Nous publions cette tribune signée par Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-K au Sénat, Stéphane Peu, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale, Philippe Rio, président de la Coopérative des élus et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.
Le logement est devenu le symbole d’une société fracturée, où le droit à un toit décent n’est plus garanti pour des millions de nos concitoyens. Malgré son ampleur, la crise du logement n’est pourtant pas une fatalité. Elle est le résultat direct des politiques mises en œuvre depuis 2017 par Emmanuel Macron. La part des dépenses publiques consacrées au logement est tombée à 1,4 % du PIB, tandis que la spéculation immobilière, la financiarisation du parc locatif privé et l’effondrement du pouvoir d’achat ont rendu l’accès au logement privé tout simplement impossible pour les classes populaires et de nombreux ménages de la classe moyenne.
Il faut un changement de cap radical. Des solutions existent. Seule la volonté politique fait défaut.
Oui, il est possible de relancer la production et la réhabilitation de 200 000 logements publics par an en s’appuyant sur un vrai plan de soutien au secteur HLM et en durcissant les sanctions financières à l’encontre des collectivités qui refusent d’appliquer la loi SRU. Oui, il est possible de remettre sur le marché locatif privé plus d’un million de logements, en donnant aux maires les outils nécessaires pour ré équilibrer l’offre locative sur leurs territoires. Oui, il est possible de relancer l’accession sociale à la propriété en généralisant le Prêt à taux zéro (PTZ) sur tout le territoire et en rétablissant l’APL « accession » supprimée en 2020. Oui, la puissance publique peut protéger les locataires de la hausse continue de leurs loyers par l’encadrement strict de ceux-ci et la mise en place de moyens de contrôle effectifs et de sanctions financières dissuasives pour les propriétaires. Oui, le législateur peut revoir la loi ZAN pour répondre à la problématique du foncier qui risque, en l’état, de devenir un frein dans de nombreuses communes.
Une politique du logement adaptée pourrait être un fantastique levier de cohésion et de justice sociales, d’aménagement du territoire et de transition écologique. Elle impose que l’État assume son rôle planificateur et relance une politique nationale de production , de rénovation et d’adaptation de logements publics et privés qui réponde aux enjeux de la crise multiforme qui frappe notre pays.
C’est l’esprit du pacte d’avenir et de confiance de 500 milliards d’euros sur 5 ans que nous proposons visant à mobiliser des moyens financiers importants, nouveaux, au service de grands chantiers permettant de répondre aux urgences sociales et climatiques. Le logement est au cœur de ce pacte. Car ce sont plusieurs centaines de milliers d’hommes et de femmes à former et à embaucher sur plusieurs années dans le secteur du bâtiments. La France des bâtisseurs, c’est celle qui projette notre pays vers l’avenir, répond aux besoins des Françaises et des Français et relance notre économie par la création de richesse, par une croissance garantissant un emploi et une formation à chacun.
Au cœur de cette programmation pluriannuelle que nous appelons de nos vœux, les HLM doivent, plus que jamais, demeurer un rempart contre la ségrégation et la précarité, pour la mixité sociale et le droit à un logement digne pour toutes et tous. Lire ICI les propositions de la CNL.
Le congrès HLM qui se tiendra du 23 au 25 septembre doit être l’occasion de sonner l’alarme et de mobiliser. Face aux logiques de profit et de privatisation, face à la pénurie organisée de l’offre et aux contraintes qui pèsent sur la demande, nous appelons le gouvernement à agir sans attendre.
Ramener la TVA à 5,5% dans le bâtiment pour la production neuve, supprimer la ponction de plus de 1 milliard d’euros par an aux bailleurs, augmenter le budget de la rénovation thermique, supprimer la loi Boutin sont autant d’actes forts à prendre immédiatement pour relancer la construction de logements à loyers modérés.
Nous appelons également les forces de gauche, syndicales et progressistes à s’unir pour faire vivre ces ambitions dans les campagnes municipales, partout sur le territoire et construire un rapport de forces aux côtés des locataires, des élus locaux et des acteurs du logement social, pour faire entendre jusqu’au plus haut sommet de l’Etat que le logement n’est pas qu’une condition de la vie en dignité, c’est un droit qui doit être constitutionnalisé.
Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-K au Sénat
Stéphane Peu, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale
Philippe Rio, président de la Coopérative des élus
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
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