
Le chef d’État-major des armées fait peur aux maires et les enrôle de force pendant que Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron pillent leurs budgets.
Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron aggravent encore une fois l’austérité en prélevant deux fois plus dans les budgets municipaux. L’inacceptable budget 2026, qui prévoit 8 milliards d’euros pris aux collectivités dont les communes après les 5 milliards de 2025, est de fait la casse de milliers d’actions publiques des communes, des départements et des régions en faveur de nos concitoyens. C’est inacceptable, la parole donnée n’est pas respectée. L’État ne compense pas à l’euro près, comme il s’y était engagé, les compétences déléguées aux collectivités et la fin de la fiscalité locale. Il réitère une ponction sur les communes alors que l’année 2025 devait être exceptionnelle. Cela menace la vie de nos concitoyens, de la petite enfance aux Ehpad, via la culture, le transport, le logement et toute la vie quotidienne.
Fabien Roussel, les maires et élus communistes présents au salon des maires ont alerté les congressistes et exprimé leurs accords avec les appels à la mobilisation pour que les maires puissent, dans les 35 000 communes, exprimer ensemble leur colère et leur mécontentement vis-à-vis de l’État par des rassemblements départementaux ou sur les agglomérations, ou par des motions pointant la responsabilité de l’État et indiquant la réalité à nos concitoyens.
Dans toutes les allées du salon les nombreux maires qui ont interpellé Fabien Roussel ont tous exprimé la même chose : « Pas un euro de moins pour les communes et les collectivités, on n’y arrive plus. » Et cela dans une montée de la pauvreté et alors que les habitants ont besoin des services municipaux et de l’investissement des mairies et des autres collectivités. Au bout, la casse budgétaire, disent les maires communistes et beaucoup d’autres, c’est : fermetures d’écoles et de classes, suppressions de bureaux de poste, disparition des gares de proximité, fermeture de maternités et d’urgences hospitalières, des trésoreries… Ce désengagement se fait au détriment des populations et des acteurs économiques locaux. Près de 13 milliards en deux ans, et si le budget passe se sera, en 20 ans de désengagement de l’État, plus de 82 milliards volés à nos territoires.
Le tract de la Coop des élus distribué avec Philippe Rio par de nombreux maires et élus communistes le rappelle : « Ce n’est pas aux collectivités territoriales de payer pour la mauvaise gestion budgétaire de l’État. Les collectivités territoriales assurent 70 % de l’investissement public, leur dette ne représente que 8 % de la dette publique nationale. Alors que seuls 1 800 foyers fiscaux seront concernés, la taxe Zucman pourrait rapporter 20 milliards d’euros par an. C’est ce qu’il faudrait au budget de l’État pour que le déficit public redescende à 3 % d’ici à cinq ans. »
La provocation de Fabien Mandon a servi à la fois à chercher à faire taire la grogne contre le budget de l’État, mais elle voulait aussi stupéfier les maires.
Pendant que l’on pille les communes, on met la pression sur les maires et le chef d’État-Major fait l’apologie de la souffrance et des sacrifices. Du jamais vu au Congrès des maires et en temps de paix. Il faut mesurer les propos.
Fabien Mandon était l’invité surprise et a pris la parole à la suite de David Lisnard et André Laignel. Dans un discours martial et comme s’il s’adressait à ses soldats, il est intervenu pour que les maires soient « les bases arrières de ses armées », pour qu’ils assurent des places en crèches et des logements en priorité aux familles de militaires. Et les autres ?, les centaines de milliers en attente !
Dans un discours moralisateur, le chef des armées a enrôlé les maires de force dans une guerre qu’il projette dans les trois ans. Appelant à l’aider à faire passer le message aux jeunes et aux familles sur le besoin de « force d’âme », pour accepter de nous faire mal pour protéger les pays aux frontières de la Russie. Il a évoqué l’engagement de jeunes hommes et de jeunes femmes qui pourraient partir se battre et qui auront besoin du soutien du pays et de savoir leurs familles soutenues par les maires.
« Notre pays doit accepter de perdre ses enfants et de souffrir économiquement. Vous êtes nos bases arrières j’ai besoin de vous, nos soldats s’ils vont au front ont besoin de votre soutien et que leur famille soit prise en charge : crèche, logement, école. J’ai besoin de vous pour que vous m’aidiez à garder nos talents dans l’armée.»
Cette intervention insupportable, téléguidée depuis l’Élysée et s’intégrant dans un discours d’implication de plus en plus forte de la France dans la guerre, souligne le combat à relever par les communistes pour la paix.
De fin novembre au 1er janvier, partout dans le pays, menons les actions pour exiger la paix, l’arrêt des massacres. Dans le même temps, avec nos élus et parlementaires, soyons porteurs d’autres choix budgétaires pour nos services publics et nos villes. Partout les maires communistes alertent sur les mauvais choix du gouvernement. Ils sont des points d’appui pour les luttes.
C’est pour nos concitoyens, pour les femmes et les hommes de nos villages et de nos villes que nous voulons en 2026, dans l’union la plus large, conserver et conquérir le plus grand nombre de communes.
Pierre Lacaze
membre du CEN
En savoir plus sur MAC
Subscribe to get the latest posts sent to your email.