À travers une sélection d’articles, d’entretiens et de reportages, l’Humanité retrace cette année 2020 de campagne présidentielle où rien ne s’est passé comme prévu. Un hors-série qui donne des clés pour comprendre les espoirs et les contradictions des États-Unis de ce début 2021.
UNE ANNÉE AMÉRICAINE
À quelques semaines de l’investiture de Joe Biden à la présidence des États-Unis, l’Humanité fait le bilan des élections présidentielles et dresse un état des lieux de l’Amérique dans un numéro spécial consacré à cette année à l’issue de laquelle Donald Trump a été défait.
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Même sous la mandature Trump aux États-Unis, où rien ne se passe comme ailleurs depuis quatre ans, le nouveau président élu doit succéder au sortant. Quoi de plus banal dans un pays qui se prétend l’une des plus grandes démocraties du monde, au terme d’une présidence hors norme sur tous les plans. Et pourtant, ce passage de témoin n’a rien d’ordinaire. Si Donald Trump ne laissera assurément pas la trace d’un grand président, ses quatre années au pouvoir sont déjà gravées dans l’histoire des États-Unis comme celles de ruptures, de bouleversements et de reconfigurations tant idéologiques que politiques, avec une accélération sensible ces douze derniers mois.
L’aspiration à un socialisme à l’américaine
2020 aura été sans conteste « une année américaine », comme l’exprime le titre de notre numéro spécial, par les crises multiples et les mouvements de fond qui ont affecté les États-Unis, avec des retentissements pour certains planétaires : le soulèvement pour l’égalité entre Noirs et Blancs qui a suivi la mort de George Floyd ; la crise du Covid et sa gestion catastrophique par l’administration Trump démultipliant ses effets ravageurs ; la montée de l’aspiration à un socialisme à l’américaine, portée par une large frange de jeunes et de nouvelles voix fortes et féminines, dans le sillage de Bernie Sanders. Sans oublier le solide ancrage électoral du trumpisme, qui fait bien plus que résister.
C’est cette « année américaine », où rien ne s’est passé comme prévu, que l’Humanité a décidé de retracer, et qui explique comment Joe Biden, candidat donné perdu d’avance le 11 février 2020 à la primaire démocrate, a remporté la présidence des États-Unis en décembre. Avant cette élection transformée en « référendum sur le trumpisme » (premier chapitre de notre hors-série), sont survenues la crise du coronavirus, ce « désastre qui accuse tout le système » (deuxième chapitre), et la mobilisation dans le sillage de Black Lives Matter (« Les vies des Noirs comptent »), « le plus important mouvement social de l’histoire des États-Unis » (troisième chapitre), pour aboutir à ce qui pourrait s’apparenter, avec Joe Biden président, à « un dangereux retour à la normale » (quatrième chapitre).
Une campagne de tous les paradoxes
Réalisé à partir de reportages et articles de Christophe Deroubaix et Bruno Odent, spécialistes des États-Unis au sein de la rédaction de l’Humanité, de Pierre Barbancey, grand reporter au service monde, ou encore du journaliste américain Jacob Hamburger, qui a chroniqué chaque semaine depuis Chicago « sa » campagne américaine dans l’Humanité, mais aussi d’entretiens avec des personnalités et spécialistes des États-Unis (la sénatrice Julia Salazar, le syndicaliste Chris Townsend, les chercheurs Sarah Rozenblum, Charlotte Recoquillon et Nathan Stock, la romancière Siri Hustvedt, etc.), ce numéro permet de saisir, au travers de cette campagne présidentielle de tous les paradoxes, les clés pour comprendre les espoirs et les contradictions des États-Unis de ce début 2021.
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