du-Rhône par exemple. Et Pierre Garzon de conclure : « Ce scrutin comporte un enjeu de revitalisation démocratique et républicaine. Nous devons en faire un remède à la défiance, à l’idée qu’on ne peut rien faire. » Ce dans un cadre budgétaire de plus en plus contraint, que le projet de loi de finances de François Bayrou ne manquera pas d’aggraver.


Je souhaite participer aux municipales dans mon village, ma ville, combattre la droite et son extrême, je rejoins les communistes

 

 

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