Cécile Cukierman, sénatrice PCF : « Vote du PLFSS : la gauche ne doit pas oublier d’être de gauche » (video)

Cécile Cukierman, la présidente du groupe CRCE-K, lance un appel solennel à la veille de l’examen par le Sénat du projet de loi de finances de la Sécurité sociale.

 

À la veille de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) au Sénat, rappelons que ce texte n’est pas un simple budget : il est un révélateur politique. Alors que l’Assemblée nationale a été empêchée de voter sur l’ensemble du texte par la stratégie d’obstruction gouvernementale, le texte arrive ce mercredi au Sénat.

Un budget d’austérité, pas de solidarité

Le PLFSS adopté est un texte d’austérité déguisé en « réforme de responsabilité ». Les hôpitaux manquent de moyens, les soignants s’épuisent, les arrêts maladie sont désormais traités comme des abus, tandis que les dividendes du CAC 40 atteignent des niveaux historiques. Le gouvernement épargne les exonérations patronales et la taxation des superprofits – plus de 90 milliards d’euros chaque année – et fait payer la crise aux plus fragiles. Derrière le langage technique, c’est la punition de la solidarité pour mieux protéger le capital, alors que les services publics, la prévention et la santé collective sont sacrifiés.

La gauche ne peut pas être la béquille du macronisme

Quand une partie de la gauche vote pour réduire les droits sociaux, elle valide la logique d’un pouvoir qui fait payer la crise à ceux qui la subissent. On ne peut pas se dire héritier du CNR et accompagner la casse de la Sécurité sociale. Le peuple de gauche n’a pas besoin de demi-mesures : il a besoin de courage, de clarté et d’une rupture avec les logiques libérales qui étouffent notre modèle social.

Le vote sur l’article 45 bis : illusion ou courage ?

L’article 45 bis, qui aurait dû défendre les retraites, a révélé les choix de la gauche. Les socialistes et écologistes ont voté pour la suspension de la réforme, se contentant d’une demi-mesure qui ne remet pas en cause l’injustice structurelle de cette réforme imposée par 49.3.

Ce vote valide donc, pour la première fois à l’Assemblée nationale, le principe même du recul de l’âge de la retraite à 64 ans. Les communistes ont voté contre, car seule l’abrogation complète garantit la justice sociale. Face à une réforme injuste, il n’y a pas de demi-mesure : défendre pleinement les droits sociaux ou valider leur recul.

Au Sénat, nous ne serons pas complices

Les communistes refuseront cette logique. Nous ne nous résignerons pas à gérer la pénurie pendant que les profits explosent. Nous dirons non à la mise sous tutelle de la Sécu, à la surveillance des allocataires et à cette austérité sociale déguisée en morale républicaine. La Sécurité sociale n’est pas un coût, elle est une conquête appartenant à celles et ceux qui la financent : les travailleurs. Nous défendrons un autre modèle fondé sur la solidarité, la justice fiscale et la protection sociale universelle.

La vraie responsabilité, c’est la responsabilité sociale

La responsabilité budgétaire brandie par le gouvernement ne doit pas masquer l’essentiel : défendre les droits sociaux. La Sécurité sociale n’est pas une ligne Excel, c’est un principe de dignité. Nous n’avons pas été élus pour gérer la misère, mais pour la combattre. Face à un pouvoir qui prétend moraliser la société, nous réaffirmons que la justice sociale est notre boussole, et non la peur ou la culpabilisation des citoyens.

Retrouver le cap du partage des richesses

Dire non, ce n’est pas renoncer : c’est défendre une autre logique. Il faut cesser les exonérations massives sans contrepartie ; lutter enfin contre l’évasion et l’optimisation fiscales ; réinvestir massivement dans la santé, la vieillesse et la prévention ; revenir à une fiscalité juste où chacun contribue selon ses moyens et non selon le bon vouloir des lobbies. C’est cela, être de gauche. C’est cela, la cohérence politique et sociale.

Ce PLFSS n’est pas une réforme : c’est une régression. Être de gauche est factuellement incompatible avec sa caution. Nous ne sommes pas là pour accompagner le macronisme social-libéral, mais pour le combattre, par fidélité aux travailleurs, aux retraités, aux soignants et à toutes celles et ceux pour qui la Sécurité sociale reste le dernier rempart contre la précarité et l’injustice. Le courage politique consiste à défendre ces droits, sans concession.


En savoir plus sur MAC

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Donnez votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.