Le Snuipp-FSU, syndicat du primaire, juge insuffisantes les mesures sanitaires pour la rentrée, et dresse un bilan amer des quatre ans d’exercice du ministre de l’Éducation.
« Il est impensable de faire la rentrée au niveau 2 du protocole sanitaire. » Porte-parole du Snuipp-FSU, Guislaine David a tenu à mettre les choses au clair pour le retour aux affaires du premier syndicat du primaire. Combattant l’idée que ce mois de septembre serait comparable à celui de l’année dernière, elle a martelé que « la nouveauté, c’est le variant Delta ». « La rentrée va bien se passer, a-t-elle poursuivi , mais que va-t-il arriver au bout de deux ou trois semaines ? »
Trouver des systèmes pour « protéger les enfants »
Rappelant quelques points, comme la montée des taux d’incidence du virus chez les plus jeunes ou le fait, selon elle, qu’ « au Royaume-Uni le variant Delta s’est disséminé à partir des enfants », elle s’est inquiétée du risque de voir de nombreuses classes fermer peu après la reprise, avec un protocole ainsi allégé.
« Les enfants ne sont pas vaccinés, a-t-elle plaidé, il faut donc trouver d’autres systèmes que ceux mis en œuvre jusqu’à présent pour les protéger, limiter la circulation du virus dans les écoles et, ainsi, éviter la transmission aux familles. » Le Snuipp espère des campagnes de tests hebdomadaires pour suivre au plus près la dissémination du virus, un plan de financement pour équiper toutes les écoles en détecteurs de CO2 et en systèmes d’aération efficaces, et le retour à un non-brassage strict.
Une politique éducative « autoritaire et qui renforce les inégalités scolaires »
Mais « les préoccupations sanitaires ne doivent pas occulter le reste », a rappelé la syndicaliste, soulignant avec un sourire en coin que « c’est peut-être la dernière rentrée de Blanquer »… En guise de bilan, Guislaine David a donc rappelé les grands traits d’une politique éducative « autoritaire et qui renforce les inégalités scolaires » .
En commençant par la mesure phare de l’exercice Blanquer, cette « fausse bonne idée » des dédoublements des grandes sections, CP et CE1 en éducation prioritaire qui, selon le syndicat, ont surtout conduit à une dégradation des conditions d’apprentissage dans les classes supérieures. Instauration pernicieuse d’une « pédagogie officielle » via les guides et les évaluations, remise en cause de dispositifs qui avaient fait leurs preuves comme le « plus de maîtres que de classes » ou l’éducation prioritaire elle-même, volonté d’instrumentaliser le traumatisme du suicide de Christine Renon en 2019 pour imposer un rôle hiérarchique rejeté par les directeurs et directrices d’école sont également pointés.
Le tout dans un contexte de manque de moyens et de promesses de revalorisation ronflantes jamais tenues, qui crée des « attentes très fortes ». Lesquelles pourront s’exprimer dès le 23 septembre, avec un premier appel à la grève intersyndical CGT, FO, FSU et Solidaires.
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