Non, Donny, ces hommes sont des perdants

La semaine dernière j’ai fait une conférence à Marignane (13) sur les fondamentaux du marxisme, les camarades ignoraient tout de la théorie de l’accumulation du capital et bien sûr il leur était impossible de comprendre à quel point grâce à la financiarisation des spéculateurs pouvaient s’émanciper de la production réelle et devenir les publicistes tout puissants (apparemment) de l’économie telle qu’elle nous était imposée. Mais la réalité est incontournable et l’immense majorité des travailleurs, de la jeunesse souffre de cette incroyable escroquerie… Ces gens sont effectivement des « perdants », mais ils nous entraînent dans leur danse macabre parce qu’il n’y a aucune force politique capable de leur résister, comme du temps du fascisme. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Nathaniel St. Clair

Sources de l’image : Capture d’écran de The Big Lebowski. Photo de Zuckerberg par Xavier Lejeune. Photo de Bezos par le sergent Adrian Cadiz. Photo de Musk depuis le bureau du président Mike Johnson. Travail de photoshop grossier réalisé par Nathaniel St. Clair.

Non, Donny, ces hommes sont des perdants

Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Elon Musk. Trois des hommes les plus riches et les plus puissants qui aient jamais existé. Pourtant, sous leurs imposants empires technologiques se cache une vérité commune : ils sont des loosers (perdants). Continuer la lecture de Non, Donny, ces hommes sont des perdants

Les vainqueurs c’est vous: le monde du travail, des richesses réelles… (Vidéo)

 

photo de Françoise Larouge

Fabien Roussel mène le combat qu’il faut mener, il n’est pas sûr, ni lui, ni nous de le gagner, mais il n’y a pas d’autre issue pour affronter comme il le dit le capital le plus vorace, le plus parasitaire qui soit depuis les barons de la Ruhr quand ils installaient Hitler au pouvoir…

Un jour Krasucki m’a dit, si l’on veut que nos Cégétistes donnent le maximum, il faut, le soir de la bataille, savoir faire comme Cyrano de Bergerac quand il en appelle aux Gascons : écoutez les Gascons c’est toute la Gascogne… Écoutez les Cégétistes c’est toute la CGT, j’en dirais autant du Parti.

Fabien Roussel renoue avec la force du PCF, et il faut que tous les communistes ressentent cet appel, le plus noble et le plus désintéressé qui soit… comme ici.

Mais j’attends avec impatience le moment où ce renouveau débouchera sur son complément indispensable : l’appel à la paix et à l’internationalisme.

Danielle Bleitrach

Lire aussi et surtout: Une ambition pour le peuple, pour la France, pour la paix – Feuille de route adoptée par la conférence nationale du PCF

Le foncier hospitalier, l’arme des groupes de cliniques privées pour faire main basse sur l’argent public destiné à financer la santé

Dans son rapport sur la spéculation immobilière au sein du système de soins, la CFDT alerte sur l’accaparement du patrimoine immobilier par les grands groupes de cliniques et hôpitaux privés. Décryptage d’une opération de captation de l’argent public destiné à financer les soins de santé.

Qui profite réellement de l’argent public alloué à la santé ? Le gouvernement ne ferait-il pas mieux de reprendre les rênes ? Telles sont questions soulevées par la fédération CFDT Santé-sociaux dans son dernier rapport. Corédigé par le CICTAR (Centre for International Corporate Tax Accountability Research), le dossier alerte sur la spéculation immobilière qui mine le système de soin français. Continuer la lecture de Le foncier hospitalier, l’arme des groupes de cliniques privées pour faire main basse sur l’argent public destiné à financer la santé

OXFAM: La richesse des milliardaires a augmenté de 2 000 milliards de dollars en 2024, soit trois fois plus vite qu’en 2023

La fortune des milliardaires a augmenté de 2 000 milliards de dollars en 2024 au niveau mondial, soit l’équivalent d’environ 5,7 milliards de dollars par jour, à un rythme trois fois plus rapide que l’année précédente. En moyenne, près de quatre nouveaux milliardaires sont apparus chaque semaine. Pendant ce temps, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté n’a pratiquement pas changé depuis 1990, selon les données de la Banque mondiale. Oxfam publie « L’art de prendre sans entreprendre » aujourd’hui alors que les élites économiques se réunissent dans la station balnéaire suisse de Davos et que le milliardaire Donald Trump, largement soutenu par l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, est investi président des États-Unis.

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Chiffres clefs du rapport

Dans le monde

  • Deuxième plus forte augmentation annuelle de la richesse des milliardaires depuis le début des relevés. Et ce alors que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté n’a pratiquement pas changé depuis 1990.
  • Oxfam prévoit qu’il y aura au moins cinq multimilliardaires dont la fortune dépassera les 1 000 milliards de dollars dans une décennie.
  • 204 nouveaux/elles milliardaires ont vu le jour en 2024, soit près de quatre par semaine.
  • En 2023, les 1 % les plus riches du Nord ont ponctionné 30 millions de dollars par heure aux pays du Sud.
  • Oxfam exhorte les gouvernements à taxer les plus riches pour réduire les inégalités,
    en finir avec l’extrême richesse et démanteler la nouvelle aristocratie. Les anciennes puissances coloniales doivent verser des réparations en dédommagement des préjudices qu’elles ont causés.

En France

  • Depuis 2019, la fortune des milliardaires français a augmenté de plus de 24 milliards d’euros au total, soit 13 millions d’euros par jour.
  • Une personne parmi les 1% les plus riches gagne en 6 jours ce qu’une personne parmi les 50% les plus pauvres gagne en 1 an.
  • Les 1 % des Français⸱es les plus riches ont ponctionné près de 20 milliards d’euros au pays du Sud en 2023 – soit près de 2,3 millions d’euros par heure – par l’intermédiaire d’un système financier largement plus favorable aux pays riches du Nord.

En 2024, le nombre de milliardaires est passé à 2 769, contre 2 565 en 2023. Leur richesse combinée est passée de 13 000 milliards de dollars à 15 000 milliards de dollars en seulement 12 mois. La fortune des dix hommes les plus riches du monde a augmenté en moyenne de près de 100 millions de dollars par jour.

L’année dernière, Oxfam avait estimé que nous verrions pour la première fois la fortune d’un multimilliardaire franchir le cap des 1 000 milliards de dollars dans dix ans. Toutefois, compte tenu de l’accélération de l’enrichissement des milliardaires, Oxfam a revu considérablement à la hausse ses prévisions : si la tendance actuelle se poursuit, le monde comptera non pas un, mais au moins cinq super-milliardaires dans dix ans.

Cette concentration croissante de la richesse s’accompagne d’une concentration monopolistique du pouvoir, les milliardaires exerçant une influence croissante sur les industries et l’opinion publique.

« La richesse des milliardaires n’a pas seulement augmenté en 2024, elle a littéralement explosé. Il s’agit de la deuxième plus forte augmentation annuelle de la fortune des milliardaires depuis que ces données sont enregistrées. Nous voyons se former à une vitesse grand V une nouvelle aristocratie mondiale. Aujourd’hui, si les dix personnes les plus riches du monde perdaient 99 % de leur fortune du jour au lendemain, elles demeureraient milliardaires. », affirme Layla Abdelké Yakoub, responsable de plaidoyer Justice fiscale et inégalités à Oxfam France.

« La publication de notre rapport coïncide avec l’investiture du président-milliardaire Trump, dont l’élection a été soutenue, voire achetée, par l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk. Au moment où les yeux du monde entier sont tournés vers les Etats-Unis, nous souhaitons tirer la sonnette d’alarme et dénoncer les connivences entre le pouvoir économique des milliardaires et le pouvoir politique qui menacent nos démocraties. D’autant plus que les mêmes logiques sont à l’œuvre en France avec un milliardaire comme Vincent Bolloré qui met sa fortune personnelle au service d’un agenda politique d’extrême droite », poursuit Layla Abdelké Yakoub.

Le rapport met également en lumière le fait que, contrairement à la perception populaire, la richesse des milliardaires est en grande partie imméritée. Aujourd’hui, 60 % de la richesse des milliardaires provient au départ d’un héritage, de situations de monopole ou de relations de connivence. La richesse non méritée et le colonialisme – considéré non seulement comme une histoire d’extraction brutale de richesses, mais aussi comme une force puissante à l’origine des niveaux extrêmes d’inégalité d’aujourd’hui – sont les deux principaux moteurs de l’accumulation de richesses par les milliardaires.

Selon les calculs d’Oxfam, 36 % des richesses des milliardaires provient à l’origine d’un héritage. Une étude menée par Forbes a révélé que tous les milliardaires de moins de 30 ans ont hérité de leur fortune, tandis qu’UBS estime que plus de 1 000 des milliardaires actuels transmettront plus de 5 200 milliards de dollars à leurs héritiers au cours des deux ou trois prochaines décennies.

« Nous sommes sur le point d’assister à la plus grande transmission de la plus grande richesse générationnelle de l’histoire de l’humanité, à peine gagnée, à peine taxée. Il faut agir urgemment pour que ces richesses imméritées soient taxées de manière juste, sans quoi elles ne feront qu’accroitre les inégalités dans un futur très proche », poursuit Layla Abdelké Yakoub.


Le colonialisme à l’origine de nombreuses fortunes

De nombreux super-riches doivent une partie de leur richesse au colonialisme historique et à l’exploitation des pays plus pauvres. La dynamique d’extraction des richesses persiste aujourd’hui : de vastes sommes d’argent continuent d’affluer des pays du Sud vers les pays du Nord et leurs citoyens les plus riches, dans ce que le rapport d’Oxfam décrit comme un colonialisme des temps modernes.

  • Les 1 % les plus riches des pays du Nord, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont ponctionné 30 millions de dollars par heure aux pays du Sud Global via le système financier en 2023.
  • Les pays du Nord contrôlent 69 % de la richesse mondiale, 77 % de la richesse des milliardaires et abritent 68 % des milliardaires, alors qu’ils ne représentent que 21 % de la population mondiale.
  • Le Belge moyen dispose d’environ 180 fois plus de droits de vote au sein de la plus grande institution de la Banque mondiale que l’Éthiopien moyen.

Les pays à revenu faible et intermédiaire consacrent en moyenne presque la moitié de leur budget national au remboursement de la dette, souvent à de riches créanciers de New York et de Londres. Ainsi, les sommes allouées au service de la dette dépassent largement les dépenses conjointes consacrées à l’éducation et à la santé. Entre 1970 et 2023, les gouvernements des pays du Sud ont dû payer 3 300 milliards de dollars d’intérêts à leurs créanciers occidentaux.

L’histoire de l’empire colonial, du racisme et de l’exploitation a laissé un héritage durable en matière d’inégalités. Aujourd’hui, l’espérance de vie moyenne des Africains est encore inférieure de plus de 15 ans à celle des Européens. Les recherches montrent que les salaires dans les pays du Sud sont de 87 à 95 % inférieurs à ceux des pays du Nord, à compétences égales. Bien qu’ils fournissent 90 % de la main-d’œuvre qui fait tourner l’économie mondiale, les travailleurs des pays à revenu faible ou intermédiaire ne perçoivent que 21 % du revenu mondial.
À l’échelle mondiale, les femmes occupent plus souvent que les hommes les emplois les plus précaires du secteur informel, comme le travail domestique. Dans les pays à revenu élevé, les travailleurs et travailleuses migrant·es gagnent en moyenne environ 13 % moins que les travailleurs et travailleuses ressortissant·es du pays en question. Cet écart atteint même 21 % pour les travailleuses migrantes.

« Les dés sont pipés du moment où les soi-disant self made men héritent de sommes colossales et s’enrichissent grâce à un système financier forgé à la fin de l’époque coloniale et infiniment plus favorable aux pays riches du Nord. Nous ferions mieux de revoir ce logiciel et d’instaurer une taxation plus forte de richesses héritées ou injustement gagnées si nous ne voulons pas que le pouvoir économique de quelques-uns façonne notre avenir à toutes et tous. », ajoute Layla Abdelké Yakoub.


Fortunes hexagonales : entre inégalités sociales et dettes coloniales

En France, si la fortune cumulée des milliardaires n’a pas augmenté en 2024, elle a grossi de plus de 24 milliards d’euros depuis 2019, soit de 13 millions d’euros par jour. Aujourd’hui, une personne parmi les 1% des Français⸱es les plus riches gagnent en à peine six jours ce qu’une personne parmi les 50% les plus pauvres gagne en un an.

« En pleine crise sociale et politique, le nouveau gouvernement ferait bien de se saisir sérieusement de l’urgente question de la justice fiscale. » selon Layla Abdelké Yakoub. « Le nouveau ministre de l’économie Eric Lombard s’est dit favorable à ce que chacun paie sa part juste d’impôt. Pour y parvenir, il va falloir donc joindre la parole aux actes et oser s’attaquer sérieusement à la taxation des plus hauts patrimoines et des super-héritages dès le budget pour 2025. Oxfam rappelle que dans les 30 prochaines années, 25 milliardaires français transmettront à leurs héritier∙es plus de 460 milliards d’euros de super-héritages sur lesquels l’Etat risque de perdre 160 milliards en raison des niches fiscales existantes si rien n’est fait. »

L’opinion publique française s’exprime majoritairement en faveur d’une plus grande justice fiscale. Selon un sondage réalisé par l’institut Vérian et publié en septembre 2024 par Oxfam France, 78% des Français⸱es sont en faveur d’une taxation plus importante des personnes les plus fortunées.

Par ailleurs, 10% de la fortune cumulée des milliardaires français suffirait pour atteindre l’objectif de 50 milliards d’économies recherché actuellement par le gouvernement pour le budget 2025.
L’enrichissement des plus riches se fait sur le dos des pays du Sud global. Selon les calculs d’Oxfam, en France, les 1 % les plus riches ont perçu près de 20 milliards d’euros (2,3 millions d’euros par heure) du Sud par l’intermédiaire d’un système financier international de caractère postcolonial favorable aux pays riches du nord.

« A cause de ce système financier injuste, la totalité des anciennes colonies françaises de l’Afrique subsaharienne sont aujourd’hui en situation de surendettement et dépensent en moyenne 3,4 fois plus pour rembourser leur dette que pour investir dans la santé. La France en profite d’ailleurs largement en détenant plus de 18 milliards d’euros de dette des pays Africains. L’heure est venue de réformer les institutions financières mondiales qui condamnent les pays du Sud artificiellement à un sous-développement », poursuit Layla Abdelké Yakoub.

Parmi les milliardaires français⸱es, Vincent Bolloré constitue un exemple emblématique d’enrichissement via l’exploitation de ressources et infrastructures du Sud Global. La cession de sa filiale logistique africaine en 2022 a permis au groupe Bolloré de faire plus de 3,15 milliards de plus-value, l’équivalent d’un an de salaire moyen pour 1,6 millions de salarié⸱e⸱s africain⸱e⸱s. Dans les pays africains dont il a exploité les ressources, Vincent Bolloré pourrait, avec sa fortune, financer la moitié de l’aide humanitaire nécessaire en 2025, et ainsi sauver 40 millions de vies.

« La fortune de Vincent Bolloré, issue en partie d’entreprises coloniales en Afrique, sert pourtant désormais à financer un empire médiatique tentaculaire au service de l’extrême droite. Aujourd’hui, rien n’empêche un milliardaire comme lui d’acheter du pouvoir et de l’influence, au risque de mettre à mal notre démocratie. », conclut Layla Abdelké Yakoub.


Les préconisations d’Oxfam

Oxfam appelle les États à agir sans tarder pour réduire les inégalités et mettre un terme à l’extrême richesse en adoptant les mesures suivantes :

  • Réduire radicalement les inégalités. Les gouvernements doivent s’engager à ce qu’à l’échelle internationale comme au sein des pays, les revenus des 10 % les plus riches n’excèdent pas ceux des 40 % les plus pauvres. D’après les données de la Banque mondiale, si nous réduisions les inégalités, nous pourrions mettre fin à la pauvreté trois fois plus vite. Les gouvernements doivent aussi mettre fin au racisme, au sexisme et à la division sur lesquels se fonde l’exploitation économique actuelle.
  • Taxer les plus riches pour mettre un terme à l’extrême richesse. La politique fiscale mondiale doit être encadrée par une nouvelle convention fiscale régie par les Nations Unies et veiller à ce que les personnes et les entreprises les plus riches paient leur juste part d’impôt. Les paradis fiscaux doivent être abolis. D’après l’étude d’Oxfam, la moitié des milliardaires du monde vivent dans des pays qui n’appliquent pas de droits de succession sur l’argent et le patrimoine que recevront leurs enfants à leur décès. Il faut taxer les héritages pour démanteler la nouvelle aristocratie.
  • Mettre fin au transfert de richesses des pays du Sud vers ceux du Nord Il est urgent d’annuler les dettes des pays du Sud et de mettre un terme à la domination des pays riches et des multinationales sur les marchés financiers et les règles commerciales. Cela passe notamment par le démantèlement des monopoles, la démocratisation du commerce et l’assouplissement des règles sur les brevets, et la régulation des entreprises pour veiller à ce qu’elles paient un salaire décent à leur personnel et plafonnent les rémunérations des PDG. Il est également important de revoir le mode électoral au sein de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et du Conseil de sécurité de l’ONU afin de garantir la représentation équitable des pays du Sud. Les anciennes puissances coloniales doivent aussi reconnaître les séquelles durables du colonialisme, présenter des excuses officielles et verser des réparations aux communautés touchées.

Notes aux rédactions

Télécharger le rapport d’Oxfam « L’art de prendre sans entreprendre », le résumé exécutif, le focus France et la note méthodologique.

Selon la Banque mondiale, le nombre réel de personnes vivant avec moins de 6,85 dollars par jour n’a pratiquement pas changé depuis 1990.

Les données de Forbes indiquent que la plus forte augmentation annuelle de la richesse des milliardaires (5,8 billions de dollars) s’est produite en 2021, pendant la pandémie de COVID-19. Elle a été largement alimentée par les gouvernements qui ont injecté des milliers de milliards de dollars dans l’économie.

Selon les calculs d’Oxfam, 60 % des richesses des milliardaires proviennent de sources monopolistiques ou de copinage, ou sont héritées. Plus précisément, 36 % sont hérités, 18 % proviennent d’un pouvoir monopolistique et 6 % de relations de copinage.

Une étude menée par Forbes a révélé que, pour la première fois depuis 2009, tous les milliardaires de moins de 30 ans ont hérité de leur fortune, « signe que le “grand transfert de richesse” a commencé ».

Selon UBS, plus de 1 000 milliardaires devraient transmettre 5 200 milliards de dollars à leurs héritiers au cours des 20 à 30 prochaines années.

Les recherches d’Amin Mohseni-Cheraghlou montrent qu’un Belge moyen dispose d’environ 180 fois plus de droits de vote à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), le FMI et la Banque mondiale.
En moyenne, les pays à revenu faible ou intermédiaire consacrent 48 % de leur budget national au remboursement de la dette.

En 2023, l’espérance de vie moyenne en Afrique a été de 63,8 ans, contre 79,1 ans en Europe.

Jason Hickel, Morena Hanbury Lemos et Felix Barbour ont constaté que « les salaires du Sud sont de 87 à 95 % inférieurs à ceux du Nord pour un travail de compétence égale. Alors que les travailleurs du Sud fournissent 90 % de la main-d’œuvre qui alimente l’économie mondiale, ils ne perçoivent que 21 % du revenu mondial ».
Selon l’OIT, les femmes qui travaillent dans l’économie informelle se trouvent plus souvent que leurs homologues masculins dans les situations les plus vulnérables, par exemple en tant que travailleuses domestiques, travailleuses à domicile ou travailleuses familiales.

Les données de l’OIT montrent également que les travailleurs migrants dans les pays à revenu élevé gagnent environ 12,6 % de moins que les nationaux, en moyenne. L’écart de rémunération entre les hommes nationaux et les femmes migrantes dans les pays à revenu élevé est estimé à 20,9 %, ce qui est beaucoup plus important que l’écart de rémunération global entre les hommes et les femmes dans les pays à revenu élevé (16,2 %).

En France, les inégalités économiques actuelles sont en partie dues au passé colonial. Les disparités persistantes entre la France hexagonale et les territoires ultramarins en témoignent : le taux de pauvreté dans les DROM est au moins 2 fois plus élevé que dans l’hexagone, allant jusqu’à 4 fois plus en Guyane et 5 fois plus à Mayotte, avec des taux de respectivement 53% et 77%. Source : INSEE (2024). “France, portrait social” édition 2024. Insee. https://www.insee.fr/fr/statistiques/8242357?sommaire=8242421#tableau-figure4

Le système financier actuel, plus avantageux pour les pays riches, est marqué par des cycles de dette dans lesquels sont piégés de nombreux pays en développement. Les données de la Banque Mondiale (International Debt Statistics et World Development Indicators) permettent notamment d’établir qu’en Afrique subsaharienne, la totalité des anciennes colonies françaises sont en situation de surendettement, et dépensent en moyenne 3,4 fois plus pour rembourser leur dette que pour investir dans la santé.

Les populations du Sud global subissent encore aujourd’hui les conséquences du projet colonial français. Le cas d’Haïti est le plus emblématique. Haïti a souffert d’une “double dette” coloniale : le pays a mis 122 ans à rembourser à la France un total de plus de 19 milliards de dollars de dette coloniale, avec des conséquences évidentes sur les finances du pays. L’introduction de monnaies coloniales a également été un outil central de mise en œuvre du projet colonial. A ce titre, le franc CFA est un exemple criant des conséquences du passé colonial de la France toujours visibles aujourd’hui.

Vincent Bolloré a racheté plusieurs anciennes entreprises coloniales en Afrique, profitant de la vague de privatisations provoquée par les programmes d’ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque mondiale dans les années 1990. Cette stratégie a permis à Vincent Bolloré de construire un vaste réseau de transport et de logistique en Afrique, opérant dans 42 ports à travers le continent.

En septembre 2024, Oxfam France a publié les résultats d’un sondage réalisé par l’institut Vérian. Selon ce sondage :
– 78% des Français⸱es pensent qu’une taxation plus importante des personnes les plus fortunées est nécessaire dans le contexte actuel de déficit budgétaire
– ¾ des Français⸱es estiment aussi que cette plus forte imposition des plus fortuné⸱es est juste
– 59% sont pour une taxation des héritages les plus élevés
– 80% soutiennent l’idée de supprimer les niches fiscales
– 76% sont pour le rétablissement de l’ISF
– 84% sont en faveur de la taxation des superprofits
– 71% souhaiteraient que l’imposition sur les dividendes soit revue à la hausse
Plus d’information sur https://www.oxfamfrance.org/inegalites-et-justice-fiscale/les-francais%E2%B8%B1es-favorables-a-une-taxation-plus-importante-des-plus-riches

La DETTE publique : un instrument de chantage, de prédation et de coercition contre le peuple

C’est un texte intéressant que propose Gilbert Rodrigue dans son blog Front syndical de classe.. Effectivement le retour à Marx s’impose mais pas seulement pour démontrer le caractère illusoire de la dette publique mais c’est toute la « comptabilité » du capital, y compris le rôle que joue l’endettement monstrueux des Etats-Unis et l’inflation qu’elle génère avec au coeur les dépenses d’armement. La baisse de fait de la prouctivité des « services » que le citoyen peut attendre de l’élévation des coûts liés à cette inflation qui pèse sur le niveau de vie entraine un mécontentement populaire, mais aussi le choix fasciste qui couvre avec un Etat toujours plus autoritaire le recours à la seule « propriété privée » sous sa forme financiarisée la gestion d’une « division du travail » de plus en plus destructrice des emplois et des qualifications. (note de danielle Bleitrach histoireetsociete)

Nos médias et ses chiens de garde se déchaînent en ce moment afin de culpabiliser le bon peuple qui, s’il n’acceptait pas les sacrifices et les remises en cause exigées par l’extrême centre serait hautement fautif au regard des générations à venir.

N’est-ce pas monsieur le premier ministre en sursis Monsieur François  Bayrou? Continuer la lecture de La DETTE publique : un instrument de chantage, de prédation et de coercition contre le peuple

L’avènement des cryptomonnaies va-t-il avoir lieu ?

L’élection de Trump a donné un coup d’accélérateur au cours du bitcoin, qui est passé de 60 000 à 100 000 dollars en quelques jours. Pour autant, si sa valeur spéculative augmente, comme monnaie, il ne sert toujours à rien.

 

Il serait juste d’arrêter de parler de cryptomonnaie dans le cas du bitcoin, puisqu’il n’a rien d’une monnaie : il ne sert pas d’unité de compte et n’a que très marginalement servi à des échanges marchands. La première transaction, il y a bientôt quinze ans, 2 pizzas en échange de 10 000 bitcoins (soit un peu plus de 900 millions d’euros au cours de la mi-décembre) n’a pas fait d’émules du fait de sa volatilité extrême. Le qualifier de cryptoactif paraît plus juste : ce n’est qu’un produit spéculatif dont la valeur dépend de la confiance qui lui est accordée. Et celle-ci a fait un bond à la suite de l’élection de Donald Trump, dépassant pour la première fois les 100 000 dollars. Continuer la lecture de L’avènement des cryptomonnaies va-t-il avoir lieu ?

Activité obligatoire, sanctions, absence de moyens… la réforme du RSA entre en vigueur et inquiète les syndicats et associations

Inscription d’office à France Travail, activité obligatoire, sanctions… un bouleversement est en cours pour les allocataires du revenu de solidarité active, avec la mise en œuvre à compter du 1er janvier de la loi plein emploi. Syndicats et associations dénoncent un risque de travail gratuit et une atteinte aux droits humains.

 

Jamais à court de jargon technocratique, l’exécutif appelle ça un « accompagnement rénové ». Concrètement, les 1,8 million d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) sont désormais, depuis le 1er janvier 2025, inscrits d’office à France Travail et tenus, pour une large partie d’entre eux, de s’acquitter d’au moins 15 heures d’activité hebdomadaire, via « un contrat d’engagement ».

La réforme, inscrite dans la loi plein emploi de décembre 2023, expérimentée depuis près de deux ans dans 18 territoires et étendue à 47 nouveaux bassins d’emploi en mars 2024, imposerait en outre, d’ici le mois de juin, selon des modalités qui restent à fixer par décret, la création d’une nouvelle sanction, dite « suspension-remobilisation ». En d’autres termes, les allocataires pourraient se voir couper les vivres, s’ils ne se plient pas à l’obligation de ces quinze heures d’activité. Continuer la lecture de Activité obligatoire, sanctions, absence de moyens… la réforme du RSA entre en vigueur et inquiète les syndicats et associations

Arnault, Bettencourt, Pinault, Musk : qui a gagné des milliards cette année ?

Tandis que la fortune d’Elon Musk, poussée par sa proximité avec le prochain président des États-Unis et la flambée de l’IA, bat des records, celles des richissimes Français du luxe battent de l’aile.

 

Il a dégringolé à la cinquième place du classement des hommes les plus riches du monde, le Bernard Arnault national, alors qu’il avait débuté l’année premier. Elon Musk, lui, a accumulé une fortune encore jamais atteinte dans l’histoire : 436 milliards de dollars, selon la dernière mise à jour de Forbes, l’équivalent du PIB du Danemark. Son patrimoine a doublé cette année. Continuer la lecture de Arnault, Bettencourt, Pinault, Musk : qui a gagné des milliards cette année ?

Plus de 5 millions de chômeurs : le plein-emploi ne sera pas pour 2025

En novembre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B, C en France (hors Mayotte) a augmenté de 0,43 % et s’établit à 5,487 millions selon les travaux de direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Alors que s’apprête à débuter la nouvelle année, rien ne garantit que la situation va s’arranger pour les allocataires.

 

Cela faisait fort longtemps que l’on n’avait pas entendu parler du plein-emploi. Il fut un temps où cet idéal était la marotte d’Emmanuel Macron et de l’exécutif. Un taux de chômage à 5 %, d’ici 2027 disaient-ils. Reste que pour le moment, le pari semble raté. En novembre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B, C en France (hors Mayotte) a augmenté de 0,43 % et s’établit à 5,487 millions selon les travaux de direction des statistiques du ministère du Travail (Dares), publiés jeudi 26 décembre. Continuer la lecture de Plus de 5 millions de chômeurs : le plein-emploi ne sera pas pour 2025

Denis Colombi : « Les nouvelles formes d’exploitation au travail sont invisibilisées » in Alter. Eco.

Denis Colombi Professeur de sciences économiques et sociales et sociologue

 

Les ouvriers d’aujourd’hui ne sont pas ceux dont Charlie Chaplin décrivait le quotidien répétitif dans Les temps modernes. Ce sont des livreurs, des chauffeurs Uber, mais aussi, pour les métiers féminins, des aides-soignantes et des aides à domicile dont le travail est trop souvent invisibilisé, analyse Denis Colombi, sociologue et enseignant en sciences économiques et sociales au lycée.

Après Pourquoi sommes-nous capitalistes (malgré nous) ? (Payot, 2022), il vient de publier, sur les nouvelles formes d’exploitation, Qui travaille vraiment. Essai sur l’invisibilisation du travail (Payot). Il y pointe le brouillage des frontières entre vie professionnelle et vie personnelle.

Vous signalez dans l’introduction de votre dernier livre que 36 % des salariés travaillent aujourd’hui en horaires atypiques. En quoi est-ce le signe d’une progression des formes d’exploitation ? Continuer la lecture de Denis Colombi : « Les nouvelles formes d’exploitation au travail sont invisibilisées » in Alter. Eco.